Le président de l’Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UGDD) et membre de l’ANAD s’est exprimé sur le bilan des 100 jours du CNRD à la tête de la Guinée. Pépé Francis Haba a apprécié les actes majeurs que la junte au pouvoir dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya a eu à poser. Cependant, ce leader politique déplore l’absence de dialogue entre le pouvoir et les politiques. C’était à l’occasion d’une interview qu’il a accordé ce jeudi, 16 décembre à un journaliste de Laguinee.info peu après la déclaration de l’ANAD.
Selon le président de l’UGDD, le CNRD a réussi à poser en si peu de temps des actes majeurs tendant vers la réconciliation nationale qui méritent d’être salués.
« C’est notamment la visite au niveau des cimetières des militants qui ont été froidement assassinés par le régime Alpha Condé, la visite des mausolées des anciens présidents Sekou Touré et Lansana Conté. Tout ça pour nous, ça va dans le sens de l’apaisement de la démocratie. Ils ont aussi accepté que le président Moussa Dadis Camara et le président Sékouba Konaté rentrent en Guinée, même si nous ne savons pas d’abord grand chose sur les conditions financières, les conditions matérielles et les conditions de sécurité. Mais, il faut quand même les féliciter puisque ce sont pour nous des actes majeurs tendant à raffermir ou à apaiser notre cité », a-t-il laissé entendre.
Sur le plan des libertés publiques et individuelles, ce membre de l’ANAD abonde dans le même sens. « Vous avez remarqué qu’aujourd’hui l’UFDG peut jouir de ses locaux, peut organiser ses assemblées comme un véritable parti politique. Aujourd’hui, nous voyons encore que tous les leaders politiques peuvent voyager, peuvent vaquer à leurs occupations à l’étranger, se traiter et s’occuper de leurs familles. Nous étions en fait dans un État de non droit, dans une sorte de néocolonialisme à la guinéenne que le CNRD a mis fin », s’est félicité Pépé Francis Haba.
Dans la même optique, notre interlocuteur a également salué la création de la CRIEF. « Vous avez remarqué qu’ils ont mis récemment en place la CRIEF. Comme vous le savez, la corruption est l’un des grands dangers pour les développements socio-économiques de nos pays. C’est ce qui empêche la répartition équitable de nos richesses », a-t-il dit.
Cependant sur le plan politique, Pépé Francis Haba déplore l’absence de dialogue entre la junte et les acteurs politiques. « De la prise du pouvoir jusqu’à maintenant, les politiques n’ont pas été associés à une quelconque décision. Nous déplorons cet état de fait. Nous déplorons de fait que ce soit l’élaboration de la charte de la transition, que ce soit la formation du gouvernement et tous les actes majeurs qu’ils sont en train de poser, nous ne sommes pas consultés. C’est pourquoi nous recommandons vivement qu’il y ait un cadre de dialogue pour permettre de continuer à parler avec eux, pour dissiper toutes les suspicions qui pourraient venir suite à la mauvaise interprétation des actes qui sont en train d’être posés. C’est notre préoccupation majeure et nous pensons que ce cadre là va être mis en place dans les meilleurs délais », a lancé le président de l’UGDD.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
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