La gestion des taxes dans la commune rurale de Damakania, relevant de la commune urbaine de Kindia, est compliquée. Là-bas, les conseillers communaux sont confrontés à d’énormes difficultés dans le recouvrement et la gestion des taxes. Des difficultés qui sont en grande partie liées au non-respect du code des collectivités locales par le pouvoir central, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé sur place.
La commune rurale de Damakania est riche mais sa population est pauvre. Une richesse qui s’explique par la prolifération des réceptifs hôteliers, boîtes de nuit, boutiques, magasins dans ladite localité. Malgré toutes ces potentialités, la commune rurale de Damakania reste confrontée à d’énormes difficultés. « Il faut noter qu’en République de Guinée les collectivités sont confrontés à d’énormes difficultés depuis 2018. En ce qui nous concerne dans la commune rurale de Damakania, nous avons des difficultés. En premier lieu comment appliquer l’autonomie que le code des collectivités nous donne en tant qu’institution locale. Il y a une infiltration voire même une volonté exprimée par le pouvoir central de retirer carrément cette autonomie des collectivités entre les mains des conseillers communaux. Depuis 2018 nous avons ce problème. Cela a des conséquences sur le recouvrement, sur certaines décisions mais aussi à la mise en œuvre des activités que la commune planifie », indique Ibrahima Sory Diallo, conseiller communal de Damakania.
Poursuivant, ce conseiller souligne que le respect du code des collectivités locales est loin d’être une réalité dans la commune rurale de Damakania où le recouvrement et le partage des taxes comme le dit la loi, sont presque violés, « En ce qui concerne le recouvrement, il y a des problèmes à ce niveau dans la commune rurale de Damakania, parce que le pouvoir central a réussi à inféoder beaucoup de collectivités. Cela constitue un frein par rapport à l’exercice de cette autonomie que la loi nous donne comme prérogative. Il y a le service préfectoral des impôts par exemple qui assiste les collectivités par rapport au recouvrement des recettes. Mais il se trouve que Damakania étant une commune péri-urbaine, parfois on a même du mal à délimiter géographiquement de part et d’autre le territoire de la collectivité donc il y a ce service qui vient faire des activités sans associer la commune et parfois ils ont le soutien de l’administration centrale notamment la préfecture ou le gouvernorat. Et je ne sais pas pourquoi et pour quelle raison. Mais une fois nous avons écrit aux contribuables notamment les hôteliers tout en mettant à côté le compte de la commune comme pour les dire que désormais si vous allez verser l’argent c’est dans le compte de la commune rurale. Et cela était juste pour nous une manière de savoir ce qui se passe sur le terrain. Maintenant le service préfectoral de l’impôt a déployé sur le terrain pour venir faire le recensement sans nous.
Quand ils sont venus et que ces derniers les ont présentés ce document, c’est ainsi qu’il y a eu confrontation. Après le recouvrement il y a la clé de répartition et la loi dit que par rapport au TPU, la commune rurale qui a généré doit avoir 80% et la préfecture 20%, chose qui n’est pas du tout respectée à Damakania. Après le recouvrement, ils donnent un peu à la commune et ils rentrent avec le reste du montant. Le code des collectivités est entièrement violé à ce niveau. L’Etat a décidé de céder une partie de son pouvoir à ces collectivités mais le pouvoir central a du mal à respecter ça. Avec les TPU, si c’est bien organisé la commune rurale de Damakania seule peut recourir prêt de 300 millions de francs guinéens avec les hôtels car, un seul hôtel peut payer plus d’une dizaine de millions par an », a-t-il fait savoir.
Il faut quand même signaler qu’aucune infrastructures dignes de nom n’est réalisée dans la commune rurale de Damakania malgré tous les atouts dont elle regorge.
De Kindia Joseph Bangoura pour Laguinee.info
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