mercredi, novembre 27, 2024
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Déguerpissement à Kouriah : l’opération prend-elle des relents communautaires ?

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Le gouvernement guinéen reste droit dans ses bottes pour récupérer les zones réservées de l’État. Parmi les zones visées figurent quelques hectars situés dans la partie Est de Kouriah à Samayakhory et deux (2) autres sites à l’ouest vers Dubreka appélés Boguitagui, tous dans la Préfecture de Coyah. Du côté des occupants, la peur est à son comble, constate un journaliste de laguinee.info qui a rencontré sur place une mère de famille qui vit sur les lieux depuis près de trois 3 décennies.
Décidément rien n’arrête le gouvernement dans sa reconquête des réserves foncières de l’État. En tout cas du côté de Kouriah, les choses semblent s’accélérer dans ce sens. D’où l’angoisse des occupants des lieux concernés. Mariam Condé ne comprend pas cette démarche du gouvernement. La mère de famille rencontrée sur place affirme avoir habité le site depuis bien longtemps: <<nous avons acheté ces domaines que nous habitons avec les autoctones d’ici, particulièrement ceux de Bangouyah et de Goloyah. Nous nous sommes jamais installés là de force. C’est toujours eux qui nous ont cédé les espaces. Ces derniers disaient qu’ils ont herité ça de leurs grands-parents et qu’ils avaient besoins de revendre une partie pour construire des maisons vu que leurs cases sont sur le point de tomber. C’est ainsi que nous avons acheté ici pour aussi sortir du fardeau des loyers de Conakry>>, rappelle-t-elle.
Poursuivant sa narration parfois en larme, madame Condé ne manque pas d’exprimer sa désolation face à l’habitude de certains autochtones de la localité: <<ce qui nous inquite de plus est le faite que ces mêmes personnnes qui nous ont vendu ces domaines se retrouvent en tête de liste de la délégation gouvernementale pour nous expulser. Nous avons contacté certains de ceux qui nous ont cédé les lieux mais jusqu’aujourd’hui ils refusent qu’on fasse un tête à tête. Ceux qui s’affichent avec les représentants de l’État tiennent des discours ethniques très dangereux. On les entend dire  » les peuls ne vont jamais s’approprier de toutes nos terres maintenant ». Or, comme vous le constaté, nous sommes de simples citoyens victimes.
Moi je suis malinké mariée à un Peul et ma mère est une Soussou. Donc pour rien au monde je ne peux avoir un camps contre un autre. Toutes les ethnies se valent>>.
Notre interlocutrice a clos ses propos en lançant un appel à l’aide pour pouvoir surmonter les difficultés dans lesquels se trouvent les occupants: <<Nous demandons de l’aide à tout le monde et en particulier l’État Guinéen car c’est lui notre père, mère et sœur. Aujourd’hui, nous n’avons plus où aller. En nous prenant ces domaines, nous serons à la merci de la nature avec nos bétails>>, a conclu la dame en fondant en larme.
Mamadou Saliou balde pour Laguinee.info
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