Dans un courrier en date du 15 avril dernier, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a demandé aux différentes coalitions politiques de proposer un délai pour chaque étape de la transition. Alors que certains destinataires accueillent l’intiative à bras ouverts, d’autres par contre la rejettent. C’est le cas de Cellou Baldé. Cette figure de l’UFDG estime que le CNRD commence à dérouter. Il l’a fait savoir ce lundi, 18 avril 2022 chez notre confrère de FIM FM, rapporte Laguinee.info à travers un de ses reporters.
Pour Cellou Baldé, cette autre action est un signe que: « le CNRD et le gouvernement sont en train de passer à côté de la plaque par rapport à la gestion de la transition » avant d’ajouter : « Nous avions alerté et nous constatons qu’ils continuent en tout cas dans cette logique de fuite en avant. Le ministre Mory Condé n’avait pas à nous adresser de courrier pour nous faire des injections à mettre des dates devant une liste de plus de 400 tâches. Il nous dit de fournir cette production là avant le 20 avril. Il sait que nous avons une position par rapport à cela. Je crois qu’il y a un manque de volonté pour aller à l’essentiel par rapport à la transition. Nous avons demandé un cadre de dialogue inclusif, un cadre de dialogue politique pour que nous puissions discuter de toutes ces questions là. S’il y avait la volonté politique, nous aurions avancé depuis longtemps. Sans oublier que dès les premiers mois après la prise du pouvoir, au niveau du palais du peuple, il y a eu les consultations. L’ensemble des acteurs politiques et même ceux de la société civile avaient déposé les mémos dans lesquels, en tout cas pour ce qui concerne l’UFDG et l’ANAD, nous avons un chronogramme bien détaillé. Vous savez que nous avons une machine électorale puissante, nous avons d’anciens commissaires de la CENI qui se trouvent au niveau de l’UFDG. Il y’en a qui étaient aux opérations. Donc, on a élaboré un chronogramme réaliste qui tient compte du contexte de la transition ».
La junte envisage un recensement général de la population. Elle justifie son projet par l’envie de doter le pays d’un fichier électoral équitable. Mais Cellou Baldé n’y voit pas de nécessité.
« Il y a d’autres activités pour lesquelles on aurait pu nous entendre, si le CNRD ne faisait la sourde oreille. Quand on prend par exemple l’établissement du fichier électoral, il y a de l’existant. Il y a qu’à un moment donné de l’histoire de notre pays et c’est récent, nous avions eu des experts internationaux de l’OIF, des nations unies, de la CEDEAO et de l’Union européenne qui ont audité ce qui était là. Pourquoi ne pas, dans le cadre d’un dialogue constructif, inviter ces partenaires techniques et financiers dans le cadre d’un consensus politique à nous faire l’état des lieux pour nous aider à prendre une décision? Est-ce que ce qui existe peut être révisé dans un délai raisonnable? Parce que, ici, nous sommes dans une conjoncture, on ne peut pas gérer une question conjoncturelle avec des solutions structurelles », a-t-il expliqué.
A noter que rien n’est actuellement au beau fixe entre le CNRD et une partie de la classe politique. Plus la transition dure, plus la discorde s’intensifie entre les deux camps.
Ousmane pour Laguinee.info