Ce jeudi 10 mars 2022, Michel Pépé Balamou, secrétaire général du Syndicat National de l’Education (SNE) s’est prononcé sur la grève en cours des enseignants contractuels. Pour lui, l’acte est « légitime ». Ce qui sous-entend qu’il soutient les auteurs. Notre interlocuteur estime qu’il y a un manque de volonté politique vis-à-vis de la réclamation principale des grévistes. C’était à l’occasion d’un entretien qu’il a accordé à un journaliste de Laguinee.info ce jeudi 10 mars 2022.

« La grève est un droit légitime », a dit Michel Pépé Balamou avant d’enchaîner en ces termes : « Nous sommes solidaires aux actions qui sont en train d’être menées et nous pensons qu’avec le gouvernement, Ils trouveront un terrain d’entente. La question des contractuels de Guinée a toujours été comme ça. Ce sont des gens qui ont travaillé pendant 4 ans gratuitement sans aucun franc, qui pensent que les concours organisés généralement dans notre pays c’est juste pour amuser les gougounes d’autant plus que ceux-là qui ont de l’argent ou qui ont des parents qui sont hautement placés dans l’administration, ce sont eux qui vont passer. Si on fait en sorte que ces enseignants contractuels soient rassurés que c’est un concours fermé et que les organisations syndicales de l’éducation, plus leurs coordinations, les représentants de la fonction publique et de l’enseignement pré-universitaire soient associés à l’organisation de ce concours, je ne trouve pas un obstacle sérieux de la part de ces enseignants contractuels qui, il faut le dire, évoluent dans les écoles privées et qui ont passé plus de 10 ans en train d’enseigner. Donc, ce n’est pas un concours qui va les effrayer. Il suffit de leur offrir une garantie minimum de crédibilité, de transparence, d’assurance et d’immortalité des personnes qui vont être associées à la démarche de l’organisation de ce concours pour pouvoir les convaincre.Je pense alors qu’ils ne sont pas opposés au concours mais ils sont opposés à la démarche des pratiques peu orthodoxes que certains font dans ce moment de concours qui deviennent d’ailleurs le moment d’enrichissement illicite ».

Le secrétaire général du Syndicat National de l’Education pense que : « s’il y a de la volonté politique de sortir cette école guinéenne qui a tant souffert de manque d’enseignants, on peut procéder à une évaluation à partir des inspections en classe ».

Notre interlocuteur a affirmé que 25000 enseignants ont été recrutés au compte de l’enseignement entre 2018 et 2021. Mais, a-t-il révélé, ces individus n’ont jamais été à leurs affectations respectives. Donc pour lui, c’est un signe que le recrutement qui se fait dans ce domaine manque de transparence.

« En réalité, l’éducation est devenue la porte d’entrée à la fonction publique. De 2018 à 2021 on a recruté 25000 fonctionnaires au compte de l’éducation. Alors en 2019 on estimait un besoin de 19290 enseignants mais on se pose la question de savoir où sont passés ces enseignants là. C’est pourquoi je dis que si on a besoin de recrutement, il faut faire des recrutements au poste, faire en sorte que ceux qui doivent être recrutés soient recrutés en fonction des besoins dans les écoles. Cela éviterait lorsque les gens qui seront admis, refusent de rejoindre leurs postes et des fois sacrifier un an de salaire au niveau du directeur des ressources humaines pour rester à Conakry. Si les gens rentrent par l’éducation, c’est parce que le secteur n’est pas attractif, le salaire n’encourage pas », a expliqué Michel Pépé Balamou.

Pour finir, lé sécretaire général du SNE a indiqué que pour : « maintenir les gens au niveau de l’éducation, il faut créer les conditions de vie et de travail très décentes, soigner les engagements et les doter des denrées de première nécessité et créer un statut particulier à l’éducation ».

Mamadou Aliou Diaguissa Sow pour Laguinee.info

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