Il est indéniable que pendant ces 20 dernières années, Maître Salifou Béavogui fait partie des avocats qui défendent les causes difficiles en Guinée. Ce qui lui donne une notoriété qui crée la jalousie. Sa célébrité est le fruit d’un sacrifice construit sur de longues années en défendant des dossiers aussi sensibles que je qualifie d’indefendables. Et, son engagement et sa détermination se justifient par la portée et l’ampleur des dossiers pour lesquels il se constitue pendant des contextes très particuliers au point qu’aucun autre avocat n’ose lever le petit doigt. Mais dans quelles conditions ?
Dans plusieurs dossiers judiciaires, le mastodonte de l’avocature en Guinée s’érige en défenseur des causes difficiles de façon gratuite (c’est-à-dire sans honoraires) sous l’ère Alpha Condé et même sous le CNRD. Pour preuve, il est l’un des avocats des accusés du massacre du 28 septembre 2009. Un procès qui se déroulent en ce moment au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Le redoutable avocat connu pour son attachement aux principes professionnels de son métier, s’est déporté de la défense du Colonel Claude Pivi dit Coplan ( ancien ministre chargé de la sécurité présidentielle sous le CNDD) qui est en train d’être jugé. Pour cause, ce dernier est en train de charger Marcel Guilavogui qui est aussi un autre client de l’avocat du bas-peuple. Celui qui est communément appelé Coplan accuse Marcel en ces termes : « À part les rumeurs, je n’ai pas la preuve que Marcel Guilavogui a été au stade. J’avais appris qu’il a fait un accident mais je n’ai pas été le voir. Donc, je ne sais pas s’il a été ou non au stade. Il n’a jamais tué devant moi et s’il le fait, je le mets aux arrêts », a-t-il dit à la barre. C’est une preuve éloquente que ce sont des simples affirmations sans preuve.
Peu après, pour une raison de cohérence et de professionalisme, l’homme de droit a également déporté de la défense de Marcel pour se concentrer sur ses deux autres clients à savoir Mamadou Aliou Keïta et Ibrahima Camara dit Kalonso, pour lesquels rien ne pourra ni les rumeurs ni les calomnies, détourner cet homme en robe noire de son objectif. Donc, Maître Salifou Beavogui reste dans ce procès historique du 28 septembre pour continuer à défendre ses deux clients précités.
Maître Salifou Béavogui tenez bon, vous êtes champion et rien ne pourra vous atteindre encore moins vous ébranler. Déjà, votre prise de parole à la barre remplit les salons dans les foyers pour vous suivre et apprendre de vous. Une preuve de plus que la population guinéenne voue de l’admiration pour vous.
Courage grand maître !
Ismaël Konaté, un observateur de la scène judiciaire qui n’a jamais rencontré physiquement Maître Salifou Béavogui
