Madame Traoré née Tiguidanké Condé, conductrice de poids lourds fait partie des femmes (pas trop nombreuses), qui ne baissent pas les bras et pratiquent des métiers généralement réservés aux hommes.
Exerçant depuis 2017 à l’aéroport Ahmed Sékou Touré de Conakry, dame Traoré née Tiguidanké Condé n’est pas venue dans ce métier de conducteur par un simple fait de hasard. Alors simple contrôleuse de tickets à la société de transport SOTRAGUI (Société Guinéenne de Transport), par amour pour ce métier, elle a décidé de gravir les échelons et d’apprendre l’un après l’autre, tous les métiers qu’elle a la latitude de pratiquer aujourd’hui. Dans une interview accordée à la rédaction de Laguinee.info à son siège à la Cimenterie, madame Traoré Tiguidanké Condé est revenue longuement sur son parcours dans ce métier.
« Ce qu’il faut savoir d’abord, c’est que ce n’est pas à l’aéroport que j’ai appris ce métier. L’Aéroport International Ahmed Sékou Touré est ma 5ème société. J’ai commencé ce métier depuis la SOTRAGUI (Société Guinéenne de Transport, ndlr). Pour un début, j’étais contrôleuse de tickets. Après, quand mon matricule est sorti en 2013 et quand je suis tombée enceinte par la suite, on m’a affectée au guichet où je devais donner des tickets au lieu de contrôler. Après un an dans cela, je me suis posée la question de savoir pourquoi ne pas conduire ces bus moi-même ? C’est ainsi que j’ai fait la demande à mon chef qui a aussitôt accepté. Je suis d’abord allée, sur instruction de mon chef, à CIPERTAM où on apprend la théorie de la conduite avant de revenir à la SOTRAGUI pour apprendre la pratique. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans la conduite jusqu’à ce que l’institution Croix Rouge m’a fait appel au temps d’Ebola. Ensuite, j’ai postulé aussi à l’UNICEF. C’est grâce à cette institution que j’ai parcouru l’intérieur du pays en tant que conductrice des pickups. Je prenais des pickups ici jusqu’à N’Zérékoré. En un mot, avec l’UNICEF et dans l’exercice de mon métier, j’ai fait le tour de la Guinée. Après mon contrat avec l’UNICEF, j’ai postulé à l’aéroport où j’ai été retenue aussi », a expliqué Madame Traoré née Tiguidanké Condé dans une interview accordée à notre rédaction ce samedi 4 mars.
Depuis son arrivée à l’aéroport où l’intégration n’a pas été facile à cause du harcèlement dont elle était victime, outre le métier de conductrice de poids lourds, dame Traoré née Tiguidanké Condé peut conduire aujourd’hui, plusieurs autres engins. Elle peut, notamment, conduire les élévateurs, la passerelle et même le tapis qui sert à faire descendre les colis de l’avion. Des métiers qu’elle concilie bien avec ses obligations au foyer.
« A l’aéroport où j’ai été engagée en 2017 en tant que chauffeur de bus sur la piste, j’ai appris à conduire les machines tel que le tapis qui sert à faire descendre les colis, la passerelle (l’escalier qu’on met quand l’avion atterrit), l’élévateur qui sert à faire descendre les colis de l’avion. J’ai également appris à conduire la machine qui repousse l’avion. C’est grâce à l’aéroport que j’ai appris à conduire les poids lourds. Cependant, en tant que femme au foyer, même si on pratique des métiers réservés aux hommes, il faut quand même préserver le foyer. Je fais donc le ménage dans mon foyer. Pendant mes jours de repos, je prépare beaucoup de sauce avec le courant qui est maintenant là tous les jours avec l’arrivée d’Alpha Condé, je félicite l’Etat pour cela. Quand mes enfants reviennent de l’école, ils préparent la sauce eux-mêmes. Je m’occupe bien de mon mari, je n’ai pas de problème au foyer », a-t-elle lancé.
La Rédaction de Laguinee.info