Le procès intenté contre le ministre de la justice devant le tribunal de première instance de Dixinn prévu ce jeudi 22 juin 2023, a été renvoyé à demain vendredi, après avoir fixé la caution d’un million par le juge.
Au sortir de cette audience, une journaliste de Laguinee.info a tendu son micro aux avocats des parties au procès. Ainsi, Me Salifou Béavogui par exmeple a regretté que ce soit le juge, à lui seul, qui ait décidé de la caution à payer sans demander l’avis des parties au procès.
« Nous avons un sentiment mitigé. Je n’ai jamais vu, dans ma petite carrière d’avocat, assisté à une audience de ce genre. Quand vous citez un citoyen devant le tribunal correctionnel, le président audiencier appelle le dossier et la première audience est consacrée à la fixation de la caution comme l’indique l’article 460 du code de procédure pénale. Certains me contrediront quand ils verront cette interview mais la première audience est consacrée aux débats sur la fixation de la caution. Le président devait donner la parole aux plaignants, puis au procureur. C’est à la suite de ces débats que le tribunal fixe souverainement la caution. Mais le président vient dire que le tribunal fixe la caution à un million de franc guinéen et renvoie le dossier au 23 juin sans donner la parole à nous qui avons actionné. Je me demande quelle va être la suite de ce procès ? Dans la salle, j’ai dit au président que nous avions un mot à dire par rapport à cette caution ; mais, nous avons été méprisés dans la salle. Or, c’est sur notre demande que le procès a été organisé. Quand bien-même la partie adverse ne s’est pas présentée. C’est son droit. L’idéal serait qu’il se présente. On devait nous donner la parole pour qu’on donne notre avis sur la caution. On ne peut pas venir avec une décision de justice, la vider et renvoyer. Mon client et moi, avons de la réserve par rapport au déroulement de ce procès. Nous commençons à avoir des appréhensions », a-t-il regretté.
Les avocats de Charles Wright quant à eux, estiment que l’absence de leur client est causée par le fait que le tribunal devait fixer d’abord la caution qui est une condition de recevabilité de l’action.
« C’est quand l’action est reçue que les débats peuvent être ouverts et l’ouverture des débats commence par l’identification de la personne poursuivie. Donc, nous estimons que comme cette audience est prévue pour demain, on verra s’il sera là ou pas. Nous sommes convaincus que notre client y sera. Mais, il n’y avait pas de raison d’être là parce que la parole ne devait être donnée à personne. Soyez tous rassurés qu’il sera là. Je pense d’ailleurs que ce serait mal connaître l’homme de penser qu’il peut se battre comme il le fait à tenter de rehausser la justice à un niveau jamais vu chez nous et ne pas, lui-même, venir se mettre à la disposition de cette justice pour laquelle il se bat. Donc, que tout le monde soit rassuré, demain le garde des sceaux sera devant le tribunal », a expliqué Me Thierno Moussa Diallo.
Sirani Diabaté pour Laguinee.info