Suite à l’annonce d’une série de manifestations faite par les Forces Vives de Guinée (FVG) les 10, 11, 17, 18, 24 et 25 mai 2023 dans le grand Conakry, Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits humains et responsable du bureau Conakry de programmes démocratie sans violence « la Baïonnette Intelligente », a réagi au téléphone de la rédaction de Laguinee.info à travers une de ses journalistes.
À l’entame, Mamadou Kaly Diallo en tant qu’activiste des droits humains, se dit d’abord préoccupé avant de soutenir que la manifestation est une liberté publique. « Je suis vraiment préoccupé dans la mesure où c’est clair que la manifestation est une liberté publique consacrée par la charte guinéenne en son article 8 notamment qui garantit la jouissance de ces droits. L’exercice des libertés fondamentales est garanti à tous les citoyens guinéens (…) la réalité guinéenne est qu’aujourd’hui, j’aurai aimé qu’il y ait un cadre de concertation, un cadre de dialogue inclusif où on pourrait voir les acteurs si vous voulez les forces vives et le CNRD ainsi que le gouvernement pourraient se retrouver, trouver des solutions consensuelles pour aller à un retour à l’ordre constitutionnel. C’est ce qui devait être fait dans les règles de l’art, c’est ce que j’aurais aimé, c’est ce que j’aurais souhaité à la place des manifestations là en ce moment », a-t-il soutenu.
Sachant la tournure des manifestations en Guinée qui se soldent généralement par des manifestations violentes, Kaly Diallo poursuit son intervention en expliquant la notion de manifestation pacifique. « La manifestation pacifique encore une fois, c’est un moyen de pression exercé parmi tant d’autres : du meeting, des boycottes, des grèves de faim, en tout cas c’est ce qui nous ont été enseignés par les icônes mondiales de lutte non violente, Mahatma Gandhi comme source d’inspiration, Martin Luther King, Nelson Mandela, voyez-vous, ce sont des moyens de pression. Les autorités, ceux qui ont la charge de gérer la chose publique sont soumis aux principes de redevabilité sur le fondement de la déclaration universelles de droits de l’homme dans la mesure où vous gérez les choses communes, qui viennent de l’Etat, vous êtes appelés à rendre compte. La manifestation s’inscrit dans cette logique sauf que nous savons malheureusement qu’on a tendance à incriminer la manifestation en République de Guinée comme si toute manifestation pacifique est susceptible d’être couronnée par des morts, d’atteinte à la vie humaine non ! Il y a aujourd’hui des armes qui sont définies, ce qu’on appelle les armes conventionnelles, et d’ailleurs on ne parle pas d’armes, on parle des moyens conventionnels qui sont habilités à être utilisés dans le cadre du maintien d’ordre public », a fait savoir Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits humains.
Aminata Bah pour Laguinee.info