Comme à l’accoutumée, pendant les mois de pénitence de chaque année, elles sont nombreuses ces femmes qui allient les activités administratives aux travaux ménagers. Chose qui, selon elles, doit attirer l’attention des autorités qui ne doivent pas rester indifférentes. Confrontées à des difficultés du mois de ramadan, certaines femmes de N’Zérékoré qui exercent dans l’administration du pays, déplorent les conditions de vie qu’elles subissent pendant ces temps, a appris Laguinee.info à travers son correspondant basé sur place.
Interrogées ce mardi 11 avril 2023 par le représentant de Laguinee.info dans la capitale forestière, ces femmes n’ont pas manqué d’exprimer leur désarroi. C’est le cas de Fatoumata Cissé qui souligne quelques difficultés. « Pendant ce mois saint de ramadan, la première difficulté à laquelle les femmes sont confrontées, est la cherté du marché. Les choses coûtent tellement chères au marché. Les commerçants n’arrivent pas à diminuer les prix et cela malgré l’appel lancé par le gouvernement. Il y a aussi le problème de temps lié au travail par rapport à certaines femmes qui ont l’obligation de faire les deux travaux à la fois, le travail administratif et les travaux ménagers », a-t-elle laissé entendre.
Pour être dans le temps, ces femmes sont obligées d’être les premières à se lever et les dernières à se coucher. « Habituellement du lundi au vendredi, on peut se lever très tôt, préparer le riz, mettre dans les congélateurs et partir au boulot. À n’importe quelle heure que tu viens, tu peux faire manger ta famille. Mais actuellement ce n’est pas le cas. Quand on quitte le travail à 16h, c’est en ce moment qu’on part au marché et venir préparer avant la prière de 19 heures. Et après laver les ustensiles la nuit pour se préparer pour le petit matin. De-là aussi on se lève à 4 heures pour répartir à la cuisine, réchauffer la nourriture et faire manger la famille et delà on ne peut plus aller au lit parce que tu risques d’y aller en retard, tu ne pourras pas être à l’heure au travail. Et nous par exemple à l’hôpital, c’est obligatoire d’être au staff à 08h-10mn », explique Fatoumata Cissé
Parlant de la hausse des prix des denrées de première nécessité, dame Cissé invite toutes les commerçantes et commerçants de N’Zérékoré au respect de l’autorité de l’Etat quant à l’harmonisation des prix. « Quand une décision est prise il faut vraiment veiller à son application et aussi au gouvernement d’accompagner les commerçants parce que tu ne peux pas payer à un prix n’importe lequel et revendre à un prix plus bas. On fait le commerce pour avoir de l’intérêt. Donc c’est de revoir les taxes, diminuer et accompagner les commerçants pour que vraiment nous ménagères qu’on puisse être soulagé », lance-t-elle.
Elle plaide par ailleurs aux autorités de la transition de revoir les charges qu’assument les femmes qui travaillent dans l’administration. « Au-delà de cela, c’est de dire vraiment que les femmes souffrent pendant le mois de ramadan surtout celles qui travaillent dans l’administration. S’il y a une possibilité de soulager ces femmes de ramener les heures de départ du travail vers 14 heures 30 ou 15 heures au lieu de 16h pour qu’on puisse avoir le temps d’aller au marché pour la cuisine, sinon vraiment c’est un casse-tête », plaide-t-elle.
Comme elle, une autre femme interrogée par Laguinee.info a dit rencontrer les mêmes difficultés que la précédente en cette période de jeûne.
En entendant que ce message tombe dans de bonnes oreilles, ces femmes gardent leur mal en patience.
De N’Zérékoré Foromo Béavogui pour Laguinee.info