samedi, novembre 23, 2024
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Fin des audiences criminelles à Faranah : voici les dossiers qui ont été jugés

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Commencé le lundi 12 décembre 2022, les audiences criminelles de la région de Faranah ont pris fin ce jeudi, 15 décembre 2022 au tribunal de première instance de la ville. Au total, dix dossiers étaient inscrits au rôle portant sur des cas d’incendie volontaire, de meurtre, viol et séquestration, vol à mains armées et complicité, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé dans la région.
Maître Sékou Soumaoro, avocat

Interrogé à la fin des audiences, l’avocat de la défense, Maître Sékou Soumaoro s’est exprimé en ces termes : « Pratiquement, je dirai que c’est juste à moitié satisfait parce que sur huit dossiers, pour le moment tu n’as qu’une seule personne qui a été acquittée c’est difficile. Mais nous réservons le droit éventuellement de relever appel par rapport aux accusés qui désireront de faire appel. On va faire appel des décisions qui sont rendues si les parties ne sont pas contentes on va faire appel on ira devant la cour d’appel », dit l’avocat.

Pour sa part, le substitut du procureur près le tribunal de première instance de Faranah a expliqué les dossiers qui ont été jugés durant ces audiences criminelles.
Mohamed Aly Condé, substitut du procureur près le TPI de Faranah

« Avant les vacances judiciaires, on avait organisé la première phase qui concernait cinq dossiers. Et ces cinq dossiers ont été jugés, mais il y avait un stock de dossiers qui était en attente. Il y avait quatre dossiers criminels qui étaient en phase d’instruction chez le juge d’instruction mais il y avait deux autres dossiers de Dinguiraye et deux autres dossiers de Dabola. Ce qui fait huit dossiers. C’est pourquoi avant la fin de l’année judiciaire, nous avons jugé nécessaire de mettre les bouchées doubles pour pouvoir évacuer ces huit dossiers », dit-il.

Ainsi, du 12 au 14 décembre 2022, le tribunal criminel de Faranah a statué sur les dossiers criminels comme le détaille le procureur Mohamed Condé. « Le premier dossier c’était un cas de viol et séquestration. L’accusé se nomme Ibrahima Traoré. Mais malheureusement, le tribunal s’est rendu compte que l’accusé est un mineur. Il est né en 2004. Pratiquement, il n’avait pas ses 18 ans révolus. Alors, conformément au code de l’enfant, le tribunal criminel s’est déclaré incompétent et a demandé au ministère public de mûrir ce pourvoi. C’est ce qui fut fait.
Le second dossier, il s’agit du dossier de Fansidy Oularé. Il avait été interpellé depuis à peu près 10 ans de celà. Mais il a été ligoté, lynché. Heureusement, il a eu la vie sauve grâce à la promptitude des services de sécurité. C’est ainsi il a été extrait et envoyé à Conakry pour traitement. Mais pratiquement, toutes ces années, il était en traitement à Conakry et il est venu avec une main amputée. Quand on a reçu la procédure, rapidement on a eu à mettre en branle toutes les formalités que le code de procédure pénale exige en la matière. Donc, le dossier est passé le 12 décembre. Effectivement, il a reconnu les faits, il a égorgé sa soeur au su et au vu de tout le monde. Il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
Le troisième dossier, c’est le dossier Mohamed Camara poursuivi pour viol. La partie civile effectivement n’a pas daigné faire le déplacement et le ministère publique n’avait pas suffisamment d’éléments pour asseoir cette infraction de viol. Et finalement, le tribunal a opté pour l’acquittement pur et simple. Donc, le monsieur a été libéré séance tenante.
Le quatrième dossier, c’est aussi un cas de viol. (…) C’est un viol collectif qui s’est produit à Dabola. Il y a deux qui étaient en fuite et il y a trois autres qui ont été interpellés et qui ont été présentés à un juge et qui ont comparu. Il s’agissait de Alseny Keita, Aboubacar Diallo et Abdourahamane Diallo qui ont séquestré et violé pendant 48 heures une fillette de 16 ans. C’était au mois de mai passé à Dabola centre. Malgré la dénégation systématique des uns, par contre, les autres ont reconnu. Et finalement, les pièces qui ont été versées dans ladite procédure et les témoignages concordants ont démontré effectivement qu’il y a eu viol collectif. Le certificat médical légal faisait foi et Abdourahamane Diallo a reconnu et il a fait le grand déballage. La fille aussi a comparu, elle a expliqué les circonstances, comment elle a été gardée pendant deux jours dans une chambre fermée et comment les gens abusaient d’elle de façon extrême. Alseny Keita, Aboubacar Diallo
ont écopé 15 ans de réclusion criminelle et Abdourahamane Diallo 10 ans de réclusion.
Le cinquième dossier, il s’agissait d’un cas malheureux qui s’est produit à Dinguiraye. Monsieur Yaya Diallo a abusé aussi d’une fillette de 14 ans qui avait été commissionnée par son père la nuit à l’effet d’aller acheter du sucre au carrefour et Yaya a intercepté la petite, il a tenté d’abuser la fille. N’eût été l’intervention des gens, il allait faire sa sale besogne. La tentative en matière criminelle est punissable. C’est pourquoi aussi, monsieur Yaya aussi a écopé 6 ans d’emprisonnement ferme.
Le sixième dossier, était un cas de vol à main armé. L’accusé, c’est Ousmane Souaré mais malheureusement Ousmane, depuis son interpellation au mois de février passé, deux mois après il a eu une dépression mentale. Donc, le tribunal s’est retrouvé devant la folie de l’accusé et en la matière, le tribunal a décidé à ordonner une expertise psychiatrique. Pratiquement, on ne pouvait pas l’entendre et il avait des mouvements incontrôlés, c’était difficile on ne pouvait pas le juger. On ne peut pas juger un malade.
Le septième dossier, c’est aussi un cas de viol. L’accusé c’est Karfala Mara. Effectivement, Karifala Mara était poursuivi pour des faits de viol qu’il n’a pas reconnu. Mais avec des éléments probants et irréfutables et irréfragables, il a été confrondu à la barre. Ce jour là, le drap qu’il a utilisé a été saisi. Le pagne de la fille était sous scellé. Il y avait du sang sur le drap, il y avait du sang sur le caleçon de la fillette. Tous ces éléments étaient conservés au greffe. On a fait sortir et on a exposé devant le tribunal. Il ne pouvait que reconnaître. Mais il y a eu des circonstances atténuantes. Il y a eu désistement de la partie civile qui était absente, nullement qui n’a mis fin à l’action civile. Le tribunal lui a condamné à 5 ans de réclusion criminelle.
Le huitième et dernier dossier, c’est un cas de jalousie. Sana Barry a mis du feu à la case de son beau père. Parce qu’il a estimé que sa femme recevait son copain dans cette case. Il était en séparation de corps avec sa femme qui a fait 4 enfants pour lui. Je crois il avait eu des informations des soupçons que sa femme est infidèle. C’est ainsi il est allé se saouler la gueule, il était en état d’ivresse extrêmement élevé et à 1 heure du matin, il est venu avec le briquet, sa femme et ses enfants étaient dans la case. Par colère, il voulait en finir avec eux et il a mis le feu à la case. Il s’est confondu en excuse devant le juge mais malgré tout, la loi reste la loi, il a été condamné à 5 ans de réclusion criminelle », a déclaré Mohamed Aly Condé, substitut du procureur près le TPI de Faranah.
Des magistrats du TPI de Faranah

A noté que certains accusés étaient incarcérés depuis plus de 11 ans sans procès.

De Faranah, Ibrahima Oularé pour Laguinee.info
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