Treize (13) ans après ces événements douloureux qui hantent toujours les esprits de nombreux guinéens, le procès historique tant attendu par les victimes et les citoyens dans leur majorité, s’est ouvert ce mercredi 28 septembre 2022 au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la cour d’Appel de Conakry.

À travers la ville de Conakry, un journaliste de Laguinee.info a promené son micro ce jeudi 29 septembre 2022, auprès des citoyens pour recueillir leurs avis sur l’ouverture de ce procès.

Mohamed Bangoura, citoyen rencontré dans un quartier de la capitale, ne cache pas sa joie de voir ce procès s’ouvrir. « Nous sommes ravis de voir l’ouverture de ce procès qui n’a que trop duré. Le pays a connu beaucoup d’effusion de sang, mais pour cette fois, il faudrait situer les responsabilités pour ne plus revivre ces genres d’événements dans notre pays surtout, mais aussi mettre fin à l’impunité. Le Colonel Mamadi Doumbouya a montré à la face du monde que les guinéens sont prêts à faire face à leur histoire mais aussi d’organiser ce procès historique sur son sol. Donc, les yeux de tous les guinéens sont rivés là-bas. Aux magistrats de dire rien que la vérité pour rentrer par la grande porte de l’histoire. Puisque nous voulons savoir qui a fait quoi et qui a donné l’ordre », dit Bangoura Mohamed.

Cet autre citoyen rencontré dans son lieu de travail, remercie les autorités tout en exhortant la justice de ne pas condamner des innocents. « La justice doit être au dessus de tout le monde. Donc, nous ne pouvons que remercier les autorités qui ont voulu que la vérité soit dite dans cette affaire mais qu’elles (les autorités) évitent à ce que des innocents soient condamnés. Qu’on sache réellement ce qui s’était passé ce jour au stade.

Puisque c’est un procès historique surtout qu’il est organisé en Guinee, c’est ce qui fait la fierté de tous les guinéens. Le colonel Mamadi Doumbouya doit se servir de ce procès pour tirer des leçons. Aujourd’hui c’est lui, demain c’est une autre personne, donc il a toute la chance de sortir par la grande porte », dit Moussa Diaby.

Elhadj Ibrahim Diallo, lui était au stade le jour du massacre. Il explique comment il a pu se sauver. « Moi j’étais dans l’enceinte même du stade. Lorsque les agents sont venus ils tiraient dans tous les sens mais heureusement j’ai pu escalader le mur du stade pour rejoindre l’autre partie. C’est vraiment Dieu qui nous a sauvé ce jour. Ce que j’ai vu là-bas, c’était horrible. Donc, voir que la justice se saisisse de ce dossier, est une satisfaction pour tout le monde surtout ceux qui ont perdu leurs parents dedans. Nous remercions le Colonel Doumbouya pour cette initiative », a-t-il laissé entendre.

Ahmed Fofana, cet autre citoyen salue l’ouverture de ce procès mais pense qu’on a tendance à oublier la date du 28 septembre 1958. « Nous sommes ravis de voir se tenir enfin ce procès. Les guinéens étaient trop occupés par ces crimes de 2009 jusqu’à ce que personne ou rares sont ceux qui parlent de notre référendum pourtant une date mémoriale pour les guinéens. Donc, que le procès ne soit pas bâclé, que chacun soit situé sur son sort », lance-t-il.

Il faut rappeler que le procès est renvoyé pour le 04 octobre prochain.