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Crime de masse de 2007 : la Coalition de Guinéenne pour la CPI réclame justice, 14 ans après les faits (Déclaration)

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La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CGCP) rappelle qu’il y a quatorze (14) ans, des milliers de guinéens descendaient dans les rues, sur toute l’étendue du territoire national, pour protester contre le régime du feu Président Général Lansana Conté, suite à la grève déclenchée le 10 Janvier 2007 par les centrales syndicales CNTG-USTG.
Le 22 janvier 2007, une marée humaine déferla dans les rues de Conakry pour exiger un « changement dans la gouvernance politique et économique » après 23 ans de dictature, de corruption, de népotisme, d’impunité et de pauvreté, ce, malgré toutes les richesses dont la Guinée est dotée par la nature. Ce jour, la répression était à son comble et la brutalité inouïe sur de simples citoyens qui n’étaient munis que de pancartes et de banderoles dont le seul rêve était de
vivre décemment dans la sécurité, la paix et le bien-être dans leur pays.
Le bilan des massacres a été lourd et sur toute l’étendue du territoire national: environ 186 morts, 1188 blessés graves, 940 arrestations et de détention arbitraire suivis de tortures, de traitements cruels inhumains et dégradants et 28 cas de viols, sans oublier les destructions d’édifices publics et privés.
Au lendemain de la nomination d’un Premier Ministre conformément aux accords signés entre le Gouvernement guinéen, les Centrales Syndicales et le Patronat, sous l’égide de la CEDEAO, une loi portant création d’une commission d’enquête a été constituée le 18 Mai 2007 pour identifier les principaux auteurs des violations des droits de l’Homme commises durant la grève déclenchée par les acteurs sociaux.
Depuis cette date jusqu’en 2012, aucune suite n’a été enregistrée sur le plan judiciaire face aux attentes des victimes dont la demande de justice était très élevée.
Mais le 18 mai 2012, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée devant le Tribunal de Première Instance de Conakry II (Dixinn) par l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) aux côtés de
cinquante (50) victimes. Après la désignation d’un juge d’instruction en charge d’enquêter sur le dossier, vingt-huit (28) victimes ont été auditionnées.
Malheureusement, depuis la fin des premières auditions, il y a plus de huit (08) ans de cela, le dossier n’a pas connu d’avancée majeure, faute d’inculpation des personnes qui ont été dénoncées par les victimes.
Pour toutes ces raisons, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale a
estimé, qu’à l’image des victimes des massacres du 28 Septembre 2009, sans oublier, entre autres, les victimes du Camp Boiro, de juillet 1985, les bacheliers de les victimes de Wannidara de 2018, celles de janvier-février 2007 méritent d’être soutenues et accompagnées sur le plan judiciaire, médical et social. Cependant, il faut souligner que cet accompagnement ne saurait prospérer sans une assistance financière et matérielle aux juges en charge du dossier, car connaître de cas de violations des droits de l’Homme commis à l’échelle nationale nécessite de
gros moyens et une collaboration de l’ensemble des acteurs dont en première ligne les pouvoirs publics, la société civile, les associations de victimes, les médias.
La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale réitère son
engagement à combattre toutes les formes de violations des droits de l’Homme commis dans notre pays de 1958 à nos jours, car l’impunité d’hier encourage le crime de demain.
Il est important de souligner également que la Guinée doit franchir le cap des cycles de violences qui l’empêchent de tirer profit de ses ressources afin d’amorcer son
développement. Une telle vision passe nécessairement par l’aboutissement du processus de réconciliation nationale amorcé depuis avril 2011 et qui peine à aboutir
malgré l’adoption d’un projet de loi portant sur la Commission Vérité-Justice-Réconciliation.
En considération de ce qui précède, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale lance un appel :
Au gouvernement guinéen pour qu’il :
-Accorde à la justice les ressources nécessaires afin d’examiner les cas graves de violations des droits de l’homme pendants devant les juridictions guinéennes ;
-Mette en place dans les meilleurs délais la Commission Vérité-Justice-
Réconciliation ;
-Accorde une indemnité provisoire à toutes les victimes de violations graves des droits de l’homme ;
Aux partenaires bi et multilatéraux de la Guinée
Afin qu’ils continuent de soutenir la Guinée dans la cadre du renforcement de la justice et de la construction de l’Etat de droit dans notre pays ;
Aux organisations de la société civile et aux associations des victimes
qu’elles Restent unies dans le combat pour la promotion et la protection des droits de l’homme en Guinée.

Conakry, le 22 janvier 2021
Le Bureau Exécutif National
Le Vice-Président

Monsieur Oumar Bailo KANTE

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