Le procès des événements du 28 septembre 2009 vient d’être renvoyé pour demain mercredi 29 mars 2023 au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry.
Durant cette première journée d’audition pour lui, François Lounceny Fall qui comparait en qualité de partie civile dans cette affaire, a relaté les faits tels qu’ils se sont déroulés selon lui.
Au stade ce jour, soutient l’acteur politique, on pouvait constater des agents des forces de défense et de sécurité qui avaient à leur disposition, « des fusils ». Cependant, l’homme politique dit « n’avoir pas vu de machettes ; mais, il y avait des militantes qui ont été blessées par des machettes », a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
François Lounceny Fall qui a pris part à la manifestation du 28 septembre 2009 aux côtés d’autres leaders politiques soutient également que « Marcel avait une grosse matraque ».
« J’ai entendu des tirs et j’ai vu des gens tomber. Je n’ai pas pu les identifier. Mais j’ai vu des femmes en train de se faire violer. (…). Au sein de mon parti, je sais que beaucoup de femmes ont été violées, d’autres déshabillées. Mais le nombre de femmes violées, j’ai bien dit que c’est bien au-delà. C’est la même chose pour les morts. Dès lors qu’on vient enlever des corps, on ne peut plus dire avec exactitude, il y a eu combien de morts. On a bien enlevé des corps. (…). Des charniers, j’ai entendu parler de la fosse qui était au camp Alpha Yaya. On nous a dit, je n’ai pas vu, que des corps ont été ensevelis au camp Alpha Yaya », – a-t-il lancé.
À la place du président de la transition d’alors, Lounceny Fall dit qu’il n’aurait « pas envoyé des militaires pour massacrer les gens ». Selon lui, le gouvernement aurait dû les laisser faire et les interpeller plus tard.
Se prononçant sur la répression de ce jour, l’ancien Premier ministre a affirmé n’être pas « sûr qu’elle soit quelque chose de spontanée » car, « la manière dont les gens ont agi et la manière dont ils se sont acharnés sur nous, je suis en train de croire qu’on a envoyé des gens pour nous mater », a-t-il lâché.
Par ailleurs, l’acteur politique a soutenu que la technique des agents ce jour, consistait à déshabiller les femmes et de les humilier.
« Les militaires, leur technique c’était de déshabiller les femmes, les humilier. Celles qui étaient violées on les tirait, on les envoyait dans les coins. Beaucoup ont été dévêtues avec les couteaux, les machettes, on déchirait les pantalons, celles qui avaient les pagnes on les enlevait, beaucoup de femmes sont sorties dévêtues du stade cela est une réalité. La technique qui était utilisée par les militaires c’était de violer les femmes et c’est la plus grande punition qu’on puisse infliger à une dame. C’était des mères de familles qui étaient là, des dames respectables qui ont été battues, humiliées qui sont sorties du stade du 28 septembre. Moi je le sais, puisque j’ai plusieurs victimes dans mon parti », a-t-il accusé.
Avant le renvoi de l’audience à demain mercredi 29 mars, François Lounceny Fall était en train de répondre aux questions de la défense mixte.
Félix Béavogui pour Laguinee.info