Depuis l’annonce du décès en France de l’ancien otage et ancien Premier Ministre du Mali, les réactions fusent de partout. L’Honorable Bakary Diakité, Deuxième Secrétaire à l’Assemblée Nationale de Guinée, déplore la perte d’un homme d’État. Selon lui, le décès ce vendredi, 25 décembre 2020 du Président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) constitue une grande perte pour le Mali, l’Afrique et le monde. Il l’a dit lors d’un entretien qu’il a eu avec un journaliste de Laguinee.info.
Décryptage !
« Je suis attristé, je suis abasourdi par le décès de Soumïla Cissé. Mais, c’est la loi de la nature, personne ne peut se soustraire. C’est vrai, le peuple malien est en deuil, l’Afrique est en deuil, mais c’est le monde entier qui pleure Soumaïla Cissé. Soumaïla était un opposant très sage. C’est vrai, il mobilisait beaucoup de monde, beaucoup de militants et militantes ; mais, Soumaïla mesurait le poids de sa responsabilité.
Dans son combat politique, il m’a marqué à travers deux (2) faits : lors des dernières élections présidentielles dans son pays, quand Soumaïla a été battu, il a pris la responsabilité sur lui-même avec sa famille de venir saluer le président sortant, je veux parler d’Ibrahim Boubacar Keïta. Ça, c’est une pratique démocratique. Il a privilégié ainsi l’intérêt supérieur du Mali et non son intérêt personnel. La deuxième chose que moi je retiens de Soumaïla, quand le Mali a été attaqué dans la partie septentrionale, Soumaïla Cissé s’est déplacé pour venir chez le président de la république, pour demander à ce dernier de faire une concertation pour que toutes les forces vives de la nation malienne puissent donner leur contribution par rapport à la résolution de la crise. Voilà des faits qui m’ont beaucoup marqué dans le combat politique de Soumaïla Cissé.
Soumaïla Cissé était un leader très humble, très sage, très modeste. Il a toujours privilégié l’intérêt supérieur du Mali. Moi particulièrement, j’ai eu la chance de le rencontrer en Afrique du Sud où j’ai fait plus de deux heures du temps avec lui. J’ai vu que Soumaïla est un homme d’État. Et, la vision qu’il avait pour l’Afrique et pour le Mali était grande ; cela m’a beaucoup touché. En 2017, j’ai eu la chance de le rencontrer à Bamako. Aujourd’hui, je me sens meurtri, dans mon âme, dans mon cœur parce que nous perdons une valeur. Mais, Soumaïla est parti physiquement ; mais il a laissé des œuvres, Soumaïla a laissé des traces. Franchement, ça doit être un modèle pour tous les politiciens africains. Ils doivent marcher sur les traces de Soumaïla. Soumaïla n’a jamais dit le pouvoir, rien que le pouvoir. Il avait sa stratégie de combat. C’est ce qui m’a beaucoup marqué dans la vie de Soumaïla. Comme dit l’éternel, »vos projets ne sont pas mes projets, vos plans ne sont pas mes plans ». Alors que le peuple malien s’achemine vers la consultation, on perd l’un des potentiels présidentiables. C’est la loi divine, on n’y peut rien. Je ne peux que prier que Dieu ait son âme au paradis », a-t-il lancé.
Laguinee.info