Tôt ce mercredi 23 mars 2022, la famille Keïta de Simanbossia, dans la commune de Ratoma, a été déguerpie par des gendarmes accompagnés des civils. Sur les lieux, des matelas, des fauteuils et tous les effets de la famille sont déversés derrière la cour. Pendant ce temps, on apprend que le dossier lié à ce conflit domanial se trouve devant la Cour suprême de Conakry, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui est allé à la rencontre de la famille.
Selon la victime, Mamadou Adama Keita, ingénieur Télécom en service au ministère de l’information et de la communication, c’est aux environs de 6 heures du matin que des gendarmes accompagnés des civils sont venus s’introduire de force dans la concession sans aucun papier. « Ils ont frappé sur les portes, cassé les cadenas et sont rentrés dans les chambres».
A l’en croire, depuis 2017, un monsieur du nom d’Issagha Condé qu’il ne connaît jamais se réclame propriétaire de la concession qu’il a construite depuis 2002.
« C’est un monsieur que je ne connais pas. Il est venu dire que c’est sa femme Kadiatou Diallo qui a construit la concession là pour lui. Qu’il était en Malaisie, c’est de là-bas qu’il envoie de l’argent à sa femme pour construire des maisons. On a rencontré sa femme Kadiatou Diallo par l’intermédiaire de la Brigade de Recherches de Kipé. Elle-même a déclaré à la gendarmerie qu’elle n’a jamais construit une maison pour son mari à Simanbossia », a-t-il déclaré.
Habitant à Bentourayah, Issagha Condé aurait assigné sa femme en justice pour la même affaire qui porte sur la concession sans aviser monsieur Keïta. « C’est à partir du Tribunal de Coyah où ils ont fait un jugement entre lui et sa femme Kadiatou qu’il a pu insérer mon nom. Par quel miracle ? Je ne sais pas. Il est venu après à la Cour d’appel. Je ne savais pas qu’il y a eu jugement à Coyah, ni à la Cour d’appel. Jusqu’à présent, ils ne m’ont pas invité à la justice. C’est lorsqu’il est venu avec l’arrêt de la Cour d’appel le 07 juillet 2017 en me disant qu’il a reçu la concession que j’ai compris qu’il était allé à la justice pour la concession », a laissé entendre notre interlocuteur.
Déguerpi de la maison et ne sachant quoi faire, le père de famille demande justice dans cette affaire. « Nous demandons aux autorités judiciaires que la justice soit rendue. Jusqu’à présent je n’arrive pas à comprendre par quel miracle Issagha se réclame propriétaire de cette concession. Mais quand nous serons en face au Tribunal en présence de sa femme, il va me dire comment il a construit la maison. J’ai toujours souhaité ça;mais, il n’a jamais accepté de me rencontrer. C’est avec sa femme qu’on a eu à parler à la gendarmerie de Kipé. Elle a dit qu’elle n’a jamais dit à son mari qu’elle a construit pour lui à Simanbossia », a-t-il fait savoir.
Interrogé pour cette affaire, Maître Thierno Souleymane Baldé, avocat de la famille Keïta est revenu sur l’historique du problème.
« Le monsieur dit que la maison l’appartient mais il n’a aucun papier. Il a dit qu’il a donné de l’argent à sa femme pour lui construire une maison et il est venu il n’a pas vu la maison. Et sa fille lui dit que la maison là appartient à ma mère. Donc, c’est sur cette base-là, qu’il a voulu s’accaparer de la maison. Il vient, il nous assigne en tierce opposition à la Cour d’appel sans que le propriétaire ne soit informé avec la complicité d’un huissier de justice. On prend un arrêt, il n’est pas informé. Donc, c’est du banditisme pure et simple », a martelé l’avocat.
Plus loin, Maître Thierno Souleymane Baldé a indiqué que le dossier se trouve actuellement au niveau de la Cour suprême. Mais, un autre dossier relatif aux injures et aux coups qu’a subit la famille Keïta se trouve devant la chambre correctionnelle du Tribunal de Dixinn. D’ailleurs, ce procès contre Issagha Condé doit s’ouvrir ce mercredi, apprend-on.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
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