Les femmes des personnes arrêtées à N’zérékoré et déférées à Kankan avaient organisé ce lundi 18 janvier, un sit-in devant le Tribunal de Première Instance de N’zérékoré. L’objectif de cette mobilisation consiste à interpeller les autorités judiciaires sur la question. Pour rappel, leurs maris avaient été arrêtés lors des manifestations qui avaient émaillées le double scrutin du 22 mars 2020. Depuis, le dossier semble jeté aux oubliettes. Du moins c’est le sentiment qui anime aujourd’hui ces femmes qui battent le pavé.

Très tôt le matin elles se sont regroupées devant le TPI de N’zérékoré. On pouvait entendre en langue du terroir des slogans: <<libérez nos maris ils n’ont rien fait pour être en prison>>. Ces femmes réclament ainsi la libération de leurs maris qui sont en détention depuis maintenant plusieurs mois du côté de la Maison d’Arrêt de Kankan. La porte-parôle de ses femmes, Eugenie Kolié, les larmes aux yeux et d’une voix tramblante, n’a pas caché son indignation face à cette détention prolongée :<<nous sommes là aujourd’hui pour apporter un soutien à nos maris qui sont en détention à Kankan. Ils ont arrêtés nos époux pour les envoyer à Kankan ont ne sait pas qui l’a fait et jusqu’à présent on ne trouve pas de solution à ce problème. Dans la maison oú nous sommes on arrive plus à payer le loyer. On m’a vidé de chez moi, faute de payement, et mes enfants sont renvoyés de l’école pour les frais de scolarités. On a plus d’argent car nos époux sont en détention. J’ai donné quatre millions à un monsieur pour m’aider à lui faire libérer mais je ne lui vois même plus et je n’arrive pas non plus à gagner mon argent.  On demande aux autorités à tous les niveaux de nous aider. Je les demande à pardonner nos époux>>, a-t-elle dit.

Interrogé sur la question, Ousmane Sanoh, Substitut du Procureur près le Tribunal de Première Instance  de N’zérékoré se dit conscient de ce qui se passe.<< Ils étaient au total 42 détenus,mais compte tenu des charges, on a libéré certains provisoirément et on a réténu d’autres. Mais ils seront tous jugés sans exception. Le Procureur d’ici et celui de Kankan sont entrain d’aménager un programme pour leur jugement durant cette nouvelle année. On verra si c’est ici que le procès va se tenir ou à Kankan. Je demande aux femmes là de venir se renseigner on les donnera les vrais informations pour leurs maris au lieu de rester dehors entrain de parler. Nous sommes là pour ça>>, a laissé entendre Ousmane Sanoh.

De N’Zérékoré, Yoma Neyo Tinguiano pour Laguinee.info