Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
C’est un rituel très solennel qui ne s’est produit qu’à quatre reprises dans l’histoire américaine : les élus de la Chambre, qui seront les procureurs pendant le procès, ont traversé le Capitole pour se rendre au Sénat. Ils ont emprunté les couloirs qui, il y a moins de trois semaines, étaient envahis par les partisans de Donald Trump, pour se rendre dans l’hémicycle de la Chambre haute. C’est là que l’acte d’accusation a été lu par Jamie Raskin, le représentant qui présidera l’équipe de neuf procureurs démocrates.
Donald Trump est accusé d’avoir incité à l’insurrection. Son discours, tenu juste avant l’invasion du Capitole, est cité dans l’acte d’accusation, mais aussi le coup de téléphone qu’il a passé au secrétaire d’État de Géorgie pour lui demander de trouver des votes en sa faveur. Et ce alors que le résultat était déjà certifié dans cet État où Joe Biden l’a emporté lors de la présidentielle de novembre.
Le procès en lui-même ne débutera que le 9 février. Ce délai a été négocié pour permettre à Donald Trump de préparer sa défense. Mais il arrange aussi les démocrates : plusieurs membres du cabinet de Joe Biden doivent encore être confirmés par le Sénat. Le procès se déroulera sous haute surveillance. Plusieurs élus ont reçu des menaces de mort, et le FBI prévient que des manifestations de partisans de Donald Trump sont toujours possibles dans les prochaines semaines. Des milliers de membres de la garde nationale vont rester à Washington jusqu’à la mi-mars.
Avec RFI