Kerfala Dabo, opérateur économique et natif de Dabola a été arrêté suite au meurtre d’un ouvrier du nom de Lamine Traoré qui travaillait sur la route Dabola-Kouroussa, plus précisément dans le village de Toumanya. Après audition des témoins à l’enquête policière, le mis en cause a bénéficié le 14 janvier dernier d’un non lieu du juge d’instruction de la justice de paix de Dabola. Une fois à Conakry, Kerfala Dabo a été arrêté de nouveau lundi dernier pour les mêmes faits pour lesquels il a obtenu un non lieu. Dans un entretien qu’il a accordé ce vendredi à un journaliste de Laguinee.info, son avocat, Maître Salifou Beavogui a dénoncé une arrestation extra judiciaire.
Selon l’avocat, tout a commencé le lundi 22 novembre 2021 lorsqu’un ouvrier de la société CC CHINOISE du nom de Lamine Traoré qui travaillait sur la route Dabola-Kouroussa a trouvé la mort par suite d’un tir de fusil à Dabola.
« Tout de suite, on porte les regards sur un opérateur économique, un natif du village du nom de Kerfala Dabo, suspecté d’être l’auteur. Mais les témoins auditionnés à l’enquête policière et devant le magistrat instructeur, il a été établi que Kerfala Dabo n’était pas l’auteur du tir, il n’est pas donc l’auteur du meurtre. Personne ne l’a vu tirer, ni détenir une arme. Après toute enquête, toute poursuite judiciaire, le 14 janvier 2022, il a bénéficié d’un non lieu du juge d’instruction de la justice de paix de Dabola avec classement du dossier sans suite et possibilité de reprise en cas de survenance des charges nouvelles. Donc, libéré, régulièrement libéré par le juge d’instruction qui a instruit le dossier », a-t-il dit.
Libéré de toutes charges, Kerfala Dabo décide de venir à Conakry pour reprendre ses activités. Mais à sa grande surprise, ajoute Maître Salifou Béavogui, « on l’arrête pour les mêmes faits. Les mêmes faits pour lesquels il y a déjà eu une ordonnance de non lieu. On l’envoie à la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie à Kaloum. On lui dit qu’il serait en fuite, alors qu’il est reproché de meurtre. Il est tombé de nuit. Il a présenté l’ordonnance de non lieu rendu par un juge d’instruction compétent et habilité qui a connu l’affaire. Alors que depuis le 14 janvier, date à laquelle il a bénéficié d’un non lieu, entre-temps on ne lui a signifié aucune charge nouvelle. Et si on doit le signifier, ce n’est pas la manière. Quand il y a une charge nouvelle, on reconvoque la personne, on lui notifie les charges nouvelles et on lui met en droit de se défendre. Mais rien de tout ça. On l’interpelle comme ça pour dire qu’il était caché », déplore l’avocat.
En dépit de toutes ses sollicitations, poursuit Maître Salifou Beavogui, « on l’embarque pour Kankan. Arrivée à Kankan on l’enferme à la brigade de recherche. Il reste lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi. Aucun respect de ses droits, arrêté illégalement. On lui embarque aussi pour Dabola, au-delà de toutes les procédures légales. C’est maintenant une procédure extra judiciaire, parce que la justice ne peut pas libérer et que la gendarmerie l’arrête et lui retourne encore à la justice. C’est un coup de gifle pour la justice. C’est de l’abus pur et simple », a-t-il dénoncé.
L’avocat exige à ce que son client soit remis en liberté sans conditions. Maître Salifou Beavogui n’exclut pas de poursuivre ceux qui le détiennent illégalement. « Nous exigeons sa mise en liberté. Tous ceux qui le tiennent n’ont qu’à se préparer parce que nous aussi on déposera une plainte tôt ou tard », a-t-il lancé.
La rédaction de Laguinee.info