En conférence de presse ce mercredi, 23 février 2022, le Collectif Droit et Justice Équitable en Guinée a plaidé les nouvelles autorités quant à la reprise de l’instruction devant permettre l’ouverture effective du procès dans le dossier du 28 septembre 2009. Dans leur déclaration, les membres ont exhorté le CNRD, d’œuvrer afin de favoriser la nomination d’un nouveau pool de juges afin de situer les responsabilités et punir les vrais coupables, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Ce massacre intervenu au stade du 28 septembre, il y a de cela 11 ans, est considéré comme le plus meurtrier de l’histoire de la Guinée. On dénombre selon certains rapports, 150 morts, des centaines de femmes violées mais aussi des blessés. Face à cette lenteur malgré les exigences de la CPI, demandant aux autorités de la transition d’organiser ce procès dans trois (3) mois, les Guinéens attendent toujours la procédure.
« Nous avons l’impression d’après nos recherches que les juges ont subi certainement des pressions qui leur ont empêché de faire correctement leur travail. C’est pourquoi nous plaidons pour une reprise de l’instruction. Que les autorités de la transition s’approprient entièrement de ce dossier du 28 septembre en mettant en place un pool de juge véritablement indépendant et ayant tous les moyens nécessaires pour un travail correct et indépendant. Je pense qu’à partir de ce moment, nous nous préparerons à un procès juste et équitable et qui va être débarrassé de tous soupçons », a sollicité Mamadi Kaba, coordinateur national du collectif.
Pour Fayimba Mara, coordinateur national adjoint du collectif, cette manifestation du 28 septembre conformément à loi, n’était pas autorisée parlant bien-sûr des articles 106 jusqu’à 122 du code pénal. Alors dira-t-il, cette situation dans les conditions normales, pouvait sanctionner les organisateurs de ladite manifestation. Mais puisque poursuit Fayimba, lorsqu’on vous attaque en droit pénal et que vous ripostez, on dit que c’est la légitime défense. Mais quand on vous provoque, la réplique doit être proportionnée à l’attaque.
« Très malheureusement, ce principe n’a pas été respecté et les organisateurs de la manifestation ont été forcés de manifester contre les dispositions de la loi. Les autorités à l’époque quant à elles, ont utilisé une force disproportionnée, ce qui a donné naissance aux morts et blessés », a-t-il regretté.
Le collectif attache du prix à la justice transitionnelle que les membres qualifient de meilleure par rapport à celle classique. A les en croire, c’est cette transition qui pourra punir les crimes commis à cet effet, ceci pour mettre fin à la crise afin de promouvoir la paix et la stabilité du pays. C’est pourquoi ils demandent enfin au CNRD de travailler dans les règles de l’art.
Mamadou Aliou Diaguissa Sow pour Laguinee.info
