Le nouveau siècle a vu le jour en favorisant l’expansion chinoise dans le monde. Il a fallu le développement de la mondialisation à travers l’évolution de la technologie pour qu’elle marque son existence et l’affirmation d’une nouvelle hégémonie diplomatico- économique, et de surcroit l’imposition de celle-ci en Afrique. Au début de la conquête, elle ne commençait que par marée sur marée, épines sur boursettes ou par escalades en saccades. La France et la Grande Bretagne qui faisaient obstacle se voient mis hors-jeux, aujourd’hui la Chine fait une navette entre un semi continent et un continent, une navette pour mission quasi arrivée à son terme. Leur influence, leurs images, leurs produits, leurs combats, l’attirance ou le rejet qu’ils suscitaient ne les en avaient pas moins placés depuis longtemps au cœur des relations internationales1.
A notre ère la quasi-totalité des antis occidentaux s’accordent pour considérer que son avancée face aux défis américains et européens a ouvert finalement une nouvelle page grâce à la fainéantise africaine et l’isolationnisme de ce continent tendeur de mains depuis bon nombre d’années à n’importe qui et en soi une coopération sans négociation équitable, ni contrôle étatiques effectif.
Toute personne qui réfléchit sur les relations internationales modernes se trouve confronté à la problématique de l’affirmation chinoise et doit, ne serait-ce que pour une contribution personnelle, définir sa position face à l’évolution de la chine vis-à-vis du reste du monde. En tout cas lorsqu’on fait une mise à jour des relations internationales, cette présence chinoise est au cœur des relations internationales de prime à bord, de l’analyse que l’on s’en fait d’elle
1 L’HÉGÉMONIE AMÉRICAINE EN QUESTION Par Serge SUR
1
à travers sa coopération avec d’autres nous intéresses d’autre part. Affirmer qu’il existe une hégémonie chinoise sur une partie du monde si pour le besoin de la cause on peut utiliser cette expression est dû à la réalité des relations internationales du moment.
D’abord, l’hégémonie est une forme de domination parmi tant d’autres, et cette forme doit être distinguée à d’autres formes, comme définie en elle-même. Ensuite, rappeler que cette domination est celle d’un Etat singulier (la Chine) sur plusieurs autres Etats, et c’est ce qu’il faut analyser. Si le cœur du sujet est bien là, il implique un distinguo de l’impérialisme et du leadership. L’hégémonie suppose dans les relations entre Etats, un Etat économiquement riche, technologiquement plus avancé, militairement mieux armé disposant d’une population nombreuses et comparativement plus dynamique, homogène, d’institutions politiques stables, l’ensemble constituant un modèle sur lequel d’autres Etats cherchent à prendre l’exemple ou à égaliser. Il est incontestable que la Chine détient d’une supériorité relative par rapport à d’autres Etats (E.U, la Russie) même si la supériorité n’est pas en elle-même une forme de domination : c’est une condition de toutes les autres formes. Il ne suffit pas de la détenir, il faut encore l’exercer. Plusieurs formes de supériorité ont été pratiquées par les Etats puissants à des périodes différents au cour de l’histoire des relations internationales. L’hémogénie se trouve dans une situation un peu intermédiaire entre l’impérialisme et le leadership.
L’irrésistible percée chinoise en Afrique suscite de vives
controverses au sein de la communauté internationale. Levier à une
future émancipation politique et économique du continent ou frein à
son développement, voire facteur d’instabilité ? Une approche
prenant en compte la diversité des points de vue et les multiples
dimensions de la relation sino-africaine permet de mieux en
mesurer l’importance, les enjeux et les implications2.
La naissance d’une coopération chino-africaine est de nature à impacter ce continent en relations positives ou à affecter et ou à
2 La Chine en Afrique. Menace ou opportunité pour le développement ? Alternatives Sud, CETRI, Syllepse
2
paralyser en profondeur l’économie africaine, pour à l’inverse hégémoniser encore d’avantage la Chine vis-à-vis du monde libéral. Dans une coopération gagnante-gagnante entre la Guinée et la Chine, une est la partie perdante de la naissance de la coopération jusqu’aujourd’hui en 2023.
L’inquiétude doit en toute circonstance être placée dans un contexte géopolitique et économiquement plus large que possible. Il est crucial de reconnaitre que la coopération chinoise-africaine est bien réelle (I) entre ces deux continents inégaux en espace et en stratégie, mais sans pour autant omettre que cette coopération est inégale (II) tant sur la forme des accords qu’au fond de leurs mis en œuvre en Afrique, la Guinée comme titre d’illustration. Il est également important que les États africains adoptent des mécanismes de protections de leurs intérêts sous toutes les formes pour se protéger et épargner leurs précieuses ressources face à la Chine (III) à travers des stratégies diversifiées.
I- La Chine-Afrique, une coopération effective dans le continent, visible de partout.
Les relations Chine-Afrique ont connu un développement prodigieux au cours des dix dernières années. Mais l’ampleur et la nature des rapports sino-africains ont diamétralement changé depuis la fin des années 1990. Cette expansion et cette métamorphose ont été avant tout favorisées par la mise en place à Pékin d’une nouvelle politique africaine destinée à servir à la fois ses propres besoins économiques croissants et sa montée en puissance sur la scène mondiale3. L’Afrique de façon générale et la Guinée d’une manière préférentielle trouve la chine comme un lieu de développement (1) économique à travers les échanges commerciaux, capitaux et les bénéfices africains de toute sortes, toutefois lorsque l’on compare les relations entre la Chine et l’Afrique à la haute époque maoïste et aujourd’hui, l’on ne peut qu’être frappé par
3 Les relations Chine-Afrique : nouvelles responsabilités et nouveaux défis d’une puissance en devenir, Jean Pierre CABESTAN
3
leurs différences à la fois d’échelle et de nature4. Il est vrai que la politique de la Chine en Afrique pour son aide au développement n’est pas d’éléments de gratuité (2), aujourd’hui l’Afrique est un espace d’arrière magasin pour la Chine.
I.1 La chine, un lieu de secours économique pour l’Afrique
La relation entre les deux est marquée par une effectivité de semence, la Chine a investi beaucoup d’argent en Afrique ces dernières années, et cela a aidé à stimuler l’économie de nombreux pays africains. Elle fournit également une aide financière et technique pour des projets de développement en Afrique. Aujourd’hui, elle est le plus grand partenaire commerciale de l’Afrique, et le commerce entre la Chine et l’Afrique a considérablement augmenté ces dernières années, depuis 2008 l’on a considéré son expansion totale dans ce continent tendeur de mains aux diables de la destruction de ses ressources sous toutes ses formes.
L’engagement de la Chine en Afrique est marqué par des relations étroites d’échanges, d’investissements et de financements. Pratiquement presque tous les pays du continent reçoivent des investissements directs étrangers (IDE5) chinois, qui ne cessent de se diversifier6. Si les industries pétrolières et minières dominent encore, les services financiers, la construction et les industries manufacturières représentent désormais la moitié des apports à l’Afrique. Les banques chinoises ont appuyé des investissements d’infrastructure à grande échelle sur le continent et plus de 2 200 sociétés chinoises, privées pour l’essentiel, opèrent actuellement dans des pays africains. La coopération commerciale avec la Chine a incontestablement contribué à la croissance économique de
4 J. P Cabestan
5 D’après le dictionnaire du cédérom Alternatives Économiques
6
https://www.worldbank.org/content/dam/Worldbank/Event/Africa/Investing%20in%20Africa%20Forum/2015/in vesting-in-africa-forum-china-and-africa-fr.pdf
« L’investissement direct à l’étranger (IDE) désigne tout investissement transfrontalier dont le
résultat est soit d’acquérir (ou de contrôler) une société existante, soit de créer de nouvelles
capacités de production par le biais d’une filiale.1 déc. 2003
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l’Afrique, elle importe que des produits finis venant de la Chine pour rehausser son économie qui est essentiellement basée sur le commerce des marchandises de troisième qualité, une économie en chute depuis la mise en forme des Etats africains.
Ensuite, la coopération commerciale Chine-Afrique entre dans une nouvelle phase, les perspectives de diversification des exportations sont bien réelles, notamment dans l’agriculture et les industries manufacturières. Forte de son expérience, la Chine pourrait aider les pays africains à s’atteler aux freins structurels et logistiques qui pénalisent la compétitivité de ces exportations.
En plus, pour les infrastructures et capitaux…..
S’agissant de quelques investissements chinois en Afrique, on peut s’attarder à trois pays. En Afrique de l’Ouest il est préférable de prendre le Nigeria de 2009, la Tanzanie pour l’Afrique de l’est et de même pour l’Ethiopie.
D’abord, le Nigéria : le groupe chinois Yuemei a investi 1,2 million de dollars en 2006 pour subventionner les industries manufacturières locales et 50 millions de dollars en 2007 pour créer un parc industriel dédié au textile, avec une chaîne de production complète. En 2009, le parc abritait 5 entreprises textiles et employait 1 000 ouvriers locaux. Aujourd’hui, le groupe gère 10 usines au Nigéria, possède des bureaux de vente dans d’autres pays d’Afrique et a créé une nouvelle usine au Sénégal.
Ensuite, la Tanzanie : en 2012, le stock total d’investissements chinois atteignait 541 millions de dollars. La plupart des entreprises privées chinoises opèrent dans des secteurs de faible technologie et intenses en main-d’œuvre pour des produits destinés au marché local. Elles ont créé entre 80 000 et 150 000 emplois et la plupart assurent
7 https://www.agenceecofin.com/actualites/2701-104908-chine-afrique-les-echanges- commerciaux-ont-atteint-un-montant-record-en-2022-a-282-de-milliards
(textile-habillement, machines, électronique), les exportations de la
La plupart des
exportations chinoises vers l’Afrique sont que des produits finis
Chine vers les pays africains ont augmenté de 11,2% durant l’année
2022 pour s’établir à 164,49 milliards $7
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une formation managériale sur le tas. Plusieurs entrepreneurs locaux se sont lancés après un passage dans des firmes chinoises.
Éthiopie : le groupe Huajian a investi quelque 10 millions de dollars pour créer une usine de chaussures. Avant de démarrer l’activité, il a envoyé plus de 90 employés suivre une formation technique en Chine. L’usine, ouverte en 2012, a été rentable dès la première année de fonctionnement. En 2013, ses 3 500 ouvriers ont produit 2 millions de paires de chaussures.
I.2. L’Afrique, un espace d’arrière magasin pour la Chine : l’Angola, la Guinée, la RDC sont des illustrations
En Afrique, l’Angola est le pays le plus affecté du virus économique chinois depuis 2010, la République Démocratique du Congo vient en deuxième place et aujourd’hui la République de Guinée en troisième place pour ne citer que ceux-ci.
Il y a des préoccupations que les relations économiques entre la Chine et l’Afrique ne soient pas équitables. Certaines observations soutiennent que la Chine profite davantage de cette relation que l’Afrique, car la Chine à accès à des matières premières bon marché et à des marchés publics en Afrique. De plus, il y a des préoccupations quant à l’impact environnemental des projets chinois en Afrique, ainsi que les conditions de travail des travailleurs chinois. De plus, il faut craindre que la dépendance économique de l’Afrique envers la Chine ne soit pas saine à long terme.
Toutefois, il y a des préoccupations que l’aide chinoise en Guinée ne soit gratuite, car la Chine a souvent des conditions
8 https://www.agenceecofin.com/actualites/2701-104908-chine-afrique-les-echanges- commerciaux-ont-atteint-un-montant-record-en-2022-a-282-de-milliards
Les autorités chinoises ont mis en place en septembre 2022 des
politiques visant à corriger un déséquilibre commercial, Pékin
a supprimé les droits de douane sur 98% des produits importés
de neuf pays africains, dont la Guinée, le Mozambique, le
Rwanda et le Togo8.
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attachées à son aide. Par exemple, la Chine exige que les pays africains achètent des produits chinois ou utilisent des entreprises chinoises pour les projets de développement. Cela peut être une perte pour les Etats s’ils sont obligés de payer des sommes importantes pour des projets qui pourraient être moins chers s’ils étaient réalisés par des entreprises locales ou étrangères.
La Chine cherche à hégémoniser ses relations économiques avec l’Afrique, car elle a besoin de matières premières pour alimenter sa croissance économique, pour. La Chine a également besoin de nouveaux marchés pour ses produits manufacturés. En outre, la Chine cherche à étendre son influence politique dans le monde et l’Afrique est un terrain fertile pour la position stratégique de son hégémonie économique et géopolitique.
L’Afrique est un terrain fertile pour que la Chine étende son influence internationale pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, l’Afrique a une terre riche en matières brutes que la Chine utilise pour alimenter sa croissance économique, le bois, les granites, et la terre
En outre, la Chine a investi massivement dans les infrastructures en Afrique, ce qui lui donne une influence politique et économiquement stratégique dans la région.
Dans la région de l’Afrique centrale, le CEEAC qui compte quelque 115 millions d’habitants9 a été créée en 1983 ; elle comprend 10 pays. La quête de ressources naturelles y reste le mobile majeur de l’internationalisation des FMN chinoise. Un phénomène corroboré par la situation des IDE chinois pour l’essentiel destinés au secteur des industries extractives. Il
Dans Outre-Terre 2011
9 L’investissement chinois en Afrique centrale
Théophile Dzaka-Kikouta
7
10 Cf. Chris Alden, Martyn Davies
apparaît que les trois principales compagnies pétrolières chinoises à capitaux publics ont investi dans tous les pays pétroliers d’Afrique centrale en fonction de leur spécialisation : China National Petroleum Corporation (CNPC) pour l’exploration/production onshore ; Sinopec (China Petroleum & Chemical Corporation Limited) pour le raffinage et la pétrochimie ; China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) pour l’exploration/production offshore. Elles déploient semble-t-il trois types de stratégies managériales sur le continent africain10 une stratégie d’approvisionnement et d’intégration verticale, comme la Sinopec qui a largement investi en Angola, ainsi qu’au Congo- Brazzaville et au Gabon ; c’est aussi le cas de la CNPC qui a investi en amont et en aval de la filière énergétique au Gabon et surtout au Tchad où elle a construit la première raffinerie du pays parallèlement à ses activités de prospection et de forage. Ensuite une stratégie de sécurité énergétique de l’État chinois qui cherche (y compris à travers ses fonds souverains) à acquérir des actifs énergétiques à l’étranger, notamment en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient. Dès lors, le gouvernement chinois appuie directement ses FMN au plan financier et lie ce soutien aux projets de développement (l’aide-projet), intervenant éventuellement auprès des dirigeants politiques des pays-cibles.
Les importations chinoises d’Afrique subsaharienne sont concentrées, sur le minerai de fer et de la bauxite en Guinée, le niobium et le cobalt. Selon les données Comtrade, entre 2001 et 2008, elle a importé d’Afrique 80 % de son cobalt (RDC et Zambie), 40 % de son manganèse (Gabon et Afrique du Sud), 20 % de son chrome (Afrique du Sud) et 10 % de son fer (Afrique du Sud et Mauritanie).
La Chine est un important partenaire commercial et investisseur en Angola. Les relations économiques entre les deux pays sont basées sur les exportations de pétrole angolais vers la Chine et les investissements chinois dans les secteurs
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de l’énergie, des infrastructures et de la construction en Angola. Les entreprises chinoises sont également impliquées dans des projets agricoles, miniers et de télécommunications en Angola. La Chine a également fourni une aide financière et technique à l’Angola pour la reconstruction de l’infrastructure et le développement économique vouée à l’échec. Cependant, la présence chinoise en Angola a également suscité des critiques en raison de la corruption, de l’exploitation des travailleurs et de l’impact environnemental de certains projets chinois et la chute de l’économie angolaise dû à l’étranglement de la stratégie d’exploitation chinoise.
La Chine est par ailleurs à coté un important partenaire commercial et investisseur en République démocratique du Congo (RDC) qui coute le pays plus que la colonisation. Les relations économiques entre la Chine et la RDC sont basées sur les exportations de ressources naturelles congolaises vers la Chine, notamment le cuivre, le cobalt et le coltan, ainsi que les investissements chinois dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures. Les entreprises chinoises sont également impliquées dans des projets miniers et de télécommunications en RDC. La Chine a également fourni une aide financière « prêt » et technique à la RDC pour la reconstruction de l’infrastructure et le développement économique. Cependant, la présence chinoise en RDC a également suscite des interrogations en raison de la corruption excessive, de l’exploitation des travailleurs et de l’impact environnemental de certains projets chinois. Dans le secteur minier, les IDE chinois sont également surtout le fait des entreprises publiques – Chinalco, Sinosteel, China National Machinery (CMC) ; des partenariats interentreprises avec les États d’accueil sont privilégiés, mais toujours avec une participation chinoise majoritaire de façon à pouvoir contrôler la stratégie de ces coentreprises. C’est le cas toujours de la RDC où a été constituée en 2008 la Socomines. Comme dans le cas du pétrole, les entreprises publiques chinoises visent à garantir l’approvisionnement en produits miniers dont Pékin est de plus en plus dépendant. On sait que la Chine qui occupe le
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second rang mondial après les États-Unis en tant que pays consommateur de pétrole (10 % en 2008) est devenue importateur net de pétrole depuis 1993 et que l’Afrique pèse actuellement pour près de 35 % dans ses importations de produits pétroliers (contre 20 % en 2005 et 9 % en 1995). De plus, la structure des importations chinoises émanant d’Afrique indique une prépondérance des produits pétroliers à hauteur de 73 %, le reste étant surtout constitué par les produits miniers (fer, cuivre, cobalt, manganèse, platine, diamants) et le bois.
II- La coopération sino-guinéenne, une coopération inégale
L’inégalité des rapports de force entre l’empire du Milieu et ses partenaires africains est immense, tel le cas de la Guinée. Le PIB de la première puissance économique du continent, aujourd’hui le Nigeria (environ 500 milliards de dollars), n’arrive pas à la cheville de celui de la Chine, qui s’élève à 14 300 milliards de dollars. La Chine constitue sans doute le principal partenaire commercial de l’Afrique, les échanges entre eux ayant été multipliés par 40 au cours des 20 dernières années. La Chine est également le plus grand créancier de l’Afrique, dont elle détient 20 pour cent de la dette. Les pays africains ont emprunté environ 143 milliards de dollars à la Chine sous la forme d’emprunts d’État et de prêts commerciaux entre 2006 et 201711.
Outre la situation macroéconomique nationale rendue difficile par la mauvaise gouvernance économique du pays depuis sa naissance en tant qu’Etat qui a prévalu comme système de gestion lors des dix dernières années, les autres facteurs déterminants qui pèsent sur la coopération que la Guinée entretient avec les autres puissances, y compris la Chine sont d’ordre administratifs, des négociateurs qui ne
11 Refaçonner l’autonomie de l’Afrique dans ses relations avec la Chine Par Paul Nantulya, 12 mars 2021
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sont à la hauteur et généralement qui se soucient de leurs propres comptes, raisons pour lesquelles elle est jusqu’à présent biaisée dans les accords et aujourd’hui beaucoup plus désavantagés avec la Chine (1). Eu égard, la coopération sino-guinéenne est effective pour une cause singulière, sans laquelle la relation entre l’empire du milieu et la République de Guinée pourrait quasiment être vouée à l’échec, une cause principale qui s’accentue sur les ressources minières de la Guinée (la bauxite, le fer, le bois, et la terre) ces ressources sont les éléments de considérations. Toujours est-il que la qualité de la bauxite guinéenne et la quantité qu’elle réserve est plus que tout autre pays au monde fait que la Chine ne peut plus respirer sans se retourner en Guinée, pour une coopération axée qu’à ses ressources (2).
II.1. La Guinée, un pays biaisé dans les accords avec la Chine
En septembre 2017 à Xiamen en République populaire de Chine, a été signé entre les autorités guinéennes et la Commission nationale du développement et de la réforme chinoise, un Accord-cadre portant coopération « Ressources Minières contre prêts ». Un accord pré- voyant l’octroi de ressources minières guinéennes à des sociétés chi- noises contre le financement d’infrastructures, à hauteur de 20 mil- liards de dollars.
Les accords-cadres sont des « contrats conclus par un ou plusieurs acheteurs (…) avec un ou plusieurs opérateurs économiques (…), ayant pour objet d’établir les règles relatives aux bons de commande
à émettre ou les termes régissant les marchés à passer au cours d’une période donnée, notamment en ce qui concerne les prix et, le cas échéant, les quantités envisagées ». Autrement c’est un instrument juridique de planification de la commande publique, donc est un con- trat par lequel l’acheteur public s’engage à passer des marchés ou des bons de commandes auprès du ou des titulaires de l’accord, pendant une période donnée et pour des prestations déterminées. L’on ne peut s’attarder sur les contrats de la commandes publiques ou essentielle- ment contrats administratifs, nous partirons de la mise en œuvre de tout accord obéissant les règles de droit pour faire un diagnostic sur
cette coopération portant sur les mines de la République de Guinée à travers les points essentiels.
11
Le principe fondamental de cet accord-cadre est que les institutions des deux pays mettront en œuvre la coopération « Ressources mi- nières contre prêts », en conformité avec les lois et règlements des
leurs États respectifs, et la nécessité de la promotion des principes tels que les questions les plus faciles d’abord, les plus difficile en- suite, le développement progressif, les orientations du gouvernement, la priorité à l’entreprise, la coopération commerciale, la pratique in- ternationale et le principe de la coopération gagnant-gagnant.
Le domaine de cette coopération est que les deux pays apporteront leur soutien à la coopération mutuellement bénéfique entre les insti- tutions autorisées des deux pays, dans le cadre du principe « Res- sources minières contre Prêts ». Au sortir de la négociation et sur le texte de cet accord que cette coopération sino-guinéenne se fera prin-
cipalement à partir de 4 considérations.
Tout d’abord, la Guinée accordera aux entreprises chinoises, en con- formité avec les lois (code minier, code de l’environnement et code général des impôts) et règlement des droits de prospection et d’ex- ploitation des ressources qui sont la bauxite, du minerai de fer, des ressources pétrolières, gazières et autres.
Ensuite, les institutions financières chinoises autorisées fourniront des prêts à la Guinée pour soutenir divers de ses projets prioritaires, notamment dans le domaine de la construction d’infrastructures, le développement de capacités de production, la construction de parcs industriels et de projets visant à améliorer les moyens d’existence de base des citoyens. La partie essentielle de la mise en œuvre des pro- jets sera déterminée à l’intérieur du volume des soumissions des en- treprises de la partie chinoise et de la situation actuelle de la demande de la Guinée.
En plus, les institutions financières chinoises fourniront des prêts en fonction des droits miniers consentis aux entreprises chinoises. La partie chinoise encouragera les institutions financières chinoises à s’accorder sur les termes et conditions des prêts accordés à la partie guinéenne, sur la base du principe d’égalité et de bénéfice mutuels en tenant compte des capacités de remboursement de la partie gui- néenne.
Enfin, la partie guinéenne utilisera, pour chaque projet, les ressources minérales et autres revenus comme moyens et garanties de rembour- sement des prêts qui seront accordés.
A l’occasion de la cérémonie de signature de cet accord-cadre, les parties ont alloué pour une durée allant de 2017 à 2036 soit une pé-
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riode de 20 ans, un montant $US 20 Milliards comme volume prévi- sionnel à cette coopération financière. D’ailleurs, les parties s’accor- dent toutes les facilités pour accélérer la réalisation des projets mi-
niers définis dans le cadre de cette coopération, de sorte à accroître la production et à élargir le volume d’exportation des produits mi- niers vers la Chine. Cela contribuera à l’augmentation des recettes fiscales, tout en créant des conditions favorables d’une expansion progressive des montants de financement envisageables.
Au titre du plan d’actions, les entreprises et institutions financières chinoises et la partie guinéenne devront, conformément à cet Accord- cadre, accélérer les consultations sur les projets spécifiques de la coo- pération « Ressources minières contre prêts », mettre en œuvre les procédures d’approbation nécessaires en conformités avec les lois et
règlements de leurs États respectifs, et procéder à une mise en œuvre conjointe dès après la signature des documents juridiques pertinents.
Par ailleurs, cet Accord-cadre a prévu des négociations pour l’éta- blissement d’une liste exhaustive des projets clés dont les parties pre- nantes feront une promotion conjointe. Cette liste sera régulièrement ajustée d’un commun accord pour tenir compte des besoins des par- ties.
II.2. Une coopération bilatérale orientée qu’aux ressources mi- nières de la Guinée
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La Guinée a d’importantes ressources minières. La coopération sino- guinéenne est aujourd’hui accentuée tout d’abord sur bauxite qui est la plus importante ressource minière actuellement en exploitation. Les gisements de bauxite de la Guinée sont les plus vastes et les plus riches du monde. Ils constituent un phénomène géologique spécial évoqué parfois comme un « scandale géologique ». Le minerai s’est développé par altération superficielle sur des formations sédimentaires détritiques, des dolérites12 et des syénites néphéliniques. L’épaisseur moyenne varie entre 3 et 9 m sous un recouvrement stérile d’épaisseur insignifiante. L’accès aux gisements est facile et l’exploitation se fait à ciel ouvert. La bauxite est présente en Basse, Moyenne et Haute Guinée. La Guinée détient les deux tiers
La dolérite est une roche magmatique très peu vitreuse, de structure intermédiaire entre
celle, microlitique, d’un basalte et celle, grenue, d’un gabbro. Cette roche magmatique a
cristallisé plus lentement, généralement dans des filons en milieu continental ou océanique ;
ses grains sont fins mais observables à la loupe.
13
des réserves mondiales de bauxite. Les gisements sont situés à des distances variant entre 100 et 500 km de l’Océan Atlantique13. Le total des réserves identifiées et mesurées est de 10,6 milliards de tonnes14 , ce qui constitue les 2/3 des réserves mondiales.
Ces dernières années, il a été constaté que la Chine mise sa coopération avec la Guinée qu’à l’économie et 80/cent de cette coopération est sélectivement orientée aux ressources déjà mentionnées, malgré un potentiel dispositif de lois et les politiques m is en place pour sa gestion, le secteur minier guinéen n’a pas répondu aux attentes en termes de contribution à l’économie nationale. Ceci s’explique par plusieurs raisons dont la plus importante est aujourd’hui la présence chinoise dans le secteur avec une coopération perdante-gagnante. La Guinée perd en exportant la terre brute qu’en la transformant en alumine sur place
III/ Des mécanismes de protection des intérêts africains vis-à-vis de la Chine et de ses multinationales dans leurs coopérations
Il est important que les États africains adoptent une politique écono- mique commune pour protéger leurs intérêts face à la Chine car cela leur permettrait de négocier collectivement des accords commer- ciaux et d’investissement équitables. En travaillant ensemble, les pays africains peuvent renforcer leur position de négociation et obte- nir des conditions plus favorables pour leurs ressources naturelles et leurs produits. Ils peuvent également travailler ensemble pour élabo-
rer des normes communes pour la protection de l’environnement, le respect des droits des travailleurs et la promotion de pratiques du- rables. En outre, une politique économique commune pourrait aider à renforcer l’intégration régionale et à stimuler la croissance écono- mique en Afrique.
III.1 La nécessité d’une politique économique unique des Etats Africains dans leur coopération avec la Chine
13 Les enjeux de la gouvernance du secteur minier en Guinée, Etude réalisée par : Mamadou Chérif Diallo Ahmédou Tall Lanceï Traoré Conakry, mars 2011
14 Mamedov, Dr. V.: Catalogue des gisements et indices de minéralisation bauxitique en République de Guinée, 2003.
14
Ici, la question est de savoir comment les États africains doivent éla- borer une politique commune dans leur coopération pour sauvegarder leur intérêt face à la chine et son invasion qui excède le normal des
coopérations.
Tout d’abord, c’est une inquiétude complexe qui nécessite une ana- lyse approfondie après une réflexion. Toutefois, il est crucial que les États africains travaillent ensemble pour élaborer des stratégies com- munes qui leur permettront de protéger leurs intérêts face à la Chine, aujourd’hui hégémonique. Cela regroupe la renégociation de contrats d’Etats entre eux et les sociétés multinationales chinoises, la promo- tion de la transparence dans la mise en œuvre de ces contrats et de la responsabilité de toutes les parties prenantes, ainsi que la protection des droits des travailleurs africains qui évoluent avec la Chine et éga-
lement la protection de l’environnement africain dans toute sa com- position.
S’agissant des contrats, les Etats doivent coopérer solidement pour avoir des contrats équitables pour protéger l’intérêt africain face à la Chine. La collaboration peut se baser dans le partage des informa- tions sur les contrats qu’ils (les Etats) ont négociés avec la Chine pour redéfinir les termes d’une nouvelle collaboration nécessaire ou une rupture, quiexigelamiseenplacedesnormesjuridiquescommunes pour les contrats hors continent.
Les États africains doivent s’exiger et exiger la transparence en exi- geant que les entreprises chinoises opérant en Afrique élaborent et publient des rapports mensuels et trimestriels sur les activités qu’elle exécute dans le continent. L’implication des organisations de la so- ciété civile pour surveiller les activités des entreprises chinoises et signaler toute violation des lois et normes en vigueur pourrait contri-
buer et freiner la corruption interne. En plus, les Etats pourraient ren- forcer les lois et les réglementations pour garantir que les entreprises étrangères et principalement chinoises respectent les normes dans les domaines qu’elle opère, il est important que les travailleurs africains soient traités équitablement et que leurs droits soient respectés con- formément aux normes internationales du travail et exiger aux em- ployeurs étrangers d’élaborer tout contrat selon les dispositions des codes du travail des Etats africains. Les gouvernements africains doi- vent exiger également aux multinationales chinoises pour garantir que les travailleurs sont traités équitablement et que leurs droits sont
respectés et le serons, y inclure des clauses de protections dans les documents officiels.
Il est important que les États africains appliquent les dispositions de leurs lois pour protéger leurs intérêts car cela garantit l’égalité devant
15
la loi et la protection des droits des citoyens et des entreprises. Les lois et les réglementations pour les investissements étrangers aident à établir un cadre juridique pour les activités économiques en Afrique
et à protéger les pays contre les pratiques commerciales déloyales. Certes, l’application des lois aide à prévenir la corruption et la fraude et à renforcer la transparence et la responsabilité dans les transactions commerciales et d’investissement qu’effectue la Chine en Afrique. Les intérêts des citoyens africains peuvent être davantage pris en compte dans les accords d’investissements conclus avec la Chine : il s’agit de veiller à la transparence des accords, de faire appel aux ex- perts et de ne plus négliger les populations locales.
III.2. Le recours à un nouveau partenariat équilibré entre
l’Afrique et la Chine pour sortir de la dépendance.
Les pays africains comptent pour moitié parmi les plus endettées à l’égard de la Chine, Djibouti, la République du Congo, le Niger et la Zambie arrivant en tête du classement pour le ratio de la dette par rapport au PIB15. Ces pays illustrent bien à quel point l’enfermement dans une spirale d’endettement avec la Chine provoque des effets pervers à l’échelle du continent africain. La Zambie en est un bon exemple de premier niveau. En 2020, elle a demandé à la Chine la restructuration de sa dette de 11 milliards de dollars. Cette dernière a alors posé comme condition préalable que l’ensemble des arriérés soient apurés, une demande à laquelle le président zambien Edgar Lungu n’avait pas les moyens de s’opposer. Les autres donateurs sol- licités par la Zambie ont soudainement manifesté quelque réticence à lui accorder une aide qui servirait seulement à rembourser les créan- ciers chinois. Selon Ken Ofori16, « la façon qu’a la Chine de négocier
les dettes pénalise les partenaires les plus endettés, en éloignant d’éventuels nouveaux créanciers qui peuvent craindre que les fonds alloués ne soient purement et simplement transférés vers Pékin ».
Depuis l’ère des premières négociations entre l’empire du Milieu et l’Afrique, la Chine s’est toujours pas comporter en bon père de fa- mille, la responsabilité des Etats africains doit être de mise par la re- négociation et l’élaboration d’une nouvelle coopération avec la Chine. Alors, le recours à un nouveau partenariat équilibré entre la Chine et l’Afrique est sollicité pour aider à sortir de la dépendance économique de plusieurs façons.
15 Paul Nantulya
16 Le ministre des finances ghanéen
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Tout d’abord, cela pourrait permettre aux pays africains de diversi- fier leurs relations économiques et de ne pas dépendre uniquement de la Chine dans un futur proche pour leur croissance économique.
Ensuite, cela pourrait aider à réduire les déséquilibres commerciaux entre la Chine et l’Afrique, en permettant aux pays africains de Ren- forcer leurs capacités de négociation, par exemple en accédant à des services juridiques spécialisés, afin de pouvoir négocier avec laChine de grands contrats complexes portant sur les matières premières et contenant des clauses avantageuses pour le pays d’Afrique exporta- teur.
En plus, renforcer les effets de polarisation amont et aval entre l’éco- nomie locale et les zones économiques spéciales soutenues par des investissements chinois17, cela pourrait aider à renforcer la capacité
des pays africains à développer leurs propres industries et à créer des emplois pour leur population, plutôt que de simplement importer des produits finis venant de la Chine, souvent moins valeureux par ce que la qualité est renvoyée au second plan.
Les Etats Africains doivent se concentrer sur plusieurs points essen- tiels dans un nouveau partenariat avec la Chine. Tout d’abord, il faut chercher à établir une relation plus équilibrée et mutuellement béné- fique, qui ne soit pas basée sur une dépendance économique ou poli- tique. Ensuite, il est nécessaire de chercher à négocier des accords commerciaux qui protègent les intérêts économiques, en particulier les matières premières et les produits agricoles. Egalement chercher à promouvoir le transfert de technologies d’une manière effective et de compétences techniques de la Chine vers l’Afrique, afin de renfor- cer les capacités industrielles et scientifiques du continent. Chercher à renforcer la coopération avec la Chine dans le domaine de la paix
et de la sécurité des mers et océans, en travaillant ensemble pour ré- soudre les conflits et les crises qui affectent le continent africain.
L’aide chinoise pour l’Afrique doit être beaucoup plus accentuée dans la production agricole en fournissant des technologies agricoles avancées, des équipements et des intrants agricoles de qualité supé- rieure pour supprimer la famine pendant au moins deux décennies. La Chine peut également aider à renforcer les capacités des agricul- teurs africains en matière de gestion des plantes, de conservation des sols et de la politique de l’eau, et de contrôle des maladies des cultures
17 Un nouveau partenariat pour le développement ? Groupe de la Banque africaine de développement
Edité par :
Richard Schiere, Léonce Ndikumana et Peter Walkenhorst
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de champ. La Chine peut également aider à développer les infrastruc- tures agricoles, telles que les systèmes d’irrigation, les routes rurales et les marchés agricoles, pour améliorer la distribution et le marke-
ting des produits agricoles africains. Aujourd’hui, la Chine peut aider à renforcer les capacités instituts et écoles des africains dans la for- mulation et la mise en œuvre des politiques agricoles, en fournissant une assistance technique et financière pour la planification et la mise en œuvre de programmes agricoles efficaces dans le milieu profes- sionnel.
S’agissant du domaine technologique, l’Afrique doit promouvoir le transfert de technologie et de compétences de la Chine vers l’Afrique en encourageant les investissements chinois dans les secteurs clés de l’économie africaine, tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière
et les infrastructures. Les gouvernements africains peuvent égale- ment établir des partenariats avec des entreprises chinoises pour dé- velopper des programmes de formation professionnelle et, afin de renforcer les capacités des travailleurs africains dans des domaines tels que l’ingénierie, la technologie de l’information et les sciences de la santé. En outre, dans leurs il est crucial d’encourager les échanges universitaires et les collaborations de recherche entre les universités africaines et chinoises, afin de renforcer les capacités scientifiques et technologiques du continent. Dans le domaine de la finance, Le Groupe de la Banque africaine de Développement et les autres banques centrales devraient : Soutenir, dans le cadre du FOCAC18, l’approfondissement des relations Chine-Afrique au profit du déve- loppement, par exemple en constituant au sein du FOCAC un petit groupe de pays d’Afrique analogue au Comité des dix (C-10) qui re- groupe déjà dix ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales, afin de présenter le point de vue de l’Afrique sur des as-
pects fondamentaux19 : projets d’infrastructure régionaux, déliement de l’aide, élargissement de l’accès aux marchés extérieurs via les pré- férences commerciales, agricoles et coordination des mécanismes d’allègement de la dette.
Conclusion
Il est constant que la Chine est un partenaire économique, commer- cial des Etats africains, une source de financement des investisse- ments pour permettre en partie à l’économie africaine de connaitre
18 Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC). 19 Un nouveau partenariat pour le développement ?
Richard Schiere
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un essor peu considérable, mais c’est un acteur complémentaire nou- vel qui décide de remplacer les partenaires occidentaux, c’est cela qui fait de lui un levier économique de l’Afrique. D’autre part,
l’Afrique est non seulement un réservoir de matières premières es- sentielles à l’expansion de l’hégémonie chinoise, toutefois, l’apport minimal de la Chine ne doit pas mettre fin à l’importance des parte- naires traditionnels (l’Europe, l’Amérique) de l’Afrique.
Aussi, les partenaires européens et américains procurent certaines formes d’aide, telles que l’appui budgétaire, qui sont très efficaces et efficientes, qui est favorable à l’Afrique que les pratiques chinoises. Il faut nécessairement qu’il soit un lien de complémentarité entre les partenaires occidentaux et le partenaire chinois. Il est clair que la Chine a réussi à développer son économie avec relativement peu
d’aide étrangère. Comme l’a déclaré l’ambassadeur chinois au Ma- lawi en 2008 : « Aucun pays au monde ne peut se développer avec l’aide étrangère. C’est à chacun de développer son économie. Per- sonne ne peut le faire à votre place ». Ceci est valable même entre Etats africains qui évoluent de la coopération à l’intégration écono- mique. Toujours est-il qu’il faut rappeler que, la Chine contribue à l’aide et au financement du développement en Afrique d’une façon assez sombre et mal comprise par les négociateurs africains.
Par Abdoulaye Bademba Diallo