Maître Sidiki Bérété, un des avocats de Kassory Fofana et compagnie ne décolère pas contre le rejet de la demande de liberté provisoire de leurs clients. En conférence de presse hier mercredi, l’avocat a qualifié la décision du président de la CRIEF comme un déni de justice avant de s’en prendre aux magistrats de cette Cour qu’il estime avoir confié leur carrière à une transition qui a une courte durée, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Dans sa communication, Me Sidiki Bérété a dénoncé la décision du président de la CRIEF ordonnant le maintien de ses clients en détention. Plus loin, l’avocat s’est attaqué selon lui au manque d’indépendance des magistrats en général.
« C’est regrettable, vous avez constaté vers la fin, les deux procureurs qui ont assisté à l’audience ont créé le vide. Moi, je qualifie la décision d’hier de deni de justice. Le président de la CRIEF peut être poursuivi pour déni de justice, parce que le ministère public ne s’est pas opposé à la levée des mandats. On a fait le débat, le ministère public voulait justifier le bien-fondé de sa procédure mais ne s’est jamais opposé. Vous avez formulé une demande, l’adversaire a accepté. Qu’est ce qui empêchait le juge de lever le mandat ? Mais il a été intimidé. Il a manqué de courage aussi à cause du décret qui est venu intervenir pour pouvoir le dissuader. Systématiquement sur l’ensemble des procédures initiées, le parquet a opté pour la détention. Et comme il y avait deux juges qui se croyaient indépendants, on les a fait sauter automatiquement par un décret et le président de la CRIEF était obligé d’obtempérer. J’ai dit ce matin que, tant que l’inamovibilité des magistrats, le plan de carrière des magistrats, on n’a pas cherché à établir et à rassurer, aucun juge ne peut prétendre être indépendant. Parce que vous faites la tête dure. On va vous faire sauter par un décret. C’est ça le problème, parce que moi j’étais tellement ravi quand j’ai vu Me Konaté, Me Seydou, Me Sampil…. plaider. C’était franchement sans démagogie en beauté de plaidoirie en droit pénal. Mais, le ministère public était incapable de répondre », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « Les juges de la CRIEF ont confié leur carrière à une transition; une petite période, courte. C’est la Guinée ça. On se verra après la transition. On ne doit pas confier sa carrière à une transition. C’est des jeunes qui étaient l’espoir de notre justice. Ils ont dit que les vieux sont dépassés, ils sont ceci ou celà. Mais eux, ils sont venus, ils se sont noyés. Ils ont mordu à l’apa d’inégalité et d’irrégularité. De toutes les façons, on reste sur notre faim. Comme on nous exige de comparaître maintenant par la volonté du procureur, on viendra devant le cabinet d’instruction. Ceux qui étaient indépendants là-bas, déjà on les a fait sauter », a déploré Me Sidiki Bérété.
Mamadou Aliou Diaguissa Sow pour Laguinee.info
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