De plus en plus, des voix se lèvent pour réclamer la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour ces personnes, c’est la seule alternative qui pourrait résoudre la crise dans laquelle la Guinée baigne depuis quelques semaines. L’honorable Bakary Diakité, membre du groupe parlementaire RPG arc-en-ciel et deuxième secrétaire parlementaire ne pense pas de cette façon. Dans une interview qu’il a accordée à Laguinee.info hier, mercredi 25 novembre 2020, ce député membre du bureau de l’Assemblée nationale, a fait savoir que seul un dialogue franc entre acteurs politiques, permettra de résoudre la crise actuelle. L’ancien directeur de campagne du parti au pouvoir lors de la dernière présidentielle s’est prononcé sur la sortie récente d’Emmanuel Macron et d’autres sujets d’actualité.

Décryptage !

Laguinee.info : en Guinée, l’actualité est dominée par la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour beaucoup de personnes, cette dissolution pourrait favoriser la résolution de la crise actuelle. Quelle analyse faites-vous de ce débat qui fait couler encre et salive dans le pays ?

Honorable Bakary Diakité : C’est une question pertinente mais la question en soi n’est pas pertinente, parce qu’elle a sa nature et sa dose de pertinence. La dissolution de l’assemblée nationale quand les gens, en font point d’honneur, on a l’impression que la crise est venue de l’assemblée nationale. Moi je ne voudrais pas m’aventurer dans ce débat. Parce qu’avant que je ne sois député, je suis avant tout citoyen, militant d’une formation politique. Donc en tant que citoyen, ma citoyenneté doit s’apprécier par rapport aux principes de mon parti. Donc la question le président de notre groupe parlementaire s’est prononcé là-dessus. Encore mieux, le président de l’Assemblée nationale s’est aussi là-dessus. Je pense qu’il ne faudrait pas que les gens prennent leurs rêves pour des réalités. Il y a 10 ans, moi je n’étais pas député. Donc, la dissolution de l’Assemblée nationale n’est pas un problème personnel. Quand vous allez dissoudre l’Assemblée nationale vous pensez que cela pourrait résoudre les problèmes ? Sachez que de telle question personnellement, ça ne me fait ni chaud, ni froid. Je dirai que ce débat est pour nous, un non évènement. Ce débat n’a pas sa raison d’être. Une assemblée qui vient d’être installée à peine six (6) mois, vous parlez de sa dissolution, vous voulez dire par là que l’élection qui a permis aux députés actuels d’être au parlement n’a pas été ouverte, ou certains ont été empêchés a moins qu’on ne soit amnésique ou aphasique. Or, cette élection a été l’une des élections les plus crédibles et ouvertes. Si d’aucuns ont joué leur plein droit c’est-à-dire boycotter les élections, ce n’est pas à cette assemblée qu’il faut s’en prendre. Je l’ai toujours dit, quand on vient en politique par hasard, on se heurte aux conséquences hasardeuses de la politique. C’est la raison pour laquelle nous, nous sommes derrière notre champion le Pr Alpha Condé, qui maitrise très bien le sujet, il sait ce qu’il veut pour la Guinée, il nourrit beaucoup d’espoir pour la Guinée. Il a fait beaucoup et surtout pour la génération future. Parce que ses réalisations ne se reposent pas sur des fins électorales. Les actions du professeur Alpha Condé défient et le temps et l’espace.

Laguinee.info : la Guinée se retrouve dans une impasse politique depuis la proclamation des résultats de la présidentielle du 18 octobre. Selon vous en tant que député, quelle est la solution pour sortir de cette crise post-doctorale qui a endeuillé déjà plusieurs familles ici à Conakry et à l’intérieur du pays ?

Honorable Bakary Diakité : On ne réinvente pas la roue, la solution est connue de tout le monde. Vous savez la paix n’est pas un vain mot. Une conduite, c’est un comportement de tous les instants. Vous parlez de crise, une crise qui est créé et entretenue par l’opposition. Pour une sortie de crise, le président Alpha Condé a dit qu’il a une main tendue pour son frère Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG. Alors, je crois que celui-ci  devrait saisir cette opportunité car il n’y pas de préalable pour la paix. Il faut dialoguer, il faut profiter de l’occasion parce que c’est le père de la nation qui vous tend la main. Dans d’autres pays, on met des stratégies pour influencer le président pour qu’il accepte le principe de dialogue. Mais chez nous c’est le président lui-même qui affirme avoir tendu une main franche aux opposants. Donc, je pense que c’est une opportunité. Sinon, tout le monde sait que cette crise  est créé et entretenue par l’opposition. Ce n’est pas une vue d’esprit, à moins qu’on ne soit amnésique. Cette l’élection a été l’une des plus transparentes et crédibles en Afrique et dans le monde. Ça été appréciée par tout le monde. Mais comme vous le savez, pendant qu’on n’a même pas fini le débrouillement, il ‘y a l’un des candidats qui s’est auto proclamé. En matière électorale, moi je ne suis pas expert ; mais, ça fait partie d’une forme de fraude. Se précipiter et se déclarer vainqueur à une élection alors que les opérations de décompte continuent, c’est une forme de fraude. Mais en dépit de tout cela, le président de la République élu a tendu la main à cette opposition. Donc, je crois que cette opposition doit profiter de cette main tendue du président de la République pour aller au dialogue.

Laguinee.info : vous avez été le directeur de campagne du RPG arc-en-ciel pendant la dernière présidentielle à Matoto. Est-ce qu’aujourd’hui on peut vous qualifier d’être un des artisans de cette victoire du président Alpha Condé dès le 1^er tour ?

Honorable Bakary Diakité : sans fausse modestie, moi je n’aime pas parler de moi. Le résultat du professeur Alpha Condé je pense que c’est une œuvre commune. Parce que chacun  contribué à sa manière pour la victoire du président Alpha Condé. C’était le meilleur candidat et le plus vendable. En plus, il avait un projet de société auquel les Guinéens se reconnaissent. C’est ce qui a facilité la victoire. Le cas de Matoto comme j’ai l’habitude de le dire, ça ne doit pas être mis à l’actif d’une personne. C’est l’ensemble des militants et militantes surtout des responsables du parti à la base qui ont travaillé pour la victoire du professeur Alpha Condé. Mais notre candidat, au regard de ses résultats à la tête du pays, a beaucoup œuvré dans le cadre de la mobilisation. Et surtout, du fait que notre candidat soit un promoteur de la paix à travers ses messages pendant la campagne a permis d’aboutir à ce résultat.

Laguinee.info : l’actualité est aussi dominée par la sortie d’Emmanuel Macron. Le président français a dit qu’il ne félicite pas Alpha Condé pour sa réélection à un 3^ème mandat parce que selon lui, ce dernier a organisé un référendum dans l’unique but de s’accrocher au pouvoir. Quelle analyse vous faites de cette sortie du président français ?

Honorable Bakary Diakité : bon, je ne suis pas reconnu d’être un commentateur de l’actualité et encore moins commenter l’opinion d’une personne, surtout un président de la République. D’abord la Guinée est partie aux élections le 22 mars, une élection qui est une résultante des élections du 18 octobre. C’est le peuple de Guinée qui a voulu partir aux élections et c’est le même peuple qui a voté le 18 octobre. Et le résultat donné est l’expression de la volonté de ce peuple. Et, il s’agit du peuple souverain de la Guinée. Pour répondre à cette question je vais emprunter les mots du feu Sékou Touré qui dit  je cite : « Quand tu es félicité par ton ennemi c’est que tu es mauvais. Et quand il dit que tu es mauvais c’est que tu es bon. Et, le jour où  il te dira que tu es bon, c’est que tu es entrain de trahir ta nation. » Fin de citation. Donc le point de vu d’un président par rapport à la crédibilité d’une l’élection, c’est respect mutuel entre la Guinée et la France. Donc, la France est un pays pour qui on doit beaucoup de respect et de considération. Tout comme aussi par réciprocité oblige, elle doit (la France)  à la Guinée du respect et de la considération. Je pense que c’est ce qui doitrégir nos relations, et le reste c’est le divers. Ce que nous attendons du professeur Alpha Condé, c’est de terminer les travaux qu’il a commencés. Pour terminer, les gens doivent savoir qu’il n’y a pas de limite à la volonté du peuple.

Interview réalisée par Diallo pour Laguinee.info

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