50 ans après la »purge » de 1971 sous le régime révolutionnaire de Conakry, les membres de l’Association des Victimes du Camp Boiro réclament toujours justice à l’État guinéen. Ils l’ont encore fait savoir ce lundi, 25 janvier 2021 à travers une marche organisée sous le Pont 8 novembre, a appris une journaliste de Laguinee.info présente sur place.
Pendant la révolution, plusieurs séances d’exécutions ont été organisées au pont 8 Novembre ici même à Conakry. Pour rendre hommage à toutes ces victimes, les membres de l’AVCB, en cette journée commémorative, ont procédé à la pose des gerbes de fleurs à la mémoire des pendus. Cette journée de prières et de recueillement s’est clôturée par la lecture du saint coran chez feu Diallo Tely pour le repos éternel de l’âme des victimes. «Cela fait aujourd’hui 50 ans que des guinéens appartenant à toutes les familles sont dans des fosses communes. Les graves purges perpétrées par le PDG et son leader Sekou Touré laissent encore des milliers de familles sans deuil, en larmes et dans la souffrance. Des tueries massives, violentes et inhumaines qui débutent en 1959 et qui s’exacerbent en 1971 jusqu’en 1983 », a rappelé un des porte-paroles.
Ces victimes constituées en association, ont invité les autorités à se pencher sur cette page douloureuse de l’histoire du pays. Ils ont également interpellé la justice pour la cause de réconcilier les fils et filles du pays avec le passé. L’objectif, selon l’AVCB, consiste à garder vivante la mémoire de cette partie de l’histoire du pays pour qu’il en soit tirée la leçon à jamais.
Par ailleurs, il a également été évoqué la nécessité de l’ouverture du dossier sur ces purges. Outre le Chef de l’État, les membres de l’association ont interpellé Dr Ibrahima Kassory Fofana, Naby Youssouf kiridi Bangoura, Aboubacar Barry Big Up, Dr Mohamed Diané…à s’associer à la cause pour la mémoire des victimes.
Tous vêtus de rouge, les membres de l’association, dans leur déclaration, ont mentionné que les victimes des purges qualifiées de traîtres par le régime d’alors ne l’ont jamais été contre la Guinée. «C’étaient des hommes bien éduqués, bien formés, des hommes d’honneur. Ils n’ont pas leurs places dans des fosses communes, ils doivent être réhabilités. Les charniers doivent être mis à la disposition des familles afin que des sépultures dignes puissent y être construites », a indiqué la déclaration.
Maké Fofana pour Laguinee.info