Cette semaine, les acteurs issus des Forces Vives de Guinée ont menacé de se retirer des pourparlers engagés entre eux et le Premier ministre, sur médiation des religieux, si rien n’est fait de concret.

Dans une interview accordée à la rédaction de Laguinee.info ce mardi 11 avril 2023, Hadja Makalé Camara, ancienne ministre et présidente du parti Front pour l’Alliance Nationale (FAN) a regretté le fait que la Guinée, après plus de 64 ans d’indépendance, a toujours besoin de la présence de l’extérieur pour permettre à ses fils de se parler.

« Ma position a toujours été que les guinéens doivent se parler. J’ai même eu à dire que c’est une honte pour la Guinée de se faire conseiller par l’extérieur. Après 64 ans d’indépendance, ce n’est pas normal que nous ne puissions pas nous parler, quel que soit le problème. On dit qu’on n’a pas confiance à nos religieux, on n’a pas confiance à nos sages; qu’on n’a plus confiance en personne; mais, ce sont les religieux que nous avons, ce sont les notables que nous avons, les aïeux. On ne peut pas réinventer le guinéen. Il faut qu’on trouve en Guinée, les ressources humaines, de sagesses pour concilier les guinéens. Je suis très heureuse que d’abord, des femmes aient été désignées pour concilier des guinéens. Ce sont des femmes qui donnent la vie, elles sont  nos mamans, elles sont nos tantes, elles sont nos sœurs, nos épouses, elles peuvent parler à leurs enfants et à leurs époux. Et on ajouté à ça, les religieux, je trouve que c’est encore une autre très bonne chose. Qu’on trouve des guinéens pour parler du guinéen, je trouve ça excellent », a-t-elle lancé.

Poursuivant et réagissant à la réticence des Forces Vives de Guinée de ne pas céder sur la levée des préalables, l’ancienne ministre des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger a affirmé que si on veut venir dialoguer, il faut venir dialoguer et poser ses problèmes il faut venir dialoguer et poser ses problèmes autour de la table.

« Je pense qu’il ne faut pas avoir des positions irréductibles. Quand on veut venir parler, on ne vient pas avec des préalables. Si on veut venir dialoguer, il faut venir dialoguer et poser ses problèmes pour qu’on puisse les résoudre. Mais ne pas dire si vous ne le faites pas, je ne le fais pas. Ces positions tranchées nous amènent où depuis tout ce temps ? Ceux qui sont embastillés le sont depuis un an, ceux qui sont à l’extérieur le sont aussi depuis presque un an. Les positions restent irréductibles. Nous allons droit dans le mur, il faut qu’on trouve un juste milieu, un moyen de nous parler et, de l’un et de l’autre côté, des concessions soient faites sur l’essentiel. Que ce qui peut être cédé, que l’Etat le cède, ce qui peut être allégé, le soit du côté des politiques ; qu’ils assouplissent leur position afin que la Guinée sorte de cette crise. Nous n’avons que ce pays, il faut que les fils et les filles de ce pays conviennent de la même chose pour que ce pays puisse avancer », a-t-elle lancé.

Par ailleurs, Makalé Camara a soutenu que « la sagesse voudrait que chacun puisse évoluer du pôle Nord au pôle Sud, pour qu’on puisse se rencontrer au juste milieu pour finir toutes les choses qui font que les guinéens ne sont pas d’accord sur leur Guinée commune ».

Laguinee.info