Macky Sall, le président sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine s’est montré foncièrement contre la durée de la transition adoptée en Guinée. Dans une interview qu’il a accordé à Jeune Afrique, Macky Sall a poussé la CEDEAO à prendre des mesures contraignantes contre la junte guinéenne, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
Dans cette interview, le président en exercice de l’UA s’est insurgé contre les coups d’État dans la sous région. Pour lui, « tout cela est le reflet de la crise profonde qui frappe ces pays. Les coups d’État ne sont pas pour autant une solution. Ce n’est pas acceptable. Nous avons essayé, dans le cadre de la Cedeao, d’accompagner ces pays afin que leurs périodes de transition soient de courte durée. Une transition, par définition, n’a pas vocation à s’éterniser, il faut être raisonnable », a-t-il déclaré.
Parlant de la transition malienne, Macky Sall indique que la junte de ce côté commence à revenir à la raison. « Les putschistes sont au pouvoir depuis vingt mois déjà. Nous acceptions de leur laisser seize mois de plus. La junte, elle, a parlé de [rester encore] vingt-quatre mois. J’estime que, en prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien, nous pouvons nous mettre d’accord sur une échéance qui serait comprise entre seize et vingt-quatre mois », a-t-il dit.
Pour la Guinée, poursuit le président sénégalais, « la Cedeao va devoir prendre des mesures. Nous étions tout à fait disposés à collaborer avec les nouvelles autorités pour accompagner la transition. Réponse sans appel de la junte : ce sera trente-neuf mois ! C’est impensable. Le Burkina, lui, semble plus raisonnable dans ses discussions avec l’organisation ouest-africaine », a-t-il lancé.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
Tél. : (00224) 621 28 03 88