vendredi, septembre 27, 2024
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Agriculture/Faranah : à la rencontre des femmes maraîchères

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Plusieurs femmes et étudiants de l’Institut agronomique de Faranah évoluant dans des groupements et associations sur les rives du fleuve Niger, vivent de la culture maraîchère. Cependant, ils sont confrontés à des difficultés majeures dont entre autres : le manque criard d’eau. Le faible niveau d’eau ne permet pas aux moto-pompes de fonctionner. Elles utilisent des calebasses ou autres petits récipients pour arroser leurs plantes. L’autre problème majeur de ces femmes est le fait que les jeunes plantes sont séchées par manque d’eau et rongées par des vers à tout moment. À cela s’ajoutent la divagation des animaux et l’insécurité liée au vol des fruits de leurs plants, a constaté Laguinee.info à travers son correspondant basé sur place.

 

La pauvreté a un visage féminin dans nos localités rurales, a-t-on coutume d’entendre. Conscientes de cette réalité, les femmes rurales de Faranah qui luttent pour inverser la tendance. C’est du moins ce que nous avons constaté avec l’Union Maraîchère Kankélen de Sagbaya dans le quartier Sirikoleny 2 où elles s’investissent dans la culture maraîchère. Un vaste jardin de 8 hectares, sert de source de revenu à ces femmes et étudiants. Ils récoltent dans ce domaine, la carotte, le piment, les feuilles de patates, des tomates, déterrent des oignons, du maïs, du choux, etc qu’elles vendent après pour satisfaire leurs besoins.

 

Oumou Camara, présidente de l’Union Kankélen de Sagbaya

La présidente de l’Union Kankélen de Sagbaya, revient sur leurs difficultés. « Nous travaillons ici jusqu’en janvier et pendant cette période nos moto-pompes sont opérationnelles. Mais à partir du mois de mars le problème devient de plus en plus pénible, notre calvaire commence. Nous sommes obligées d’aller puiser de l’eau dans le fleuve Niger pour garder dans nos bassins avant d’arroser nos jeunes plantes, une activité pénible. La distance entre le fleuve Niger et notre périmètre maraîchère fait 700 mètres. Si on a des appuis aujourd’hui pour puiser l’eau dans le fleuve, ça nous fera plaisir. Une autre difficulté est que l’entreprise qui a aménagé ici, cet aménagement n’a pas donné. Les grillages sont détruits, ce qui donne accès aux animaux pour détruire nos cultures. Nous avons huit hectares, et on n’a pas les moyens pour clôturer tout ce périmètre. Nos plantes sont séchées, jaunes. Si on a l’eau, les travaux seront continués sans arrêt, on peut cultiver trois fois par an. Ce manque d’eau réduit notre production », a expliqué Oumou Camara.

 

Souleymane Diané, étudiant de l’ISAV de Faranah

Souleymane Diané, étudiant de l’ISAV de Faranah, souligne les différentes cultures réalisées sur ce périmètre maraîchère. « Dans notre périmètre maraîcher ici, on fait la carotte, le piment, le maïs, le chou, les femmes font la patate. Il y a d’autres cultures encore telles que les oignons etc. On vient cultiver ici à cause de la fertilité du sol pour nous procurer de l’argent. On est confronté à une insuffisance d’engrais sur le marché parfois ce qui fait que le coût est élevé. À cela s’ajoute le coût élevé des produits phytosanitaires pour le traitement de nos plantes. Le prix d’un kilogramme de l’urée est de 13 000 francs guinéens dans le marché, imaginez si tu as un hectare par exemple où tu veux utiliser 100 kg, quand on multiplie 13 000 francs guinéens par 100, le coût est élevé », a-t-il martelé.

 

Pour cette mère de famille, elle rappelle comment cette union a vu le jour. « Nous avons pensé à notre état de pauvreté dans nos différentes familles pour nous organiser afin d’inverser la tendance. On s’est constitué en groupement et nous sommes une union aujourd’hui et nous possédons aujourd’hui un périmètre maraîcher de huit hectares. Nous sommes au mois de mars, quel que soit le chaud soleil on est obligé de s’y rendre ici. On n’a pas étudié et on n’a pas appris d’autres métiers, on a vu nos mamans faire du maraîchage ici, donc on a décidé de les imiter. Mais c’est très avantageux, nous gagnons tous nos besoins ici. Nous payons les frais de scolarité de nos enfants ici. Cette année a été différente de celle des autres car nos récoltes ne sont allées nulle part, elles sont restées. Le pouvoir d’achat a été faible mais les citoyens ont bien mangé », a déclaré Mama Samoura.

 

Mama Samoura, femme maraîchère

Poursuivant, Mama Samoura lance un appel au président de la transition. « Il a beaucoup aidé les femmes dès son avènement au pouvoir mais je lui demande d’augmenter. Nous qui sommes dans ce périmètre maraîchère sommes des pauvres, qu’il nous aide à faire une adduction d’eau ici et clôturer. Chaque matin, on compte plus d’une dizaine de bœufs dans nos cultures. Les pêcheurs aussi déchirent notre clôture en saison pluvieuse pour diminuer notre calvaire. Le même appel va à l’endroit de tous les partenaires au développement. C’est ici que nous gagnons d’habitude les frais de scolarité et de nourriture de nos enfants. Nous souffrons énormément en ce mois de mars. Aidez-nous, aidez-nous et aidez-nous », à -t-elle lancé.

 

De Faranah, Ibrahima Oularé pour Laguinee.info

 

 

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