L’ONG Natural Justice dans le but d’assister les populations impactées par la présence de la société minière de Boké installée depuis plusieurs années dans la zone, a tenu deux jours d’écoute et de plaidoyer à l’endroit des autorités. Ces activités se sont terminées par une conférence animée dans un réceptif hôtelier de la place ce jeudi 1^er juin 2023, en présence des représentants de la SMB, de l’Etat et les leaders communautaires, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.

Golota Raphaël Lamah, chef de projet de Natural Justice en Guinée, revient l’objectif de la rencontre.

« C’est un rapport d’audit communautaire qui permet de ressortir et recadrer tout ce qui est impact, mais les mettre en évidence avec la loi, est-ce que la loi prévoit par rapport à un tel nombre d’impacts ? Donc ce rapport précis d’un échantillon de 24 villages subissent des impacts directs de la SMB dont 14 qui sont directs et les 10 autres qui sont dans le futur.

Donc nous avons travaillé dans ce sens pour que cet audit soit un plaidoyer auprès de la société mais aussi auprès des autorités afin qu’un cadre de dialogue soit mis sur une table et se passe devant l’ensemble des acteurs, puisque sans cela l’on ne peut pas avoir vraiment des solutions idoines. Tout le monde est unanime que l’exploitation minière a toujours des conséquences néfastes tant sur l’environnement. Mais ici nous voyons d’abord la forme de compensation et d’indemnisation qui ne sont pas du tout sur les règles de l’art, c’est qui d’ailleurs justifie que ces 24 villages qui décident de porter leurs voix mais pacifiquement quand même avec l’Etat, et de l’autre côté dans cette salle, les représentants de l’entreprise ont reconnu le tort infligé à cette pauvre population, donc c’est un pas vers la victoire puisqu’il promettent de remonter l’information aux décideurs pour en fin qu’une solution soit trouvée », explique-t-il.

Mamadou Camara, leader communautaire de Dapilon dans la région de Boké laisse entendre que les pertes subis sont énormes.

« Nous subissons beaucoup, depuis l’arrivée de cette société minière à Boké. Si nous prenons par exemple nos terres cultivables sont complètement dévastées, les sources d’approvisionnement en eau là c’est pire ce qui fait qu’aujourd’hui nos mamans sont obligées de faire des efforts pour obtenir cette denrée indispensable. De l’autre côté elles se déplacent à des kilomètres pour le maraîchage et ça ce n’est pas comme ça, elles sont obligées en contrepartie de laisser une partie de leur culture pour obtenir une portion de terre. Sans toucher le côté sanitaire aujourd’hui il n’y a pas un citoyen de Boké qui n’est pas touché par une maladie telle qu’elle soit par l’effet de la poussière qui tombe un peu partout », relève-t-il.

Pour Batrou Dioubaté l’espoir est désormais permis après cette rencontre.

« Aujourd’hui nous sommes vraiment heureux malgré ce que nous endurons dans nos villes et villages respectifs de Boké. C’est quelque chose qu’on ne pouvait jamais imaginer qu’on allait rester au tour d’une table avec les responsables de cette entreprise qui nous a tout dépouillé et les représentants de l’Etat pour discuter de cette question, donc sommes convaincus qu’au sortir de cette conférence, nous allons nous frotter les mains et que nos problèmes seront résolus grâce à Natural Justice qui a pris nos difficultés au sérieux. Et aujourd’hui nous avons été rassurés par les responsables de l’entreprise que nos difficultés seront un lointain souvenir », s’est-elle réjoui.

Aliou Maci Diallo pour Laguinee.info