samedi, novembre 23, 2024
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Tiro (Faranah) : en colère, des élèves du collège dans la rue, vandalisent plusieurs bâtiments…

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Ce vendredi 19 mai 2023, plusieurs élèves du collège de la sous-préfecture de Tiro, préfecture de Faranah, ont pris d’assaut les rues de ladite sous-préfecture. Sur leur passage, ces élèves qui protestent contre la collecte d’une somme d’argent aux candidats des différents examens nationaux, ont causé d’énormes dégâts et fait même des blessés.

 

Ils ont vandalisé les locaux de la mairie, les postes de police et de la gendarmerie, le centre NAFA, le domicile privé du point focal de Plan International Guinée ainsi que les installations de Plan International Guinée et plusieurs boutiques ont été arrosées par les cailloux des élèves manifestants.

 

Le maire de la commune a également été blessé et sa moto endommagée. Les bidons de peinture de l’entreprise qui rénove la mairie ont été emportés, le puits amélioré du point focal de Plan International ainsi que ses latrines ont été détruits, rapporte Laguinee.info à travers son correspondant basé dans la région.

 

La collecte de la somme d’argent qui serait à la base de cette colère a été organisée par les responsables de ladite école et le délégué sous-préfectoral de l’enseignement élémentaire et devrait servir aux dépense des futurs délégués des centres d’examen dans la sous-préfecture de Tiro, pour les examens nationaux de cette année scolaire.

 

Sur le terrain, nous avons appris qu’il a été demandé à chacun de ces pauvres élèves du BEPC, un montant de 35.000 GNF, 17.000 GNF à chaque candidat de l’examen d’entrée en 7ème année. Même aux autres élèves des classes intermédiaires qui ne sont pas candidats, il leur aurait été demandé chacun, deux (2) de riz et 1 poulet. Le seul but de cette pratique, a ajouté un élève interrogé par Laguinee.info, serait de corrompre les délégués des centres d’examens qui seront à Tiro, dans le cadre des examens nationaux afin de faire du succès.

 

Rencontré à son domicile vandalisé, le président du comité de développement local de Plan International Guinée à Tiro, Sory 1 Kagbè Oularé, a affirmé que les élèves ont emporté sur leur passage, les installations de Plan Guinée (trois ordinateurs et 3 tablettes), un montant de 10 millions que la mairie lui confié ainsi que tous les documents.

 

 

« Avant-hier, Plan International Guinée m’a saisi d’une corruption au niveau de la sous-préfecture de Tiro. Que l’école primaire est en train de réclamer 17.000 GNF aux candidats de l’examen d’entrée en 7ème année et 35.000 GNF à ceux du BEPC. On a été informé en tant que chargé de la protection des enfants de Plan. On a été instruit par la Direction de Plan de donner notre version des faits. Aussitôt, ont appelé le DSEE chez le Maire qui a confirmé comme ça a été dit. Il a ensuite dit qu’ils le font clandestinement. On a remonté cela au niveau de Plan Guinée. Plan a informé le ministère qui, à son tour, a mandaté l’Inspecteur régional de l’éducation de Faranah pour s’enquérir des réalités. Arrivé à l’école, l’inspecteur a appelé le maire et les représentants de Plan ils (Directeur de l’école primaire du centre, principal du collège et DSEE) n’ont pas nié les faits. Le directeur de l’école primaire du centre Ibrahima Camara dit Bendolaire, le DSEE Mamoudou Kourouma et le principal du collège Mamady Koumba Touré ont chacun confirmé que c’est vrai mais ils le font clandestinement. L’inspecteur a déploré les actions de ces dirigeants scolaires et il a promis que les sanctions tomberont. À notre surprise, nous avons appris hier nuit que l’inspecteur a envoyé une note de service que le principal, le DSEE et le Directeur d’école primaire du centre sont suspendus et leurs adjoints seront leurs intérimaires. La nuit, le Directeur d’école et certains loubards ont tenu une réunion pour saccager mon domicile parceque c’est moi qui suis le représentant de Plan International Guinée et qui ai remonté la situation. Le matin, le principal a réuni les élèves de la 9ème et de la 10ème à l’école en leur disant ceci : « on m’a sanctionné, si vous ne prenez pas vos responsabilités, vous allez perdre cette année ». Il est allé se réfugier au centre de santé. Au moment que le commissaire, le sous-préfet et le commandant attendaient la délégation de l’éducation préfectorale de Faranah, les élèves ont commencé à se révolter. De la mairie, ils ont attaqué chez moi. Ils ont emporté les installations de plan Guinée soit trois ordinateurs et trois tablettes, un montant de 10 millions que la mairie m’a confié, tous les documents. Les WC ont également été cassés, un puits de trente millions, une moto KTM endommagée. Je suis derrière la loi, je demande à la justice de rendre justice », a-t-il lancé.

 

De son côté, la deuxième victime, le maire de la commune rurale de Tiro, le Commandant à la retraite, Bangaly Major Oularé, a également accusé le Directeur, d’être l’incitateur des enfants.

 

maire de la commune rurale de Tiro, le Commandant à la retraite, Bangaly Major Oularé, victime d’agression

« Il y a 72 heures, le DSEE a convoqué une réunion de ses enseignants à l’école pour leur mandaté de faire la collecte. (…).  Alors, ils sont venus me voir à la maison pour m’expliquer cela. Je leur ai dit que j’ai compris et je vais mettre cela à l’approbation de mes conseillers mais avant, j’ai demandé s’il y a un acte officiel qui les autorise à faire cette collecte ? Ils ont répondu non. J’ai alors dis là, s’il n’y a pas d’acte, retournez ce que vous avez collecté aux ayants-droits dans les 24 heures qui suivent et arrêtez tout et c’est mon dernier ultimatum. Je leur ai alors dit, s’ils ne le font pas dans les prochaines 24 heures, je vais remonter mon rapport. J’ai fait un rapport pour envoyer au préfet un compte-rendu. Ce rapport a été un peu retardé. Ce matin, quand j’étais prêt pour envoyer ce rapport, le DSEE est venu me voir comme quoi, que la Direction préfectorale de l’éducation doit envoyer une délégation pour installer les intérimaires. Les trois qui ont été sanctionnés (le principal, le DSEE et le Directeur de l’école primaire du centre) se sont retrouvés pour motiver les enfants à ne pas accepter la mission pour la passation de service. Alors, tous les enfants se sont levés. J’ai dit à la première vague d’élèves comme ma stratégie, que la sanction est annulée et ils se sont retournés à l’école. Après je vois le principal du collège devant un autre groupe qui vient à la mairie. Ils ont cassé le rétroviseur de ma moto, ils m’ont cogné avec les cailloux et ils ont continué à saccager la commune. J’ai vu le principal du collège, je lui ai demandé mais vous êtes devant ces enfants pourquoi ? C’est en ce moment qu’il a commencé à calmer les élèves. Je lui ai dit que c’était le médecin après la mort », a-t-il lancé pour sa part.

 

Il faut préciser que sur le terrain, nous avons tenté de tendre notre micro à ces dirigeants scolaires accusés d’inciter les élèves dans la rue pour leur version des faits, mais ils se sont abstenus de tout commentaire.

 

Aux dernières nouvelles, plusieurs élèves et le principal du collège seraient arrêtés.

 

De Faranah, Ibrahima Oularé pour Laguinee.info

 

 

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