Les autorités guinéennes de pêche ont présenté ce mardi 07 juin 2022 à la presse plus de 20 pirogues de pêche sénégalaises saisies au large des eaux guinéennes. Les raisons évoquées sont entre autres leur non détention de licence délivrée à cet effet. Dans cette interview realisée par un journaliste de Laguinee.infos ce mercredi, 08 juin 2022, Abdoulaye Camara, vice président du Comité de Développement du Débarcadère de Boulbinet (Kaloum) donne quelques explications concernant cet arraisonnement tout en indiquant le type de poisson que ces pêcheurs sénégalais pêchaient illégalement dans les eaux guinéennes.

Décryptage !
Laguinee. info : Les autorités guinéennes ont procédé ce mardi 07 Juin 2022 à la présentation d’une trentaine de pirogues de pêche sénégalaises arraisonnées pour des faits de pêche illicite. Qu’en est il ?

Abdoulaye Camara : nous sommes très ravis de cette action du gouvernement. Parce que dans la convention de la CEDEAO, la pêche chez autrui est permise selon un certain nombre de conditions à savoir l’obtention d’une licence qui vous permettra d’exercer des activités dans ses eaux. Le cas échéant, si un pêcheur est pris cela relèverait de l’illégalité et c’est ce qu’on appelle arraisonnement pour pêche illicite. Donc c’est la raison pour laquelle ils ont été arraisonnés parce que ne détenant pas la licence guinéenne de pêche.

Laguinee.info : quel genre de poisson ont ils peché ?

Abdoulaye Camara : il s’agit là du céphalopode communément appelé poisson poulpe qui est fréquemment péché dans nos zones notamment en Guinée. La raison c’est que plusieurs pays africains ont une source dans les cours d’eaux en Guinée et cela y favorise le développement de ce type de poisson en quantité considérable. En ce qui nous concerne,  l’Eat guinéen ne s’intéresse pas beaucoup à la pêche du céphalopode. Sinon, tout ce que nous proposons à l’État comme contrat de pêche même s’ils ne le prennent en compte acceptent quand même qu’on conduise le contrat. Il faut rappeler que le poulpe n’est pas beaucoup péché en Guinée. C’est tout récemment qu’on a su que les pays voisins ont des commandes des pays occidentaux en leur fournissant ce type de poisson. Chose qui les poussent à venir en Guinée pour les pêcher. Mais cette fois les sénégalais ont oublié sûrement de prendre la licence et c’est ce qui leur a mis dans l’illégalité. Compte tenu des relations limitrophes entre les deux pays, je pense qu’ils n’auront qu’à remplir les exigences préalablement fixées par les autorités guinéennes afin d’être libérés pour en suite se mettre dans les normes et paisiblement exercer leur activité

Laguinee.info : vous venez de mentionner que la pêche de céphalopode n’est pas très prise en compte en Guinée, ne trouvez vous pas qu’il serait nécessaire d’encourager cette pêche pour contribuer à la réduction du chômage et aussi pour approvisionner les marchés du pays 

Abdoulaye Camara : les raisons pour lesquelles nous disons que s’ils y a assez de commandes faites les pêcheurs artisanaux de la Guinée allaient s’y mettre. Vous devez comprendre que dans la pêche aussi il y a une question de spécialité qui se pose. Donc, certains pays sont spécialisés dans la pêche de certains types de poisson comme le céphalopode. Alors qu’aujourd’hui en Guinée, ce ne sont pas tous les pêcheurs qui sont spécialisés dans cette pêche. Mais à défaut si les commandes extérieures sont nombreuses nous même allons nous battre pour former des pêcheurs en ce sens afin que les commandeurs soient approvisionnés.

Laguinee.info : nous sommes à l’annonce de la saison pluvieuse, quels conseils avez vous à donner aux pêcheurs pour plus de sécurité ?

Abdoulaye Camara : le conseil a toujours été le cas. Quand la saison pluvieuse s’approche beaucoup de pêcheurs s’abstiennent d’aller en mer. Parce que le vent qui souffle en mer est très fort, quand un pêcheur est en haute mer sans moteur très puissant et que le vent souffle fortement ça risque de causer des dégâts chose qui fait que beaucoup d’embarcations périssent en mer. C’est la raison pour laquelle nous lançons haut et fort un appel à l’État guinéen pour qu’il vienne en aide aux communautés des pêcheurs. Vu que 80% des approvisionnements des marchés guinéens viennent de la  pêche artisanale si nous ne sommes donc pas dotés comme il le faut nous risquons d’être à l’écart de nos activités et cela risque de se répercuter sur la consommation en poissons et autres produits halieutiques de la population guinéenne

Interview réalisée par Amadou Kanté pour Laguinee.info