Arrêté depuis le 02 avril 2020 et détenu à la Maison Centrale de Conakry, Mamadou Lamarana Diallo décède quelques heures après sa libération. Des informations recueillies ce lundi, 7 décembre 2020 à Wanidara dans la famille du défunt, font état de sévices corporels infligés au jeune homme de 25 ans durant son séjour carcéral. Cette même source interrogée par un journaliste de laguinee.info affirme qu’il serait décédé suite aux traitements corporels dont il a fait
l’objet.
La famille de feu Mamadou Lamarana Diallo est partagée entre tristesse et consternation. Alors qu’il a été perdu de vue depuis le 02 avril 2020, ce n’est que le vendredi, 4 décembre dernier que sa famille a eu des nouvelles de lui. Selon Elhadj Amadou Diallo, son beau-frère, Mamadou Lamarana Diallo est arrivé en famille très fatigué et il présentait des signes de torture sur tout le corps. Malheureusement, poursuit le monsieur, il en est décédé quelques heures seulement après son retour à la maison. « Depuis le 02 avril 2020, on a perdu de vue notre garçon Mamadou Lamarana Diallo. C’est seulement le vendredi, 4 décembre dernier vers 18 heures, qu’il a été envoyé jusqu’au niveau du marché Enco-5 par des gendarmes. Ceux-ci lui ont demandé s’il pourrait reconnaitre chez lui. Il a répondu par l’affirmatif. C’est ainsi qu’ils l’ont déposé au marché Enco-5. Lorsque les gens se sont regroupés autour d’eux, les gendarmes les ont demandés s’ils le connaissaient. C’est ainsi qu’ils ont appelé sa sœur qui m’a informé aussi. Je suis allé à la rencontre des gendarmes. Ceux-ci m’ont dit
que c’est eux qui le tenaient depuis le 02 avril. Mais il est arrivé presque mourant. Lorsque je l’ai amené à la maison, j’ai fait appel à des médecins qui sont venus le consulter. Ceux-ci lui ont injecté 8 piqures et deux perfusions. Mais malheureusement, il est arrivé à 18 heures et est décédé deux après dans mon salon ici », explique Elhadj Amadou Diallo.
Poursuivant, le beau-frère du défunt estime que les causes de la mort du jeune homme ne sont pas à chercher ailleurs : « Moi j’estime que ce sont les gendarmes qui l’ont arrêté qui l’ont tué. Puisque notre garçon qui était chauffeur apprentis était en bonne santé lorsqu’il était avec nous ; mais il est arrivé avec des blessures sur tout le corps. Ses dents aussi avaient été arrachées lorsqu’il a été amené », a-t-il révélé
A noter qu’en moins d’un mois, deux citoyens ayant tous séjournés à la Maison Centrale de Conakry sont décédés dans des circonstances quasi-identiques. Le dernier cas en date est celui du doyen Elhadj Abdoulaye Sow dont la mort avait défrayé la chronique. Des photos de lui, l’on se rappelle, circulaient sur la toile montrant des signes de tortures sur tout le corps. En réaction, les autorités avaient prétextées qu’il était mort des suites de maladie. Reste à voir si cette fois, l’opinion aura droit à des détails un peu plus convainquent de la part des autorités.
Mohamed Condé pour Laguinee.info