vendredi, novembre 15, 2024
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Le cadre de concertation inclusif : Un prêt à porter ou un prêt à subir, c’est selon, le costard est mesuré par Doumbouya et taillé par Mory Condé !

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Chers compatriotes,

Le dialogue inclusif et permanent demandé par les partis politiques semble avoir été accordé par CNRD. « Enfin », me direz-vous! Mais à y regarder de près, il n’en est rien.

En effet, à l’origine de la demande formulée par les partis politiques et le FNDC notamment, pour la mise en place dudit cadre de dialogue, se trouve le climat délétère instauré par le CNRD, ainsi que l’opacité entourant l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes, élément fondamental d’une transition vers la démocratie.

Ainsi, pour pallier leur mise en berne et assurer leur implication effective et efficiente dans les différentes étapes de réalisation et enjeux de la transition, au-delà de leur présence au sein d’un Conseil National de Transition (CNT) entaché de partialité, les partis politiques et autres membres des forces vives ont réclamé la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif et permanent, présidé par le PM et doté de la présence d’un médiateur international, ayant pour rôle, d’engager de façon formelle, les parties prenantes et crédibiliser le processus.

Seulement voilà que, la quintessence de ce qui a été demandé, est loin d’être obtenu!

En effet, le décret du CNRD s’avère n’être qu’un carcan visant à faire enfiler à ces participants une camisole de force, au service des intérêts visibles ou invisibles de la junte, tels que sont notamment, la crédibilisation d’une transition déjà fortement critiquée, l’appel cosmétique à l’inclusivité ainsi que l’habillage des vélléités, avérées ou non, de retarder autant que faire se peut l’échéance électorale.

En effet, on constate qu’en lieu et place d’un « dialogue permanent et inclusif », le CNRD fait valoir un « cadre de concertation » dénudé des attributs fondamentaux qui permettent de le qualifier d’inclusif, puisque en l’état, le socle reste la partialité, l’opacité, voire la mauvaise foi car:

1. Le fonctionnement, y compris le règlement intérieur, sont du ressort exclusif d’un Arrêté Ministériel, qui fait du gouvernement à la fois juge et partie;

En ce sens, le fonctionnement dudit cadre relève exclusivement de l’arrêté d’application du Ministre (MATD), ce qui permet de croire que les dispositions pratiques de mise en oeuvre faisant office de réglements intérieurs, seront à la discrétion du gouvernement, plutôt qu’issues d’une concertation entre les parties prenantes.

De ce fait, loin d’être un dialogue (puisqu’à priori le pouvoir de trancher et de décider revient au Ministre), il s’agit ici d’un monologue où les partis politiques et autres non-gouvernementaux ne seront que des faire-valoirs !

2. L’absence d’un médiateur international neutre ayant rôle d’arbitre;

Le décret relègue les partenaires internationaux au rôle d’observateurs, empechant ainsi la désignation d’un médiateur international ayant fonction d’arbitre alors que, la raison d’être du cadre de concertation vient du déficit de confiance existant entre les parties prenantes. Or, si (comme le prévoit le décret), l’arbitre est le MATD, voire le PM (au cas échéant), tous représentants de l’entité chargée de la gestion de la transition et de l’organisation des élections, quel recours les forces vives (partis politiques et société civile) auront-elles et auprès de qui, en cas de désaccord, puisque le CNRD, par la voie de ses représentants, sera à la fois juge et partie ?!

De ce qui précède, force nous est de conclure, qu’à travers son décret, un peu comme on se prépare pour un rendez-vous, le CNRD chercherait simplement à se faire une beauté en prélude à sa rencontre avec la CEDEAO, qui, au lieu d’un repas gastronomique, lui a prévu des sanctions au goût amer!

En revanche, les membres des forces vives doivent exiger du CNRD qu’il revoit sa copie, afin d’éviter au peuple de Guinée, les manifestations déjà annoncées et ce, pour la préservation de la quiétude sociale, laquelle est essentielle à la bonne marche de la transition.

Aminata BARRY

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