lundi, septembre 30, 2024
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Affaire eau emprisonnée en 2010 : l’ancienne directrice de l’hôpital Ignace Deen fait des révélations 

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L’histoire d’une eau minérale empoisonnée refait surface. L’ancienne directrice de l’hôpital national Ignace Deen a livré sa version des faits par rapport à cette affaire qui a fait couler assez d’encre et de salives entre les deux tours des élections présidentielles de 2010. C’était lors de son passage ce mardi, 14 décembre 2021 chez notre confrère d’Espace FM dans l’émission Les Grandes Gueules, a appris Laguinee.info à travers un des ses journalistes.

La professeure Fatoumata Binta Diallo a commencé par rappeler le contexte dans lequel cette situation est survenue. « C’était le vendredi 22 octobre, après un meeting du professeur Alpha Condé. Le service des urgences m’appelle pour me dire qu’ils ont reçu une dizaine de patients dans un état de malaise. J’ai essayé d’appeler mon adjoint à l’époque, je n’ai pas pu. A peine je récrochais, j’ai eu un autre coup de fil, qui me dit madame la directrice, il y a combien de dépôt de corps. Immédiatement, je me suis levée, malgré mon état de santé, et j’ai dit à cette personne qui m’a appelé de me donner dix minutes, je vous reviens. J’ai foncé à l’hôpital; mais, je suis allée directement à la morgue, il n’ y avait pas de dépôt de corps. Donc, je suis rentrée à l’intérieur de l’hôpital, j’ai été au service d’urgence. Arrivée également au niveau de ce service, il y avait près d’une vingtaine de patients qui étaient couchés à même le sol. Alors, c’est au moment où j’étais aux urgences que des journalistes sont venus, j’étais assise, ils sont venus par derrière, ils m’ont demandé il y a combien de dépôt de corps. J’ai dit qu’il n’ y a pas de dépôt de corps. J’ai répondu que pour le moment on ne pouvait aboutir à conclure que cette eau était empoisonnée. On ne pouvait ni affirmer ni infirmer. Il faut des analyses toxicologiques avant d’arriver à une conclusion aussi sérieuse », a-t-elle expliqué.

Pour cette ancienne responsable de cet hôpital, elle avait impliqué tout le monde pour atténuer la situation pour ne pas qu’elle dégénère.

« Quand les enfants se sont réveillés à 07 heures 30 minutes, les urgences m’appellent pour me dire qu’ils sont agités. Donc, j’ai appelé tout le personnel de l’hôpital, j’ai dit toute de suite à mon bureau, ils sont venus pour que nous trouvions une stratégie thérapeutique et une conduite à tenir. Parce que tout compte fait, il fallait impliquer tout le monde. A l’issue de la rencontre on a dégagé un consensus de prise en charge », raconte professeure Fatoumata Binta Diallo.

Poursuivant, l’ancienne directrice de l’hôpital Ignace Deen a fait savoir qu’elle avait été blessée physiquement dans cette affaire, puis limogée par la suite pour avoir refusé de tomber dans leur piège.

« Le professeur Alpha Condé a dit qu’il vient voir les patients empoisonnés et hospitalisés. Nous avons fait le tour de l’hôpital. C’était un samedi. J’ai demandé à chaque chef de service ou pavillon de se mettre à la disposition du professeur Alpha Condé pour expliquer la situation clinique des patients. Deux femmes sont venues vers moi en disant : voilà la directrice qui a dit que nos enfants n’ont rien et qu’ils ont faim. Aussitôt, des injures et des coups de poings ont fusé de toutes parts. On m’a cassé deux côtes. On m’a traitée de partisane parce que je suis peule. C’est ce qui m’a le plus fait mal dans cette histoire. Aucun de mes propos n’est partisan ou susceptible de menacer la paix civile. Le 27 octobre, le Premier ministre Jean-Marie Doré a pris une décision pour me limoger pour faute administrative lourde », a-t-elle déclaré.

Plus loin, Professeure Fatoumata Binta Diallo a laissé entendre qu’il n’y a jamais eu empoisonnement, contrairement à ce que prétendaient le candidat Alpha Condé et ses partisans.

« Il y a des choses extraordinaires. Un des patients a dit un jour qu’il avait vomi un crapaud. Des charlatans étaient venus dans l’hôpital pour s’occuper de ces patients. Je ne gérais plus rien. Si j’avais confirmé la thèse de l’empoisonnement, j’aurais été ministre. Je ne vais pas citer de collègues. On voulait que j’affirme qu’il y a eu des morts. Il m’est difficile de dire aujourd’hui à quoi jouait Jean-Marie Doré. Il savait très bien ce qui s’est passé. J’ai refusé de dire qu’il y a eu des morts ou ceci et cela. Je ne suis pas allée dans ce sens parce que j’ai pensé d’abord à la nation. Il n’y a pas eu d’empoisonnement », a-t-elle révélé.

Ousmane Diallo pour Laguinee.info

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