lundi, novembre 25, 2024
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Guinée: quand le Colonel Mamadi Doumbouya fait place nette

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Après une décennie de grisaille, une lumière étincelante illumine la Guinée au petit matin du 05 septembre 2021. Vivant sous une chape de plomb, les Guinéens assistent, heureux, à la chute d’Alpha Condé. La faute à un homme, devenu depuis, providentiel pour ses compatriotes. Le Colonel Mamadi Doumbouya, puisqu’il s’agit bien de lui, s’est dès lors livré à une véritable catharsis qui fait consensus.
Comme un air de déjà vu, un vent de renouveau, porteur d’espérances, souffle sur la Guinée ce 05 septembre 2021. Les militaires sont à la manœuvre. Les espoirs de lendemains meilleurs renaissent. Les populations en transe, jubilent. Et pour cause : Alpha Condé, adepte d’un pouvoir à vie, est tombé. Avec lui, tout un régime et son cortège de dérives et de violences. C’est alors qu’apparaît un homme en treillis, d’abord sur les réseaux sociaux, puis sur la lucarne de la Télévision nationale : le Colonel Mamadi Doumbouya, commandant du Groupement des Forces spéciales devient ainsi le nouvel homme fort du pays. Très vite, il annonce les couleurs. Une nouvelle ère s’amorce pour la Guinée, avec l’espoir de meilleures perspectives d’avenir pour son peuple.
La barque Guinée au pas de course
Surfant sur l’onction donnée par les populations guinéennes lassées du régime Condé qu’elles trouvaient étouffant et trop encombrant, le Colonel Mamadi Doumbouya, à la tête du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) s’engage à mener la barque Guinée au pas de course. Au lendemain du 05 septembre donc, il fait libérer des détenus politiques, à la grande satisfaction de tous.
C’est le début d’une longue série d’actes qui rassurent : recueillement au cimetière de Bambeto où sont enterrées des victimes de la répression du défunt régime, ensuite sur les tombes des Présidents Lansana Conté et Ahmed Sékou Touré. Le Colonel Mamadi Doumbouya n’oublie pas les victimes du Camp Boiro. Le but d’une telle démarche ? Cicatriser les blessures et amorcer le processus de réconciliation nationale. La mise en place d’une commission Vérité, Réconciliation et pardon accrédite cette volonté de rassembler et d’unifier les Guinéens. Tout un symbole dans un pays où le tissu social est fragilisé par plusieurs décennies de tribulations politiques. La rupture avec les pratiques d’exclusion est donc bien en marche. Le peuple exulte !
Haro sur la saignée financière
Faisant de l’inclusivité son cheval de bataille, le Colonel-Président lance les concertations nationales au Palais du peuple. Une confluence de tous les Guinéens qui débouche sur l’élaboration de la Charte de la transition, avec ses organes dévoilés, et les missions qui leur sont dévolues, déclinées. La machine de la Transition est dès lors lancée. Et pour assurer son fonctionnement, un gouvernement civil, représentant toutes les sensibilités du pays, est formé. Mais le Colonel Doumbouya se veut tranchant. Il imprime ainsi sa marque. Désormais déterminé à nettoyer les écuries d’Augias, il envoie à la retraite près de 1 000 militaires, plus de 6 000 fonctionnaires. Gendarmerie, police, Douanes, administrations publiques passent au crible.
La saignée financière qui caractérisait naguère la gestion des deniers publics marque le pas. Résultats : le taux de change baisse, drastiquement ; le Franc guinéen s’apprécie de nouveau, l’inflation est mieux contrôlée, l’Etat se désendette de près de 1 000 milliards de Francs guinéens auprès de la Banque centrale, c’est vérifiable auprès d’un ex-gouverneur de cette institution bancaire. L’opération de déminage des Finances publiques ne se fait pas dans la dentelle. Et tant pis pour ceux qui ont des choses à se reprocher, le colonel Mamadi Doumbouya ne lésinera pas de moyens pour récupérer ce qui appartient au peuple et le réaffecter à des actions de développement économique et social de la Guinée.
Le train d’une Guinée purifiée
Pas question de se laisser distraire. Pour le Colonel Doumbouya, la répression des prévarications, longtemps restées une pratique courante dans le pays, assoit le devoir d’exemplarité et fait de la reddition des comptes un sacerdoce. Dans cette optique, il crée la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) avant de nommer des magistrats qui l’animeront, sans parti pris. Le train d’une Guinée purifiée avance inexorablement. Et la justice, souvent corrompue, n’y échappe pas. Les nominations à la tête de juridictions importantes, de magistrats connus pour leur indépendance, permettent à la justice guinéenne d’opérer sa mue. De quoi réconcilier les acteurs de l’appareil judiciaire et les justiciables.
Purger en profondeur le pays
Une chose est sûre, la refondation de l’Etat reste un objectif prioritaire pour le Président de la Transition. Mais elle prend du temps, assez de temps au goût de certains qui pressent le Colonel Doumbouya à rendre le pouvoir aux civils. L’homme du 5 septembre n’a cependant jamais fait mystère de sa volonté d’œuvrer pour le retour à l’ordre constitutionnel. Le Colonel Mamadi Doumbouya souhaite d’abord faire le ménage, avant de passer la main. Purger en profondeur le pays, pour solder à jamais ses démons l’habite, à tout moment.
Il a décidé de prendre le taureau par les cornes. Et ce ne sont pas les admonestations d’une communauté internationale peu au faîte de la complexité de la situation guinéenne qui vont l’en dissuader. Ni les diatribes d’une classe politique qui lui prête une intention de garder le pouvoir au-delà du délai que lui donnera le Conseil national de la Transition (CNT) qu’il a d’ailleurs mis en place depuis le 22 janvier. Quelle est l’intention de cette classe politique qui lui prête d’avoir un agenda caché ? Comme si cela ne suffisait pas, la même classe politique en panne d’inspirations accuse le Colonel Doumbouya de népotisme, alors qu’il n’a nullement nommé un seul membre de sa famille biologique.
Il faut dire le passif des transitions jadis ravaudées et précipitées conforte le Président de la Transition dans sa position. Qu’importe donc le temps devant être défini par le CNT pour la durée de cette transition, le Chef de l’Etat est peu disposé à s’accommoder des règles de la bien-pensance venues d’ailleurs. Quoiqu’ouvert à jamais au dialogue et au respect scrupuleux des accords et conventions auxquels la Guinée est partie.
Le CNT s’attellera donc à la mission qui lui a été dévolue, celle notamment de proposer un chronogramme consensuel aux Guinéens, dans lequel s’y reconnaîtra chaque force politique et sociale du pays. Il soumettra aussi et surtout une constitution à adopter par référendum, suivi de l’organisation des élections, de la base au sommet, comme l’a indiqué la Charte de la transition.
Auréolé du soutien des Guinéens dans leur large majorité, le Colonel Mamadi Doumbouya est résolument engagé à instaurer la trace sillon, celui d’un homme appliqué et obstiné à sortir son pays de la gangue des mauvaises pratiques, devenues hélas, systémiques. Il ne se laissera pas distraire par des accusations fallacieuses, sans tête ni queue. Que cela soit su une fois pour toute. Il mettra un terme à la mauvaise gouvernance et ses corollaires que sont l’injustice, la corruption, l’impunité, et j’en passe, pour remettre la Guinée sur les rails, tout en lui évitant la pseudo-démocratie.
Aucune ambition de se pérenniser au pouvoir n’habite le colonel Mamadi Doumbouya, car on ne se fait pas appeler Président de la Transition quand on rêve de mourir au Pouvoir.
Naby Laye Moussa Sylla

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