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100 jours de Fana Soumah à la tête de la RTG : le journaliste N’Faly Condé à cœur ouvert 

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Nommé le 10 novembre 2021 comme directeur général de la RTG, Fana Soumah tend vers ses 100 jours à la tête de cette maison mère des médias en Guinée. Sur les actes posés par ce journaliste devenu DG, N’Faly Condé, journaliste à la RTG est revenu sur quelques-uns qui l’ont marqués. C’était à l’occasion d’un entretien qu’il a accordé à un journaliste de Laguinee.info ce vendredi, 04 février 2022.

Lisez l’intégralité de l’interview ! 

Laguinee.info : qu’est-ce qu’on peut retenir aujourd’hui des actes posés et des réalisations faites par Fana Soumah depuis son arrivée à la tête de la RTG ? 

N’Faly Condé : Fana Soumah a pris la tête de la direction de la RTG dans des conditions très difficiles. Ça criait, il n’y avait pas d’entente à la RTG. Il est venu à la tête de la RTG dans des conditions très compliquées. Avant de parler des équipements, il faut parler de l’atmosphère, de l’ambiance dans laquelle normalement un journaliste doit travailler. Le papier d’un journaliste, c’est pratiquement le résultat de l’humeur qu’il a. Donc, s’il n’est pas dans les meilleures conditions, ce n’est pas bien. Fana Soumah a réussi à réconcilier les travailleurs de la RTG qui étaient profondément divisés. Aujourd’hui, Fana est ouvert à tout le monde, c’est un chef qui est à l’écoute de ses travailleurs. Certains pensaient que ceux qui étaient très proches de Savané allaient avoir des problèmes, mais c’est le contraire. Pourtant ceux qui étaient avec Savané étaient foncièrement opposés à Fana lorsqu’il était DGA. Mais aujourd’hui, il les approche, on travaille ensemble. Il leur a dit moi j’ai juré devant le Président de la République; trahir le Président, il a trahi la RTG, il a trahi la nation Guinéenne, qu’il ne va jamais le faire. Tous les travailleurs sont aux mêmes pieds d’égalité. Fana prend part aux conseils des rédactions pour écouter les préoccupations de chaque journaliste. Fana a réussi à cacher moralement le mur qui sépare les deux rédactions (la rédaction du journal parlé et la rédaction du journal télévisé). Les deux organes, à les écouter à l’époque, on avait l’impression qu’ils ne sont pas logés dans une même boîte. Fana Soumah a réussi à les mettre ensemble. Aujourd’hui j’avoue qu’il n’y a pas de reportage qui passe à la télé sans associer la radio. La radio est désormais associée à toutes les activités gouvernementales, ce qui n’était pas le cas par le passé. Il a réussi à faire ça. Après avoir gravi tous les échelons, la notoriété, la personnalité qu’il a aujourd’hui reflète réellement sur la qualité du travail de l’homme. Par le passé, tous les travailleurs criaient en disant qu’on n’a pas d’ordinateurs, on n’a pas d’équipements. Aujourd’hui, faites un tour dans les salles de rédaction de la RTG, le fait parle de lui-même. Toutes les salles de rédaction sont dotées d’ordinateurs, nous sommes au 21ème siècle, le métier de journalisme est un métier qui évolue. Donc, le monsieur est en train de moderniser la maison mère. A part tout cela, RKS de Boulbinet sommeillait. Aujourd’hui, la RKS est relancée, vous pouvez capter 94.9, vous verrez ça fonctionne à merveille comme la Radio nationale. Aujourd’hui, même dans la cour de la RTG, vous avez la possibilité de vous connecter sur le WiFi de la RTG.  La RTG n’avait qu’un seul pick-up opérationnel. Le pick-up là était avec l’ancien directeur général. Quand on a remis le pick-up à Fana, il a dit qu’il ne peut pas s’asseoir sur le pick-up alors que les reporters n’ont pas de véhicule pour aller sur le terrain. Il a mis le véhicule à la disposition des reporters. On a écrit sur le véhicule Reportage RTG. Aujourd’hui, il n’a même pas de véhicule, il roule dans son petit véhicule personnel. Est-ce que s’il n’a pas l’amour de la RTG, il pouvait le faire? En parlant des programmes de la télévision nationale, il y a un changement. On ne peut pas changer tout à un moment;mais, il y a quand même des démarches parce que beaucoup reste encore à faire. Mais ce qui est fait déjà dans les 100 jours est satisfaisant. Les résultats de Fana Soumah sont élogieux à mes yeux. Pratiquement, tout a changé à la RTG.

Laguinee.info : vous avez dit beaucoup de choses restent à faire. Selon vous qu’est-ce qui reste encore à faire ? 

N’Faly Condé : vous savez aujourd’hui tous les pays sont frappés par une conjoncture. Donc, je pense que les choses vont s’améliorer, beaucoup reste à faire. Le travail de notre métier est très compliqué. Il faut améliorer les conditions de vie des travailleurs tous les jours pour que les résultats soient appréciés par tout le monde. Donc, c’est un travail progressif qu’il faut mener tous les jours. A la RTG par exemple, il y a un manque d’équipements qui va être réglé certainement au fur et à mesure. Je parle des nouvelles autorités, parce que Fana lui seul ne peut pas le faire alors que la RTG n’a pas de budget. La RTG fonctionne à travers les spots publicitaires, les reportages et autres. Mais Fana a réussi à faire une chose que moi j’apprécie beaucoup. Il a mis dans la tête des reporters que chacun de nous n’a qu’à regarder d’abord la valeur informative de la nouvelle et non la valeur marchande. Avant, nos reporters ne font pas passer des éléments si ce n’est pas payé. Mais pour lui, c’est la valeur informative qui compte et il est en train de réussir ce pari.

Laguinee.info : aujourd’hui, quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des autorités pour permettre à la RTG de se hisser très haut ? 

N’Faly Condé : Il y a un aspect qu’il faut relever. A l’époque, les décisions du pouvoir central passaient d’abord à la radio. Les décrets passaient d’abord à la radio. Ce qui fait que la radio était tellement écoutée à cause de ces décisions là. Mais aujourd’hui, les autorités sont en train de négliger ce médium de proximité. Pourtant la radio reste le média le plus proche de la population. Mais aujourd’hui, la radio n’est pas écoutée, parce que les décrets ne passent qu’à la télévision. Si vous prenez la radio nationale, elle est synchronisée avec 34 radios rurales et communautaires du pays. L’édition de 19 heures 45 est écoutée par l’ensemble des guinéens au même moment. Donc, c’est d’abord aider la maison à fonctionner. Dire encore aux ministres et aux hauts cadres d’accepter de communiquer à la radio nationale. Mais les hauts cadres boudent la radio nationale au profit des radios privées. C’est quand on les sermonne là-bas, ils veulent maintenant qu’ils soient défendus par les journalistes de la RTG. Ça ne marche pas.

Laguinee.info : mais est-ce que vous même vous les invitez dans vos émissions ? 

N’Faly Condé : ils sont invités, mais parfois ils déclinent l’offre pour dire qu’on n’a pas de temps. Si vous vous rappelez le Pr Alpha Condé avait même exigé à ce que les ministres passent à la RTG. On avait même créé une émission par rapport à ça où les ministres devaient passer pour expliquer leur bilan mensuel ou triennal. Mais peu de ministres venaient. Donc, c’est de dire aux ministres d’accepter. Normalement, les journalistes de la RTG ne doivent même pas souffrir pour avoir un ministre dans leur émission. Mais c’est le contraire qu’on voit. Ils veulent tous parler sur les autres médias. Chose qui n’est pas normale. Donc, je voudrais appeler au sens de responsabilité de tous ces hauts cadres, qu’il y a une maison qui leur appartient, qui appartient à tous les guinéens, ils peuvent venir débattre de leurs situations. Ils peuvent aller ailleurs pour communiquer mais la priorité doit être accordée à la RTG. Qu’on met également à la disposition de la RTG un budget de fonctionnement pour permettre aux reporters de tourner. Il y a tellement de faits qui se bousculent à l’intérieur du pays, mais pour traiter ces faits on ne peut pas rester à Conakry.

 

N’Faly Condé, journaliste à la RTG

Laguinee.info : quel est votre dernier mot ? 

N’Faly Condé : c’est de dire à Fana Soumah que gérer, ce n’est pas facile. Qu’il ne prenne pas mal toutes les critiques venant de ceux-là qui ne l’aiment pas. Ça lui permet de se parfaire. Qu’il ne prenne pas cela en mal, qu’il continue à se battre comme des beaux diables pour assurer un lendemain meilleur à cette maison de radio. Je demande aussi à tous les travailleurs de la RTG de l’accompagner, parce que lui seul ne peut pas.

Entretien réalisé par Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info

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