C’est un fait presque connu de tous mais qui est peu évoqué. Le Harcèlement sexuel est cette autre méthode que d’autres responsables de médias (rédacteurs en chef ou directeurs généraux) utilisent pour maintenir ou employer les filles et femmes qui souhaitent évoluer dans leurs boîtes. Au regard des difficultés de l’emploi après l’obtention du diplôme, plusieurs filles et femmes se taisent ou acceptent de telle pratique.
Un journaliste de Laguinee.info s’est intéressé à ce sujet peu abordé dans les médias. Il est parti à la rencontre de ces filles et femmes qui sont victimes. Sans concessions quelques-unes ont accepté de témoigner. C’était ce mardi, 1er novembre 2022.
Dame K.F fait savoir qu’elle a traversé cette épreuve dans un média de la place. « C’est un fait qui n’est secret pour personne, en tout cas pour nous les femmes. Dès que tu déposes un dossier dans une direction pour un emploi ou un stage, il faut s’attendre à cela mais d’autres font exception. Maintenant pour ce qui est du monde médiatique, là aussi est une autre réalité. Dès que tu viens automatiquement la machine est allumée et du coup, les questions parfois qui sont hors service sont posées et des avances commencent. Je ne dis pas que c’est dans toutes les rédactions mais ce qui est sûr, j’en ai été victime dans un média de la place.
À mon arrivée pour la première fois, le monsieur ne m’a pas refusé et l’accueil n’était pas mal, du coup il me demande de revenir le lendemain après 19 heures. Vous imaginez ? Comme je quitte loin étant femme au foyer aussi, je lui ai fait comprendre que c’était un peu tard pour moi, mais il insiste et me dit si je souhaite vraiment avoir le job, d’accepter les tracasseries. Chose dite, je reviens le lendemain comme convenu, à mon arrivée, il me dit d’attendre, je suis restée dans la salle d’attente jusqu’à 20 heures 45 minutes juste pour voir la suite du film. À sa sortie avec une autre fille qui était dans son bureau, il me demande d’y entrer dans son bureau chose que je n’ai pas refusé puisque je m’y attendais pas à ce que ça soit une autre tournure. Mais hélas, le monsieur commence à me parler de son soi-disant sentiment qu’il a pour moi depuis le premier jour de notre contact. Comme j’ai refusé, les menaces ont commencé à mon égard en me disant qu’il est capable de jouer sur mon dossier partout où je pars pour un dépôt et il me dit que je ne mérite pas le poste. Voilà comment est-ce que l’entretien a pris fin avec le fameux directeur », raconte-t-elle.
Poursuivant K.F, demande à ses sœurs de résister face à une telle situation et accepter de se former. « C’est très simple, nous devons comprendre nous femmes qu’on peut faire mieux; donc pour y arriver, la formation est le remède de tout ça. Que les filles et femmes acceptent de se former. Je pense que c’est la solution. Ne compte sur personne. Le monde nous réserve plein de choses alors n’utilise pas ton corps pour ta carrière », conseille dame K.F.
M.B une autre fille qui évolue dans un média de la place indique qu’elle en a été victime mais de façon indirecte. Elle soutient que les filles sont responsables de cela. « Personnellement le monsieur a tenté mais j’ai bloqué dès le début. Et les piques et critiques ont commencé juste une façon de me démoraliser; mais, j’ai tenu tête. Avant mon départ au sein de ce média, le monsieur en question était un bon ami puisqu’il a compris que j’ai un objectif qui n’est pas ce qu’il pense. Laissez-moi vous dire que ce genre de situation dépend de la personne rencontrée. Moi je ne peux comprendre comment passer plus de 20 ans à l’école et se retrouver à se donner à un responsable pour avoir un poste quelconque. Soit on a appris et mérité le poste, soit tu ne connais rien et tu choisis cette route facile. Sinon c’est absurde qu’on couche avec un responsable pour obtenir de lui une grâce. Sortir avec un directeur ou un responsable n’est pas mal en soi puisque le sentiment peut venir de nulle part, mais dès que ça devient une obligation, bon sang, je quitte cette entreprise, puisque je maîtrise ce que j’ai appris. En aucun cas je me laisserai faire pour cela », brandit M.B.
F.S fait le même témoignage que les précédentes. « Cette situation est dans plusieurs rédactions, mais les filles sont responsables à 80%. Certainement ça va étonner mais c’est la vérité, tu n’es pas une femme pour coucher avec tout le monde, en plus ce n’est pas parce que tu es une femme que tu ne peux pas occuper un poste sans utiliser ton corps. J’ai fait plusieurs médias à cause de cela dès qu’un responsable commence à me faire des avances pour obtenir quelque chose avec lui, directement je jette l’éponge. Alors le manque de niveau et le mode vestimentaire sont souvent à la base de tout ça », a-t-elle laissé entendre.
Il faut noter qu’elles sont nombreuses qui acceptent d’emprunter ce chemin pour arriver à leur fin.
Aliou Maci Diallo pour Laguinee.info
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