Les travailleuses de sexe à Conakry traversent une situation difficile pendant ce mois de ramadan où une bonne partie de leur clientèle est à jeun. Rencontrées ce mercredi 19 avril 2023, à leur lieu de service, en haute banlieue de Conakry par un journaliste de Laguinee.info, ces prostituées décrivent la galère qu’elles subissent pendant ce mois de pénitence.
Le gérant principal d’une maison close sous l’anonymat, explique la rareté de la clientèle en ce mois de ramadan. « Tout le monde sait qu’elles ne peuvent pas travailler en ce moment comme elles le font si ce n’est pas le ramadan, elles viennent quand même. Elles peuvent passer toute la journée assise ici à la recherche de la clientèle. Beaucoup d’entre elles se confient à moi, elles souffrent vraiment. Vous-même vous pouvez remarquer, depuis que vous êtes venus vous les voyez coucher. Ce n’est pas facile. Contrairement à l’année dernière, cette année nous n’avons pas fermé notre bar depuis le début du ramadan. Et les gens viennent consommer même en pleine journée, je n’ai pas à vous le prouver puisque vous voyez de par vous-même. C’est dans la cachette qu’elles viennent donc je ne peux vous dire qu’elles sont d’une telle ou telle religion, mais retenez simplement que nous recevons toute confession religieuse et toutes les ethnies sont là », déclare le gérant.
Une cliente qui a aussi gardé l’anonymat dit qu’elle pratique ce métier malgré elle et que la situation est dure pendant ce mois de ramadan. « Nous sommes là malgré le ramadan. On n’a pas où aller travailler. Aujourd’hui je fais ce travail de nuit malgré moi ; mais, je suis obligée de le faire puisque je le fais pour subvenir à mes besoins. Actuellement les clients viennent difficilement, pourtant nous vivons au jour le jour. Nous traversons une période très difficile, actuellement nous ne gagnons pas grand-chose avec ceux qui viennent boire de l’alcool, on profite de leur petite coupure qu’ils possèdent. Ce n’est pas facile mais nous faisons avec », témoigne-t-elle.
Poursuivant, elle dit être dans ce métier il n’y a pas longtemps et sollicite que ça soit réglementé. « Je suis consciente de mon activité mais comme je le dis de fois, certaines contraintes de la vie peuvent te conduire à faire des choses contre ta volonté. Certes c’est un boulot puisque dans d’autres pays c’est réglementé et elles sont bien entretenues. Ici nous sommes dans tous les vices : de l’alcool, la cigarette. Nous sommes nombreuses ici mais chacune d’entre nous a ses clients, donc à chacune sa chance », explique cette travailleuse du sexe.
Aliou Maci Diallo pour Laguinee.info
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