dimanche, novembre 24, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Entrepreneuriat/Guinée : Sur plus de 2 000 entreprises créées, seules 25% ont survécu

À LIRE AUSSI

spot_img

Entreprendre en Afrique est un véritable défi auquel les jeunes ou porteurs de projets sont confrontés. En Guinée par exemple, c’est aussi un autre casse-tête gigantesque non seulement dans les démarches administratives mais aussi et surtout celles organisationnelles. C’est pourquoi entreprendre, c’est dans la tête et pouvoir prendre des risques énormes pour atteindre les résultats escomptés.

En effet, la création d’entreprises contribue normalement à la création de l’emploi et à l’accélération de la croissance économique dans un pays. Cette aventure profonde demande sans doute des efforts énormes en terme financier, en temps et en énergie ainsi que beaucoup de sacrifices pour qu’elle ait une bonne place de choix dans le marché concurrentiel. Mais pour y arriver, il faut être constant et visionnaire car le monde des affaires appartient à ceux qui essayent toujours.

Une approche que Mark Zuckerberg, entrepreneur et fondateur du réseau social ‘’Facebook’’ partage dans une de ces déclarations : « Le plus grand risque est de n’en prendre aucun dans un monde qui change si rapidement, la seule stratégie qui vous mène à l’échec est celle consistant à ne jamais prendre de risque ».

Dans un monde aussi concurrentiel que l’on ne puisse imaginer, il est nécessaire voire indispensable de repenser autrement sur la question entrepreneuriale. Car, les mutations actuelles ont carrément bouleversé la conduite des affaires. Désormais, il va falloir moult réflexions consistantes et pertinentes basées sur des résultats avant de se lancer dans l’entrepreneuriat afin de mieux s’en sortir et impacter la communauté.

C’est pourquoi, entreprendre n’est pas uniquement se faire de l’argent et travailler comme on veut. Mais entreprendre, c’est avant tout répondre aux besoins de la société et créer de l’emploi à des milliers de personnes. Entreprendre, c’est aussi réussir un projet dans un domaine donné de son environnement socioéconomique. Entreprendre, c’est être fou et assez rêveur afin de partager une vision commune pour un avenir meilleur.

Mais très malheureusement dans notre pays, l’entrepreneuriat est vu comme un travail indépendantiste et couronné de succès à l’instant où l’entreprise est créée. Pour cause, les patrons exploitent trop leurs employés et il faut se lancer dans une autre aventure libérale. Mais pour quel objectif, avec quels moyens appropriés et avec qui exactement pour démarrer les affaires ? Entre autres des questions qu’il faille se poser sans embase avant de mettre pieds dans cet océan.

Lors du l’événement du Vizoori Business Forum sur le panel ‘’Compétitivité et pérennité des entreprises’’, nous avons compris davantage pour la survie des entreprises, il est impératif de penser à un certain nombre de points percutants. Ces points devront éventuellement permettre à obtenir des meilleurs résultats. Il s’agit entre autres :

Avoir une vision claire et précise, c’est-à-dire avant de faire toute sorte d’action, il est conseillé de se fixer une démarche, une vision, un objectif démarqué de toute ironie ou de toute banalisation car la survie de l’action future en dépend. Donc, pour entreprendre dans n’importe quel domaine, vous devez savoir ce que vous cherchez exactement. A méditer minutieusement !

La structuration de l’entreprise qui représente en terme simple la composition d’une équipe dirigeante dynamique avec des compétences (profils) différentes. Cette équipe permettra à l’entreprise de démarrer et fonctionner graduellement avec des offres de contenus très riches et envieux. C’est pour dire même si l’initiateur n’a pas assez d’expériences, il pourra être le meilleur dans son activité dans la mesure où il coptera des gens dont leurs profils regorgent des compétences avérées.

La formation permanente en entrepreneuriat et d’autres sujets connexes, comme disait M. Souleymane Traoré, Directeur Général de la Compagnie de Bauxite de Guinée : « La jeunesse doit travailler dur pour changer la tendance car, elle ne peut prétendre à quelque chose sans aucune compétence avérée ». Ceci dit que la formation est et demeure primordiale partout pour espérer avoir un changement au quotidien. Pour mieux appréhender la révolution du siècle et se faire une place de choix, il faut se former, s’informer et s’entourer des bonnes personnes. Donc, dans l’atteinte des objectifs conduisant à créer une entreprise, il revient aux initiateurs et à toute l’équipe d’accepter de se former, s’informer et partager sans relâche.

Sortir de l’informel pour le formel, à ce niveau la mission principale est de formaliser clairement l’entreprise. C’est-à-dire, démarcher au sein des instances en charge de ces questions pour vous faire connaître par les autorités compétentes afin de faire exister votre business dans le registre du commerce. Mais  après tout, il faut continuer à  exister et impacter positivement sur le terrain. Etc.

Entrepreneuriat de survie, une arme efficace pour tuer les affaires

« Ne penser pas à l’argent mais plutôt à l’impact…», disait Madame Amina Habib, conférencière, entrepreneure, blogueuse business et Directrice générale de l’entreprise El Habib Holding de la Mauritanie. C’est pour dire quand on décide d’entreprendre, il faut strictement penser à ce vous pouvez apporter à la société et non à l’argent que vous allez directement.

Le constat révèle qu’en Guinée, il y a plus d’entrepreneurs de survie que d’entrepreneurs de vision car, tout leur regard reste figé sur le bénéfice monétaire sans aucune arrière-pensée.

C’est pourquoi dans une étude intitulée ‘’Mortalité et survie des entreprises’’ menée en 2020 par l’Agence de Promotion des Investissements Privés (APIP) Guinée entre 2014 et 2018, les investigations qui ont été faites montrent un taux de survie très faible des entreprises créées pendant cette période.  En effet, sur 5 547 entreprises de l’enquête, seulement 1 403 sont toujours en activité, soit un taux de survie des entreprises de 25%. Sur les 1 403 entreprises toujours en activité, 1 023 ont accepté de répondre au questionnaire de l’étude et 380 n’ont pas souhaité participer à l’enquête.

En ligne avec le très faible taux de survie des entreprises, le taux de mortalité des entreprises est très élevé en Guinée. En effet, sur les 5 547 entreprises investiguées, 530 entreprises (soit 10% des entreprises investiguées), ont déclaré ne plus être en activité.

En dehors des entreprises ayant déclaré être en cessation d’activités, 3 614 entreprises (soit 65% des entreprises investiguées) sont restées introuvables malgré les divers moyens mis à disposition pour les retrouver (appels téléphoniques, recherches sur internet, visites de sites).

En considérant les entreprises introuvables comme étant en cessation d’activité, on observe un taux de mortalité des entreprises évalué à 75% pour les entreprises créées entre 2014 et 2018.

Selon la même étude, 98% des entreprises enquêtées se situent dans la région de la Basse Guinée (dont 73,3% à Conakry), 4,4% dans la région de la Haute Guinée, 2,1% dans la région de la Moyenne Guinée et 2,1% dans la région de la Guinée Forestière.

A travers ces chiffres, l’on comprend facilement que certains entrepreneurs créent leurs entreprises pour survivre. C’est-à-dire, mener une affaire pour vivre au quotidien, il n’y a aucune vision définie au  préalable. Dans ces genres d’entreprises, il n’y aucun emploi qui est créé et son impact n’est pas perceptible sur le terrain. Pour ce cas précis, quelle est la mission fondamentale de ces nombreuses entreprises qui se créent des champignons qui poussent sans cesse ? Réponse libre selon vos analyses !

Au-delà, le plus souvent ces entreprises sont créées sous la base des prêts familiaux où les gens sont naturellement hostiles à la perte et à la patience. Pour eux, c’est tic-au-tac pour générer plus de bénéfices et dépasser celles qui sont installées, il y a de cela plus de 20 ans avant eux. Pourtant, pour avoir plus de bénéfices, les entreprises doivent travailler très dur et au-delà des frontières pour se retrouver dans la sous-région et le reste du monde.

Le pire dans tout ça, ces entrepreneurs préfèrent évoluer seuls sans vision, sans plan d’affaires réalistes et réalisables, sans aucune équipe à plus forte raison de parler de dynamisme composée des compétences diverses et variées.

« Notre plus grande faiblesse c’est de renoncer. Le plus sûr moyen de réussir, c’est toujours d’essayer encore une fois », disait Thomas Edison, inventeur, entrepreneur et fondateur de General Electric.

Alors, faudrait-il abandonner les affaires quand on échoue, non pas du tout. Il faut essayer, réessayer encore et encore car seules les personnes constantes ont la chance de réussir.

Mamadou Adama BARRY

Journaliste / Mastérant en Communication

Publique et Politique

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS