C’est une affaire qui défraie la chronique actuellement à Kankan. Un dossier de surfacturation des prix de certains services à l’hôpital régional de Kankan tient à la peau des responsables. Le directeur dudit hôpital est accusé d’occupation de plusieurs postes à la fois. Dans un entretien accordé ce week-end à la rédaction de Laguinee.info basée à Kankan, il est revenu sur ce qui semble être un séisme au sein de ce centre hospitalier.
La surfacturation des services de prestation, l’octroi des contrats sans appels d’offres, des présumés détournements, la non-conformité entre les prix affichés au tableau, sont entre autres l’accusation qui incrimine le premier responsable de l’hôpital. Dr Freimba Camara, ophtalmologue de formation et Directeur général de l’hôpital régional de Kankan donne des explications. « On a dit que la radio a été surfacturée, que le prix avait été doublé, mais ça a été expliqué que le Directeur dont je suis, en est le responsable. Le prix n’a pas été doublé, nous avons discuté avec un partenaire, un fournisseur qui allait nous livrer la radio à un prix à Conakry. On a dit qu’il allait nous faire le tout fini à 700 millions de franc guinéen. Après les discussions, il nous a fait ça à 600 millions, donc le prix n’a pas été doublé, le prix de la numérisation et le prix de la radio. Et, je vous dis tout le monde peut venir vérifier ça à Kankan aujourd’hui, ce n’est pas n’importe quelle radio que nous avons installée. A deux mois de notre prise de service, l’hôpital ne disposait pas de radio. Les malades étaient obligés d’aller à Siguiri ou bien à Bamako pour faire une simple radio. En plus dès que le courant était coupé, c’était les ténèbres. Les malades étaient livrés à l’obscurité, dans le noir, il fallait qu’on donne vit à l’hôpital régional de Kankan. C’est pourquoi nous avons pensé à l’électrification du panneau solaire, malheureusement là aussi, il y a une très grande interprétation. On va dire qu’on a acheté 4 batteries au coup de 24 batteries, et qu’on a acheté seulement 42 feuilles de panneau, chose qui était contraire à la réalité. Ces 96 feuilles de panneaux que nous avons achetés, plus 24 batteries de 1600 ampères. Mais quand on a fait cette installation aussi, on ne pouvait pas la mettre sur le réseau, il fallait reprendre les installations d’EDG. Une fois que le courant d’EDG est parti, on allume le solaire, pour éclairer l’hôpital et tout le monde voit ça à l’hôpital ici, donc il n’y a pas eu des faits de corruptions ni surfacturation, seulement qu’il y a eu des modifications. On a acheté 24 batteries de 1600 ampères. Mais dans les documents de révélation, c’est écrit 4 batteries, donc ça c’est trop contraire, je ne sais pas ça c’est quelle intention cachée qui a fait cette note. Les enquêteurs sont des humains aussi, quand ils ont constaté, ils ont fait leur rapport » a-t-il expliqué.
En ce qui concerne la surfacturation des prix affichés et celui qui est pratiqué par les services, Dr Camara soutient qu’il n’est pas non plus le chef service de l’ophtalmologie.
Sur la question de la prime de trois mois que certains stagiaires reçoivent à une somme de 50 000 francs guinéens, Elhadj Aboubacar Oumar Touré chargé des ressources humaines de l’hôpital régional, laisse entendre qu’aucun stagiaire n’est payé, mais ils sont sous contrôle. « Les stagiaires permanents ne sont pas payés, ils viennent pour apprendre et aussi ils sont sous la coupe des chefs de services. Donc, c’est des gens qui ne sont pas rémunérés, mais qui sont sous contrôle. Donc, les contractuels sont au nombre de 35 au niveau de l’hôpital régional de Kankan. Il y a 9 biologistes, 26 infirmiers. En plus de ça aussi, il y a 50 agents de nettoyage hommes et femmes. Donc, au total 120 travailleurs, personne n’est au-dessous du SMIG. Les stagiaires là prennent 73 millions par mois comme salaire. Il y a des primes aussi », a-t-il rétorqué
Depuis la venue de l’actuelle équipe à la tête de l’hôpital régional de Kankan, cette structure sanitaire a changé de visage. Beaucoup de réformes sont visibles. Mais reste à savoir si ces accusations sont-elles vraies.
Mariame Siré Traoré pour Laguinee.info