Comme pour plusieurs écoles de l’intérieur du pays, l’école primaire de Kouleyah, située à 1 kilomètre de la sous-préfecture de Kalinko dans la préfecture de Dinguiraye fait face à des nombreuses difficultés liées à son fonctionnement normal. L’école est confrontée à des difficultés d’infrastructures, d’enseignants et d’équipements. C’est ce qu’a en tout cas laissé entendre le directeur de cette école primaire au micro de l’envoyé spécial de Laguinee.info à Kalinko.
A en croire le directeur de l’école, son établissement compte à ce jour trois salles de classe gérées par deux enseignants titulaires. Au-delà de ces difficultés, l’école n’a que deux livres pour toutes les trois classes.
« Vraiment notre école est en manque d’infrastructure. Dans les conditions normales, une école primaire doit avoir 6 salles de classe et 6 enseignants, mais ce n’est pas le cas dans notre école. Nous sommes 2 enseignants envoyés dans cette école par l’Etat. L’enseignante qui gère la 2ème année est prise en charge par la communauté. Chaque parent d’élève paie 10 000 francs guinéens pour son enfant, mais là aussi ce n’est pas facile avec la communauté. En plus de ça, nous sommes en manque de documents. Il n’y a pas de livres. Nous n’avons qu’un seul livre de français et un livre de calcul. C’est pourquoi, il va falloir à chaque fois qu’on écrit au tableau. Quand même en ce qui concerne les craies et d’autres instruments, l’Etat nous envoie ça suffisamment », a dit Amadou Keïta, directeur de l’école primaire de Kouleya.
Face à ces nombreuses difficultés, le Directeur de l’école primaire de Kouleyah appelle l’État à leur venir en aide. « Nous demandons à l’Etat premièrement de nous venir en aide surtout en ce qui concerne la construction des 3 autres classes pour que lorsqu’un élève ne soit pas admis, qu’il puisse refaire la classe. Deuxièmement, l’envoi des enseignants pour compléter le vide », a-t-il lancé.
M’balou Fatoumata Bangoura, enseignante de cette école au compte de la communauté explique ses motivations. « Mon mari est fonctionnaire et enseignant. L’Etat l’a envoyé dans une sous-préfecture pour enseigner. Nous venons de la préfecture de Coyah. J’ai décidé d’enseigner parce que plusieurs écoles dans cette sous-préfecture sont en carence d’enseignants. Je ne suis pas fonctionnaire, c’est la communauté qui a décidé de me payer », a-t-elle dit.
Mamadou Lamarana Diallo, élève de la 6ème année à l’école primaire de Kouleyah souligne que leurs conditions d’études ne sont pas du tout faciles.
« Nous nous comprenons très bien avec nos enseignants, malgré les difficultés que nous rencontrons ici car vous même vous avez constaté que nous sommes en manque de documents. Notre école est moins distante de chez moi. Donc, je marche à pied pour m’y rendre. Étudier au village n’est pas du tout facile car il y a beaucoup d’autres activités à la maison à part réviser, notamment faire rentrer les moutons etc… Vraiment, il y a un bon encadrement dans notre école parce que nos enseignants veillent à ce que les mesures soient respectées », a-t-il laissé entendre.
De son côté, Fatoumata Diallo, élève de la classe de 6ème parle des difficultés qu’ elle rencontre pour ses études.
« Vous savez au village le plus souvent les filles n’étudient pas, à cause des activités dans les foyers, notamment puiser de l’eau, l’entretien de la maison, faire sortir et entrer des volailles etc… Donc, je m’efforce pour étudier. Notre enseignant est bien déterminé pour bien nous préparer afin d’affronter l’examen d’entrée en 7ème année. Je demande à l’Etat de nous venir en aide en documentation surtout des livres de français et calcul », a-t-elle lancé.
De Kalinko, Mamadou Aliou Diaguissa Sow envoyé spécial de Laguinee.info