A peine mis en place, le cadre de dialogue se fracasse sur la rudesse d’une classe politique qui semble être désormais formatée à tout rejeter des militaires au pouvoir.
Rien ne les rassure. Absolument plus rien. On a donc l’impression que les préalables brandis ne sont que des prétextes qui, par ailleurs, trouvent une bonne résonnance chez des citoyens excédés par les actions politiquement illisibles du CNRD. Car jusque-là , pas grand-chose dans la gibecière qui dénote de la volonté du palais Mohamed5 à s’inscrire dans un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
En réalité, le trio de partis politiques, les plus significatifs du landerneau politique durant la dernière décennie, le RPG, l’UFDG et l’UFR , qui réussissent étonnamment à dompter leurs divergences pendant ces moments de grandes incertitudes qu’ils traversent , refusent de s’associer à un pouvoir menaçant pour leur survie. Cela à travers la traque contre leurs responsables, dont certains sont sous la menace d’une poursuite judiciaire et d’autres en prison depuis bien longtemps.
C’est une logique de blocage, qui relève du politiquement correct, pourrait amener la junte, sous la pression de la communauté internationale, à renoncer à ses initiatives qui emmerdent et qui cisaillent ainsi des ambitions présidentielles de certains.
Le Premier Ministre Goumou, au delà , le Président de la République qui a mis cette volonté apparente de réunir les acteurs autour de la table, en haut de la pile, n’ont pas encore trouvé la formule magique. La nomination des facilitatrices n’en est pas une.
On savait tout au début que leur bail était précaire. Le contexte de crise sur fond d’une trop grande méfiance n’était pas du tout favorable à un déclic souhaité, malgré cette assurance innocente, quelque peu naïve, que dégageait le discours empreint d’un trop grand optimisme de ces dames.
Le quator l’a en tout cas décidé, placé la barre très haut. Pas question d’aller au dialogue. Et sans lui, il n’y a pas de dialogue inclusif et sincère.
La junte au pouvoir, à force de jouer un rôle commence à ressembler à ce rôle. On a longtemps tourné en bourrique les acteurs politiques et finalement la gestion de la crise, qui était à portée de main, vampirise tout l’agenda.
Le dialogue qui en est la solution devient une haie infranchissable.
Il faudrait pour les dirigeants de se réinventer. Pas de jouer un rôle ni de se renier, mais intégrer dans leur fonctionnement, que dans la gestion d’un pays, qui est loin d’être un patrimoine privé, il faut de la consultation avec tous les acteurs. De la concession quand c’est nécessaire. Des comportements à l’antipode du mépris et de la rudesse qui feutrent la gestion actuelle du pays.
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