Le dimanche 05 septembre 2021, la rupture institutionnelle et constitutionnelle a provoqué une crise politique profonde dans le pays, conduisant à l’avènement d’un régime de transition dirigé par le CNRD. Acclamé, adoubé et accompagné par la classe politique et la société civile, le CNRD ouvre les consultations à toutes les forces vives du pays ayant abouti à la conception d’une charte servant dorénavant de constitution provisoire, le temps de l’élaboration et de l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale qui marquera le retour à l’ordre constitutionnel.
Au regard de l’état désastreux du pays, le principe de la refondation axé sur la redevabilité est devenu la pierre angulaire du nouveau régime. Conséquemment, des actions vigoureuses de lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent, les détournements de deniers publics…ont été entreprises contre les anciens cadres et gestionnaires de l’administration publique du pays. Ces fonctionnaires de l’ancien régime sont accusés d’être responsables de la déchéance économique, sociale, culturelle, politique… de la société guinéenne.
C’est dans cette foulée empreinte de suspicion et de fortes dissensions que le CNRD a invité chaque coalition politique à proposer la durée de la transition. C’est ainsi que la CPR a proposé 36 mois et chaque alliance politique a donné sa proposition au CNRD. Celui-ci a retenu 39 mois que le CNT à réduit à 36 mois. Aujourd’hui, cette durée qui a été rejetée par les uns et acceptée par les autres, est devenue la pomme de discorde qui divise la classe politique guinéenne. Face à cette situation conflictuelle une partie de la classe politique a subordonné sa participation au dialogue à l’intervention de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Lors du dernier sommet des Chefs d’État de la CEDEAO sur la transition en Guinée, tenu à Acra, l’ex Président du Bénin Boni Yayi est nommé comme Médiateur à Conakry. En réalité, cette désignation devait contribuer à apaiser le climat socio-politique. Malheureusement, c’est ce moment que mettent à profit certains leaders politiques et acteurs de la société civile pour appeler aux manifestations, renonçant ainsi au dialogue.
C’est pourquoi, la CPR :
– Considérant que le point de discorde est résolu avec l’envoi du Médiateur ;
– Considérant que le CNRD est favorable à l’envoi du Médiateur ; et,
– Considérant que les conditions d’un dialogue inclusif sont réunies pour le retour à l’ordre constitutionnel : la Coalition politique pour la Rupture (CPR), prenant à témoin l’opinion publique nationale, la CEDEAO et la communauté internationale, dénonce ce rejet implicite de l’implication de l’organisation sous-régionale dans la résolution de la crise guinéenne.
En conséquence, la CPR invite la CEDEAO et la communauté internationale, au moment où la médiation se met en marche pour résoudre le différend, à ne pas céder à cette pratique politique qui s’apparente à un chantage qui ne favorise pas le retour à l’ordre constitutionnel.
La CPR invite ses membres, militants, militantes, sympathisants… partout où ils se trouvent, à favoriser le dialogue et la paix, et à s’abstenir de toute violence en rejetant les appels aux manifestations du 28 juillet et du 04 août prochains.
Enfin, soucieuse du devenir heureux de notre pays, la CPR recommande au CNRD, au gouvernement et au Médiateur de la CEDEAO l’instauration d’un cadre de dialogue inclusif qui prend en compte les aspirations légitimes des uns et des autres, et cela, dans l’intérêt supérieur du peuple de Guinée.
Unis, nous vaincrons.