A Boké dans la sous-préfecture de Kanfarandé, certains élèves parcourent de 5 à 8 kilomètres de route pour rejoindre leurs écoles. Dans cette commune rurale située à 45 kilomètres du chef-lieu de la préfecture, les élèves viennent souvent en classe très épuisés et comprennent difficilement les cours à cause de la distance qu’ils parcourent. Une triste réalité qui pousse de nombreux élèves notamment des filles à abandonner l’école dans cette zone rurale. Car, le seul moyen de déplacement propice est le vélo et rares sont ces parents qui peuvent s’acheter un deux roues, rapporte l’envoyé spécial de Laguinee.info basé à Kanfarandé.
La sous-préfecture de Kanfarandé compte 35 écoles primaires et un collège. Toutes ces écoles sont battues sur la terre ferme et d’autres sur la presqu’île de Koukouba et Kalaba. 62 enseignants dont 10 directeurs d’écoles primaires travaillent d’arrache pieds pour la formation des enfants. Malgré tout, l’éloignement de certains élèves vers les écoles pose problème aux enseignants et encadreurs de ces écoles. Fatoumata Drame qui fait la sixième année parcourt 5 kilomètres à pieds avant de rejoindre sa salle de classe. « Moi je viens du village de Koumssoubou, je parcours 5 kilomètres à pieds chaque jour avant d’être à l’école à 07 heures 30. On sort à 17 heures le soir, c’est pourquoi on rentre tard à la maison. Nous voulons que l’Etat nous aide à avoir des vélos », plaide cette jeune fille.
L’abandon scolaire est un phénomène commun auquel toutes les écoles situées dans les zones rurales sont confrontés, c’est pourquoi la directrice de l’école primaire de Kanfarandé centre tolère parfois les retards que les élèves très éloignés accusent. « Dans mon établissement ici, les élèves viennent régulièrement et ils restent jusqu’à 17 heures 30. Pour les apprenants éloignés nous leur accordons une marge de tolérance pour ne pas les décourager. Ceux qui font 5 à 6 voire plus de kilomètres avant d’être à l’école, on les accepte jusqu’à 08 heures 30 », explique Aissatou Soumah.
Ici à Kanfarande presque toutes les familles sont confrontées à cette situation. En dépit de tout, certains élèves continuent à suivre les cours. Ils sont les plus réguliers en dépit de leur éloignement, c’est pourquoi selon le DSEE Karamoko Soumah, ils méritent d’être encouragés à travers des gestes palpables. « Souvent, ceux qui sont éloignés ne viennent pas en retard. Ce sont les élèves qui sont à côté ici qui retardent. Moi je pense que, les personnes de bonne volonté doivent encourager ces enfants », dit-il.
Pour lutter contre l’abandon scolaire en milieu rural en Guinée, l’Etat doit entreprendre certaines actions allant dans le sens d’encourager les élèves qui évoluent dans les zones reculées.