Cette rencontre d’engagement des hommes en position de leadership se situe dans le continuum de la 2ème Conférence des Hommes sur la Masculinité Positive, organisée le 10 novembre 2022 à Dakar par l’Union africaine. Patrice Vahard, Représentant Résident Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, revient sur l’objectif de cette initiative. « Il faut l’assumer, la violence basée sur le genre existe partout mais celle sur le genre met en scène deux principaux acteurs. La principale victime c’est la femme et la fille, et le principal acteur c’est le garçon. C’est une réalité de notre société et que nous pouvons changer. C’est un peu ça aussi l’essence de la masculinité positive. C’est-à-dire avoir des garçons capables de changer d’attitude, des comportements pour servir des hommes. Dire non à la violence comme forme d’expression face à la femme », dit-il.
Moussa Yero Ba, journaliste, présidente de l’ONG F2DH connue pour son engagement en faveur de la femme est l’une des panelistes. L’activiste prêche pour le durcissement des lois en lien avec la protection de la femme. « Que les lois qui sont là s’appliquent. Que l’on fasse des propositions de lois allant dans le sens du durcissement des lois qui existent sur le cas des violences faites aux femmes. Parce qu’on a constaté qu’il y a un certain affaiblissement au niveau de la justice qui fait cette impunité qui est encadrée, encourage le crime, encourage les différents cas de viols, encourage les différentes violences que subissent les femmes. L’objectif, c’est de faire en sorte que tout le monde agisse comme un seul homme. Que les hommes se lèvent, qu’ils regardent de façon positive ce combat. Parce que y en a qui pensent que c’est un combat des femmes. Ce n’est pas un combat des femmes. Parce que chaque homme a une soeur, a une femme, a une tante quelque part qui peut être victime. Donc, le mieux serait que tout le monde accompagne le combat », indique la feministe.
Pour l’imam rathib de Conakry, la femme est synonyme d’union. « Nous devons respecter la femme. Même les animaux respectent les femelles. Un bélier ne boxe jamais un mouton. Il ne le fait pas. Cela veut dire que nous devons ensemble respecter la femme et la femme doit se respecter elle-même. C’est pourquoi elle a besoin d’une éducation de base pour la faire connaître sa valeur. Y a pas d’union sans femme », martèle Elhadj Mamadou Saliou Camara.