La tournée du gouvernement à l’intérieur du pays suscite déjà des questionnements. C’est le cas de la sortie du Premier ministre Mohamed Béavogui à N’Zérékoré demandant aux jeunes de la forêt de ne pas se laisser tuer pour quelqu’un. S’attaquant à ces propos ce mercredi via sa page Facebook, Mohamed Traoré actuellement membre du CNT et ex bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée exhorte le chef du gouvernement à plus de responsabilités surtout quand il s’agit des questions de communication, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
«C’est quand même ahurissant qu’à un certain niveau de responsabilité, on puisse insinuer ou soutenir ouvertement que manifester équivaut à se faire tuer. De tels propos pourraient laisser penser que les morts survenues lors des manifestations sont préméditées pour accréditer cette thèse et tuer dans l’œuf toute velléité de manifestation», mentionne t-il.
Poursuivant, il estime ceci, «Ce qui est encore plus regrettable, c’est que des hommes ou femmes qui ont vécu dans des pays où les droits et libertés des citoyens sont sacrés pensent que dans leurs propres pays, les citoyens ne peuvent ou ne doivent pas user d’un de ces droits sous le prétexte qu’ils s’exposent à la mort».
Mohamed Traoré tente aussi de rappeler au PM Béavogui que «manifester, ce n’est pas s’exposer à la mort ou aller à l’abattoir. C’est l’exercice d’un droit. Manifester est un droit, tuer un manifestant est un crime. Et tout crime est puni par le législateur».
«Lorsqu’on quitte chez soi et qu’on se met dans la rue pour manifester, ce n’est jamais dans le but de se faire tuer. Sinon personne ou presque ne prendrait le risque de s’exposer à une mort », poursuit-il.
Pour affiner ses conseils il ira jusqu’à dire qu’il faut éviter à tout prix de trouver des excuses pour les hommes en uniforme qui, dans l’encadrement de l’exercice de ce droit, commettent des bavures, des abus et même des atteintes délibérées aux droits des citoyens.
Amadou Kanté pour Laguinee.info