Les responsables du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOCS-G) étaient devant la presse ce jeudi, 03 décembre 2020 à la maison commune des journalistes de Conakry. L’objectif de la rencontre consistait à présenter aux médias un communiqué relatif à la lutte contre la corruption en Guinée. Dans le document de plusieurs pages on peut lire la réflexion sur le décret D/2020/286/PRG/SGG portant déclaration de patrimoine par les responsables administratifs de premier plan. Le CNOSCG a ensuite formulé des pistes de solution en vue d’éradiquer la corruption, a constaté sur place Laguinee.info à travers un de ses journalistes qui était sur place.
La corruption prend de plus en plus de l’ampleur en Guinée. Et, les multiples scandales apparus ces derniers temps n’en sont que des
illustrations éloquentes. Pour lutter efficacement contre le phénomène, le CNOSCG propose une synergie d’action. Pour ces activistes de la société civile, cela passe par la valorisation du cadre juridique et institutionnel, la formation d’une alliance nationale, la forte implication de la presse et l’indépendance des structures de lutte contre la corruption. «Le cadre juridique et institutionnel est un élément essentiel pour réussir la lutte contre
la corruption. Ce n’est pas son existence qui est important, mais c’est sa simplicité, sa cohérence et même sa complétude. Les juridictions qui sont chargées de lutter contre la corruption doivent
les comprendre. Mais on a remarqué que beaucoup de textes circulent et il y a même de la contradiction entre les textes » affirme Dansa
Kourouma, président du CNOSCG.
A date, le pays dispose de nombreux instruments de lutte contre la corruption. Mais pour Dansa KOUROUMA, ces instruments sont confrontés à d’énormes difficultés freinant ainsi leur fonctionnement normal :«il y a une Agence Nationale de lutte Contre la Corruption, mais elle n’a ni les moyens matériels, ni financiers, en réalité l’organe même se trouve en porte-à-faux avec la loi anti-corruption, qui ne lui donne pas le mandat de jouer ce rôle. La cour des comptes a du mal à décerner son rôle, puisque les actions qui sont menées par la cour, ne sont pas très bien soutenues et pas comprises par la population. L’Assemblée nationale a un rôle très important à jouer dans la lutte contre la corruption. Il faut une indépendance des structures et agences engagées dans la lutte contre la corruption dans les faits, dans les textes et dans l’exercice »a martelé le Président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSC-G).
Toujours dans sa réflexion du décret présidentiel fixant les modalités de lutte contre la corruption, le CNOSC-G a formulé des recommandations pour, dit-il, permettre au Chef de l’État de bien
réussir la mission qu’il s’est fixée. « La prise des dispositions plus précises afin que les déclarations de patrimoine soient plus accessibles au grand public. Doter le pays d’une stratégie nationale
de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Réduire le nombre de structures de lutte contre la corruption tout en les dotant de plus de moyens humains, techniques et financiers pour faciliter les investigations. La mise en place urgente de la Haute Cour de Justice », a égrainé Dr Dansa Kourouma.
Maké Fofana pour Laguinée.info