Comme annoncé précédemment sur Laguinee.info, lors d’une veillée à l’occasion d’un mariage au quartier Kénien dans la commune de Matam, un féticheur a fait disparaître les parties intimes d’une dizaine de jeunes. Ce mardi 16 mai 2023, un journaliste de Laguine.info est parti à la rencontre d’une victime.

Mamadouba Bangoura victime de cette disparition surréaliste de sa partie intime explique le film de la scène. « C’était à l’occasion d’un mariage le samedi, lorsque tout le monde était dans cette ambiance que le charlatan est venu nous demander de l’accorder un temps pour faire ses démonstrations, mais nous avons posé un niet puisque ce n’est pas lié à notre danse qui était traditionnel à l’occasion d’un mariage. Mais après que les aînés nous ont plaidé, finalement nous avons cédé. Après il (le charlatan) a commencé sa démonstration à travers plusieurs actes en se coupant la langue à travers un couteau et des lames qu’il possédait. Après il demande qu’on l’apporte du sable qu’il va manger et sortir dans le vendre de quelqu’un d’autre. Il a commencé à manger le sable. Un jeune qui était arrêté là-bas ne croyait pas à ce que faisait le charlatan. Le jeune lui disait qu’il ne faisait que mentir. Irrité, le Simbo demande à ce que notre ami se présente, sinon il va lui faire du mal et a menacé de faire disparaître le sexe du jeune, mais le jeune n’a finalement pas osé de se présenter », relate-t-il.

Après les menaces du charlatan, poursuit le jeune Mamadouba Bangoura, « il a commencé à faire des gestes bizarres. Et vers 23 heures notre ami est venu nous faire comprendre que son sexe ne fonctionne pas. Ainsi, nous avons collecté une somme pour donner au Simbo, mais malheureusement il était déjà parti. Le lendemain nous nous sommes rendus chez lui et il nous a demandé de lui donner de l’argent encore. Il a commencé à faire des incantations en nous touchant le corps. Sur le champ, il nous a donné de l’eau à boire et nous a rassuré d’attendre le résultat à 20 heures. Malheureusement à cette heure indiquée, nos sexes ne fonctionnaient toujours pas. On lui a supplié d’enlever le mauvais sort qu’il nous a jeté mais il demande encore qu’on lui donne 7 coqs rouges et un montant de 3 millions comme sacrifice. Mais étant pauvre nous ne pouvons vraiment pas cela. A l’hôpital nous sommes partis voir ce qu’ils peuvent faire mais hélas là-bas aussi ils nous disent que la situation est grave que nos sexes ne sont plus fonctionnels comme ça se doit; donc, d’aller voir le féticheur. Nous sommes partis au commissariat pour porter plainte, mais il était tard, ils nous ont demandé d’attendre le matin. Là où nous sommes, nous préférons la mort que de vivre sans nos parties intimes », déclare le jeune.

Par ailleurs, Mamadouba Bangoura et ses camarades demandent de l’aide pour retrouver leurs parties intimes. « Nous sommes vraiment dans le besoin, que les gens nous viennent en aide, nous souffrons. L’homme c’est le sexe », a-t-il lancé.

Aboubacar Kapi Camara, Président du conseil de quartier du Kenien revient sur comment il a appris la nouvelle. « Ça nous a vraiment surpris. Nous avons constaté que ce n’est pas aujourd’hui seulement que les gens prennent la responsabilité d’organiser les choses sans informer les autorités.  Ils le font par ce qu’ils trouvent du plaisir. Vous avez entendu tout de suite l’intéressé parler, ça s’est passé entre eux. Ils ont pris le monsieur (charlatan), ils l’ont emmené à la gendarmerie. Voilà notre problème, ce n’est qu’au dernier moment que moi j’ai été informé. C’est à partir de là, j’ai pris mon bâton, je suis venu pour connaître la réalité », a expliqué le chef du quartier avant d’ajouter qu’il est parti rencontrer le charlatan. « Je viens de la gendarmerie comme ça, le marabout est là-bas dans les mains de la sécurité. Je l’ai vu il s’appelle Seydouba Bangoura. Je lui ai demandé, il m’a dit que son maître est en train de travailler pour soigner les enfants. Qu’il paraîtrait qu’il a même soigner les gens, quand il a dit ça, moi je l’ai dit que je ne peux pas prendre ça en compte. D’après lui, les familles doivent amener les jeunes dans un coin discret, le maître viendra les soigner là-bas.  C’est ce que Seydouba qui est incarcéré, m’a rapporté », a-t-il fait savoir.

À préciser qu’il n’y a que 10 jeunes qui se sont présentés pour dire qu’ils ont perdu leurs parties intimes et que d’autres se plaignent aussi dans le quartier.

Aliou Maci Diallo pour Laguinee.info