Depuis la matinée de la fête de Pâques jusqu’à ce jour, une coupure de courant a plongé la majorité des quartiers de Faranah dans le noir. Selon une source du bureau de l’EDG de la ville, ce délestage touche à date, les 70% des quartiers de la ville. Une panne survenue sur le groupe électrogène qui alimente ces quartiers est à l’origine de cette coupure, a appris Laguinee.info à travers son correspondant basé sur place.
Dans la ville, les activités des petites entreprises comme la menuiserie, les frigos de poisson et les activités de vente du jus, des eaux glacées, etc. sont paralysées. En plus de cela, une chaleur excessive frappe la ville de plein fouet en cette période de ramadan. Les citoyens touchés par cette coupure d’électricité ont du mal à vivre dans les maisons et se plaignent partout. Le délestage a enregistré d’énormes pertes chez les vendeuses de jus et de l’eau glacée comme le témoigne Dame Tiranké Fofana, vendeuse au grand marché de Faranah. « Ça fait quatre jours que nous n’avons pas de courant à la maison et cela m’a coûté d’énormes pertes. J’ai quatre congélateurs tous remplis de marchandises (bonbons, jus de gingembre, vin de singe et autres) mais j’ai tout perdu suite au manque de courant. J’ai acheté du sucre, j’ai acheté du vin de singe pour mon entreprise, mais imaginez le coût de tout ça. C’est beaucoup. Si vous évaluez en argent, c’est plus de six cent cinquante mille francs guinéens (650.000gnf) par jour. Si je savais que la coupure du courant allait se produire, je n’allais pas acheter plus de 15 kilogrammes de sucre et autres. C’est vraiment difficile à consommer. Chaque année c’est comme cela à Faranah, le courant fait des coupures répétitives surtout pendant le mois de Ramadan, je me demande pourquoi ? », s’est-t-elle interrogée en colère.
De son côté, le président de la filière bois à Faranah, Sayon Cissé, déplore aussi la situation. « Nous n’avons pas de courant dans notre quartier mosquée depuis quatre jours déjà. Nous (menuisiers), on ne peut pas travailler sans le courant. Tout ce que nous faisons ici, c’est avec le courant. Là où nous sommes aujourd’hui, nous souffrons beaucoup par manque de courant, frotter des lits c’est avec le courant, faire scier des bois c’est avec le courant, s’il faut utiliser aujourd’hui les scies à main, c’est des problèmes. On ne peut pas nourrir nos familles dans cette condition de travail. Aujourd’hui si un menuisier n’a pas de courant ça devient compliqué pour lui. Même là où je suis, je risquais de perdre un contrat des chinois. Je leur ai dit de passer prendre demain matin leur commande, mais par manque de courant je ne suis pas parvenu à respecter ce délai contractuel fixé. Si ce n’était pas la bonne collaboration entre nous, j’allais perdre ce contrat », a-t-il déploré.
Interrogé par Laguinee.info sur les causes de la coupure d’électricité dans les quartiers de Faranah, le responsable Technique de l’EDG à Faranah, explique. « Nous sommes en panne depuis le jour de la fête de Pâques. Quand les mécaniciens ont fait leur diagnostic, ils ont vérifié sur le groupe, il s’est avéré que l’eau est jointe à l’huile de moteur. Donc finalement, ils l’ont arrêté et ils ont appelé celui qui a le droit de toucher dedans. Ce dernier aussi est entré aujourd’hui à Faranah, toute l’équipe est entrée, Dieu merci. Je remercie la population pour leur patience jusqu’au jour d’aujourd’hui. À partir de maintenant, les mécaniciens sont en train de travailler et on s’excuse du désagrément lié au manque d’alimentation. Là où nous sommes, les mécaniciens sont en train de dépanner le groupe, l’espoir est permis », a fait savoir Gbafara Camara.
Selon plusieurs citoyens de la ville, pour régulariser la situation du courant à Faranah, il serait mieux de réhabiliter le barrage hydroélectrique de Tinkisso de Dabola. Construite en 1974 par la République populaire de Chine, cette centrale dispose d’une puissance de 1 650 kilos watts, avec à la clé 3 groupes de 550 Kw.
Il faut noter que depuis près de deux décennies, Faranah a perdu son titre parmi les villes les plus électrifiées de la Guinée.
De Faranah, Ibrahima Oularé pour Laguinee.info