La liste des anciens dignitaires qui font l’objet de poursuites judiciaires ne fait que s’allonger. Parmi eux, figurent Dr Ibrahima Kassory Fofana et Cellou Dalein Diallo, tous anciens Premiers ministres. Le président de l’UGN  met en doute la compétence de la CRIEF.

« Restons dans le droit. Ils sont poursuivis pour soit disant des détournements mais est-ce que c’est prouvé jusque maintenant ? J’avoue que je reste sceptique sur la compétence de la CRIEF sur deux éléments d’appréciations. Quand vous lisez les accusations contre Kassaory dans le cadre de  l’ANIES, on parle de 40 et quelques millions de dollars, ça c’est une méconnaissance totale des procédures de bailleurs de fonds.  Dans la mise en oeuvre d’exécution de ce programme d’accord avec la banque mondiale, un ministre n’est pas signataire. Il y a une unité de gestion qui est seule responsable et habilitée pour décaisser cet argent. Le décaissement à une procédure. Cette procédure, l’argent ne vient pas. Même dans ce compte global, le compte spécial n’est jamais alimenté à plus de 20 à 25%. Tout le reste ce sont des paiements qui sont effectués par l’institution qu’on appelle des paiements directs sur la base de respect de tous les principes. Non seulement en matière de passation, en matière de décompte, en matière d’approbation et tout. Moi je pense qu’à un tel niveau de responsabilité, il y a un problème de maîtrise des procédures de bailleurs de fonds. Vous prenez le cas de Cellou par rapport à l’avion. Qu’il a empoché 5 millions de dollars, cela n’est pas possible quand même. On ne devait jamais annoncer des trucs comme ça, on le poursuit pour des détournements de 5 millions de dollars. Celui qui a acheté l’avion est là et il a dit qu’il ne l’a jamais remis l’argent. Ce n’est pas comme ça et ce n’est pas un liquide. Il a dit où il a déposé l’argent et les preuves sont fournies.  Comment on peut se permettre en tant que institution judiciaire d’une telle réputation, d’un tel espoir pour toute la population de se prononcer comme ça.  Donc moi je pense qu’ils doivent revoir leur copie », dénonce  l’ancien fonctionnaire de la Banque Africaine de Développement.

Dr Diao Baldé n’est pas contre la réédition des comptes mais pourvue que cela ne soit pas un acharnement indique-t-il. C’est pourquoi a-t-il qualifié ces poursuites de honte. « C’est une honte pour l’institution. Parce que pour moi, pour tous ceux là qui comprennent la procédure des bailleurs de fonds, la procédure des paiements, ça c’est impossible; notamment pour ce qui est de l’ANIES. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu de détournement  mais pour ce que j’ai écouté et j’ai lu, sur 40 millions de dollars, c’est tout une procédure pour décaisser cet argent. Tout paiement suit un processus jusqu’à l’institution », a fait cet agent de développement.