Un jeune homme âgé d’une trentaine d’années du nom de Oumar Bah, conducteur de Taxi Moto, a été accidenté depuis le 12 novembre 2022 à Conakry, dans la commune de Matoto. Celui qui l’a accidenté après l’avoir admis d’urgence et en perte de connaissance à la clinique Medico-chirurgicale ESPOIR PLUS de Sangoyah, ne s’est plus occupé de lui.
Après près d’un mois sans nouvelles de celui qui a causé l’accident, ni des parents de l’accidenté, la clinique qui prend tout le traitement en charge lance un avis de recherche pour retrouver les parents de Oumar Bah, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui s’est rendu à la clinique ce vendredi, 09 décembre 2022.
Interrogé, Ahmed Tokpa Souomou, médecin généraliste et médecin consultant à la clinique Medico-chirurgicale ESPOIR PLUS explique les circonstances dans lesquelles ils ont reçu l’accidenté.
« Nous l’avons reçu depuis le 12 novembre 2022. On l’a reçu dans un état de perte de connaissance suite à l’accident de la voie publique. Il avait été accompagné par un monsieur dont on ne connaît pas le nom, c’est ce monsieur qui l’aurait accidenté. Après l’avoir déposé, on ne lui a plus vu. Je crois deux ou trois jours après il est revenu avec un policier qui a fait le constat. Le policier nous a dit que le monsieur a été humain, parce que accidenté quelqu’un et le prendre du lieu de l’accident jusque dans une structure sanitaire, c’est déjà humanitaire. Il a dit néanmoins il faut qu’il reste auprès du malade jusqu’à ce que les médecins lui explique ce qui doit être fait. Mais si on ne le voit pas, c’est un peu paradoxal », a-t-il déploré.
Selon Dr Souomou, tout le traitement et la nourriture du malade qui est arrivée en état de perte de connaissance le 12 novembre jusqu’à ce jour sont à la charge de la clinique.
« Le malade est là, tous les soins : d’abord les soins d’urgence, c’était au compte de la clinique. On ne le voyais pas toujours et un malade qui est en perte de connaissance, il y a des examens à faire. Donc, la clinique a fait le scanner, on l’a envoyé en ophtalmologie, ceux-ci là ont donné toutes leurs recommandations, les médicaments qu’il doit prendre on nous a tous expliqué. Donc, il a été sous traitement jusqu’à maintenant Dieu merci il est assis, il répond maintenant à quelques questions. Ce n’est plus maintenant un malade qui est en état de perte de connaissance », a-t-il laissé entendre.
Aux dires des responsables de la clinique, le commissaire spécial de la sécurité routière de Matoto et le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Mafanco ont été saisis de l’affaire. Mais ils constatent une lenteur de ces côtés alors que la clinique continue de supporter les charges de l’accidenté depuis près d’un mois. Ils soupçonneraient même le responsable de la sécurité routière de Matoto et le procureur d’être en connivence avec celui qui a accidenté Oumar Bah.
Contacté au téléphone, le commissaire spécial de la sécurité routière de Matoto reconnaît avoir été saisi du dossier. Il indique avoir tout de même suivi la procédure et a déféré l’affaire au niveau du parquet de Mafanco.
« C’est un certain Bangoura qui l’a accidenté. Après les constats et les circonstances de l’accident, nous l’avons invité à suivre la personne, parce que humainement il a envoyé le gars à l’hôpital, donc l’hôpital ne connaît pas une autre personne si ce n’est que lui. A mon fort étonnement, il ne venait plus et c’est le propriétaire de la clinique qui venait me poser son problème. Je suis entré en contact avec l’avocat de Bangoura. Mais à chaque fois que j’appelle l’avocat pour que le gars se présente, il me donne toujours des arguments. J’ai compris qu’il a commencé à compliquer; et mon devoir c’est de saisir monsieur le procureur. Alors j’ai déféré le dossier au Tribunal, j’ai expliqué tout le problème à monsieur le procureur. L’avocat a été appelé par monsieur le procureur, même monsieur Bangoura a été aussi appelé et je pense que la procédure est engagée au niveau du Tribunal », a dit le commissaire de la sécurité routière de Matoto.
De son côté, Kanfory Ibrahima Camara, procureur de la République près le Tribunal de première instance de Mafanco est revenu sur ses échanges avec Dr Ahmed Tokpa Souomou avant de nous rassurer.
« Quand l’affaire s’est posée, le médecin m’a demandé qu’est-ce qu’il faut faire. Il avait voulu que je poursuive le nommé Bangoura pour la non assistance d’une personne en danger. J’ai dit : nous ne sommes pas dans cette hypothèse. On va tous œuvrer à ce que les parents du patient soient retrouvés. Donc, nous étions dans ces démarches. Je lui ai dit que c’est par humanisme que Bangoura l’a envoyé là-bas. Si Bangoura après l’accident l’avait laissé sur place, on allait le poursuivre pour la non assistance d’une personne en danger. Mais comme il est dans une structure, chacun va œuvrer pour qu’on puisse retrouver ses parents. En tout état de cause, moi je vais asseyer à la limite du possible de contacter l’avocat de Bangoura pour voir si réellement il peut faire quelque chose », a rassuré le Chef du parquet de Mafanco.
Pendant ce temps, Oumar Bah est alité à la clinique Medico-chirurgicale ESPOIR PLUS de Sangoyah, dans la commune de Matoto. Il ne se rappelle toujours pas grand chose, même le quartier où il habite à Conakry. Il dit tout de même être hébergé par sa sœur du nom de Fatoumata dont il ne se rappelle plus les coordonnées. Ses parents se trouveraient à Kanssato Missidè, dans Dinguiraye. Son père du nom de Alimou Bah serait décédé et c’est sa mère Aïnoumou Thiam qui vit actuellement.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
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